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Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie

ANDRE COSTA

1904-1951

André Costa est la personnalité la plus marquante de l’aviation légère algérienne. Arrivé en Algérie le 7 décembre 1932 , alors que l’aviation de tourisme démarre d’une façon foudroyante, son activité et son rayonnement dépassent largement le cadre de l’Aéro-club de Mostaganem.

Né le 15 avril 1904 à Paris, il commence à piloter comme boursier de la Marine à l’école Caudron avant de s’engager dans l’Aéronautique navale. Il est pilote à Rochefort et à la CEPA de Saint-Raphaël puis finit sa carrière militaire sur le porte-avion Béarn. Une fois libéré, il entre à la Compagnie aérienne française qui l’envoit au Canada où il fait la connaissance d’Albert Monville. Il revient en France, donne des baptêmes de l’air pour la Compagnie aérienne française, entre ensuite, peu de temps, à la Compagnie aéropostale où sa verve de caricaturiste est peu appréciée.

C’est alors qu’il est mécanicien chez Levasseur que Louis Gazaniol, du Club aéronautique de Bel-Abbès, va le chercher. Il se donne aussitôt à fond à son métier de moniteur.

Son dévouement et sa compétence sont récompensés en janvier 1937 par la croix de la Légion d’honneur avec une belle citation : « André Costa, chef-pilote de l’Aéro-club de Mostaganem, 16 ans de service militaire et de pratique professionnelle. Titres exceptionnels : ancien pilote de l’aviation maritime et de transport public. Chef-pilote de l’Aéro-club de Mostaganem. Poursuit la formation des élèves-pilotes de l’Aéro-club avec un zèle infatigable et un dévouement qui ne se sont jamais démentis. A donné plus de 4 000 baptêmes de l’air. A participé de façon très active à la création des aérodromes du département d’Oran. Totalise 2 500 heures de vol ».

Autodidacte, un peu bohème, épris de liberté et d’indépendance, éternel fumeur appréciant à la fois la fantaisie et le sérieux des choses, André Costa allie le scepticisme à l’enthousiasme. Sa fantaisie et son humour se traduisent par d’innombrables petits dessins (effectués de sa main gauche, alors qu’il est droitier pour écrire) qui égayent la presse aéronautique algérienne et métropolitaine. Il est l’un des principaux animateurs du journal Le Pingouin. Ses articles traduisent sa foi en l’aviation et la rigueur et l’intelligence avec lesquelles il conçoit son métier de pilote et de moniteur.

Avec son ami Albert Monville, chef-pilote du Club-aéronautique de Bel-Abbès, il écrit en 1936 L’art du pilotage qui connaît un grand succès. Ce livre, plusieurs fois réédité, pose les bases d’un enseignement rationnel du pilotage dont les principes seront adoptés officiellement dans toute la France après la guerre. Pédagogue né, André Costa aime être entouré d’enfants pour qui il a produit articles, dessins et contes, et un merveilleux ouvrage : L’école des ailes, aussi technique que poétique, qui sera à l’origine de bien des vocations. Dans un autre genre, sous le pseudonyme d’André Tourment, il narre d’une manière originale les effets du débarquement allié du 8 novembre 1942 dans : Les voilà ! !

Dès son arrivée en Algérie, André Costa a été conquis par l’ambiance des aérodromes ; il écrivait en 1933 : « Ici, où je suis, il y a huit avions dans le hangar, il y en aura douze dans un mois. Nous avons deux planeurs neufs et deux HM8 dont les essais sont prochains… Devant tout cela, je me fais Algérien. Je renie à jamais Paris, le métro et le reste. Je sens une chéchia me pousser sur la tête. Il fait beau, il y a un soleil prometteur pour cet été. Je vole… la vie est belle ».

André Costa trouvera la mort en planeur, le 14 avril 1951 à Maison-Blanche.

§


(Cette notice biographique est extraite de L’aviation légère en Algérie (1909-1939), ouvrage publié en 1992 par Pierre Jarrige qui a bien voulu nous permettre de la reproduire ici, ce dont nous le remercions.)
 

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