ANLB
Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie
DIRECTEURS MILITAIRES ET MAIRES
1848 - 1962
ET DEPUIS
Il me semble utile de nous souvenir de ceux qui, de 1848 à 1962, ont eu en charge l'évolution de ce village : les maires et leurs conseils municipaux.
Certes, leur tâche n’a pas toujours été facilitée et la mairie a connu des heures sombres parfois. Mais il faut surtout retenir, aujourd’hui, que c’est en partie grâce à eux que Aïn Nouissi, le campement de 1848, s’est progressivement transformé en Noisy-les-Bains, le coquet village de 1962.
Souvenons-nous tout d'abord des administrateurs militaires qui ont géré Aïn Nouissy de 1848 à 1853 et ont installé les premiers familles, celles venant de Paris en 1848 puis celles venant des départements du Midi à partir de 1850. Pas besoin de beaucoup d’imagination pour deviner que, entre organisation des cultures, construction des habitations, approvisionnement de la population, épidémies, cette fonction n’était pas une sinécure et qu’il fallut beaucoup de force aux capitaines Descouvé, Magnin, Malgouyré et au sous-lieutenant Largot pour mener à bien leur mission.
Au départ des militaires, leur greffier Louis Edouard Regnoult sera nommé maire par l'autorité civile préfectorale. Mais, accusé de mauvaise gestion, il devra abandonner ses fonctions et rentrera en France au bout de quelques mois. L’instituteur Telmon assurera un intérim de quatre ou cinq semaines avant que Jacques Quintaine ne lui succède et reste en place jusqu’à la fin du Second Empire où notre commune sera détachée de Rivoli dont elle dépendait depuis sa création. En effet, jusqu’alors, l’administrateur d’Aïn Nouissy était adjoint au maire de Rivoli.
1870 apporta une grande innovation car désormais les maires seront élus par leurs administrés. Se succèderont alors, entre autres, Hercule Benoît qui, en 1872, fit ériger la tour de l'horloge au centre du village et obtint la construction de la gendarmerie ; Marius Moullin dota le village d’une mairie digne de ce nom en 1881 tandis que l’administration agrandissait considérablement le territoire de la commune ; Jacques Morin rebaptisa Aïn Nouissy en Noisy-les-Bains le 26 août 1886 ; Jean Paralieu géra la migration de jeunes familles vers Fornaka, annexe nouvellement créée de La Stidia, et c’est pendant son mandat que fut installé le bureau télégraphique en 1892. Puis Louis Thireau, notaire et personnalité politique mostaganémoise, conseiller général, sera élu maire de Noisy avant d'être maire de Mostaganem et il est incontestable que sa notoriété servit le village, en particulier par rapport à la construction de la ligne de chemin de fer.
Ensuite ce sera Georges Tuffière, maire éphémère, et Victor Pain. Puis Ferdinand Dryjard Desgarniers, après avoir procédé à l’inventaire du mobilier de l’église à l’occasion de la séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, inaugurera la gare de « Noisy-La Sidia » en 1908. En 1912, année où l'on inaugura les écoles construites de part et d’autre de la route de Perrégaux et où l’on planta les ficus ombrageant la grand-rue, Félix Brun fut élu à son tour ; il devait mourir en 1917 et c'est son premier adjoint, Henri Langlois, qui remplira les fonctions de premier magistrat de la commune en cette période difficile de la Grande guerre où les familles vivaient dans l’angoisse de perdre l’un des leurs.
Entre les deux Guerres mondiales seront élus à la mairie Hubert Hernandez, Jean Garrigues, Jacques Dryjard Desgarniers et Eugène Morin. Ce dernier fut démis de ses fonctions en 1943, et remplacé par M Pasquet, receveur du bureau de poste, nommé délégué spécial à l’origine, avec M. Dumont beau-frère de l’ancien et futur maire Jacques Dryjard Desgarniers, tous deux étrangers au village, de dissensions qui ont perduré au sein de la communauté villageoise après la guerre. En 1945 Jacques Dryjard Desgarniers, revint à la mairie pour seulement deux années.
En 1946, par jugement du tribunal d’Oran, le maire Eugène Morin a été réhabilité en raison des accusations infondées qui avaient été portées contre lui.
Ces temps furent tristes pour tous, et peu glorieux en vérité pour ceux qui frappèrent en oubliant que le sang d’un même aïeul coulait dans leurs veines.
Mais la fin d'une époque était proche sans que personne ne le sût encore. Ce sont Félix Brun fils, puis Henri Feyt qui termineront la liste de nos édiles municipaux. Entre temps, en 1959, la commune de Noisy-les-Bains sera amputée d'une partie de son territoire pour permettre la création des communes des Dradeb, Beni-Yahi et Ouled-Hamdan. Enfin, dernière manifestation municipale, après la cave coopérative en 1955, l’aménagement d’un charmant jardin bordant la place, une poste et une mairie neuves furent inaugurées en juin 1961.
Voilà, rapidement brossée, la liste de nos maires et quelques-unes de leurs réalisations témoignant en leur temps de la vitalité de notre commune.
Si nous prenons en compte les liens familiaux unissant les différents maires, nous constatons que le premier d'entre eux, Edouard Regnoult (1853), est suivi par deux de ses neveux : Georges Tuffière (1900) et Henri Langlois (1917). Jacques Morin (1884) était le beau-père de Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904) et 1908), lui-même père de Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945). Eugène Morin (1935) était le petit-neveu de Jacques Morin (1884), le neveu à la mode de Bretagne de Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904 et 1908) et le cousin issu de germain de Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945). Marius Moullin (1878) était l’oncle de Hubert Hernandez (1919), l’oncle par alliance de Félix Brun (1912) et le grand-oncle de Félix Brun (1947), tout comme il était le grand-oncle par alliance de Henri Feyt. Hubert Hernandez (1919) et Félix Brun (1912) étaient beaux-frères. Enfin, deux maires, Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904 et 1908) et Félix Brun (1912), ont eu un fils maire : Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945) et Félix Brun (1947). Au total, nous avons cinq maires issus de la famille Moullin et quatre maires issus de la famille Morin.
La plus longue charge municipale a été exercée par Jacques Quintaine (1853 à 1870), la plus courte par Telmon, quelques semaines en 1853. Ont eu deux mandats : Hercule Benoît (1870 et 1874), Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904 et 1908), Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945), Henri Feyt (1953 et 1959).
Des élections municipales devaient avoir lieu en 1916 et 1939. En raison de la guerre elles ont été annulées et les maires en place ont dû prolonger leur mandat, mais ni l’un ni l’autre n’est allé au terme : Félix Brun est décédé en 1917, Eugène Morin a été démis en 1943.
Enfin, les mandats suivants ont été interrompus : Edouard Regnoult en 1853 pour mauvaise gestion, Telmon en 1853, Jacques Quintaine en 1870 en raison de la chute du Second empire, Georges Tuffière en 1901 pour cause de mutation, Félix Brun en 1917 pour cause de décès, Eugène Morin en 1943 pour raisons politiques, Henri Feyt en 1962 pour cause d’indépendance.
Liste des officiers et maires qui ont administré la commune
Administration militaire :
Julien DESCOUVÉ, capitaine au 5e Rgt. de ligne, directeur de la colonie d'Aïn Nouissy (1848-1850).
Pierre Adolphe MAGNIN, capitaine au 5e Rgt. de ligne, directeur de la colonie agricole de Rivoli dont dépend administrativement Aïn-Nouissy (1850).
Hyppolite MALGOUYRÉ, capitaine au 68e Rgt.de ligne, directeur de la colonie d'Aïn Nouissy (1850-1852).
Jean Joseph LARGOT, sous-lieutenant au 68e Rgt. de ligne, directeur de la colonie d'Aïn Nouissy (1852).
Pierre Adolphe MAGNIN, capitaine au 5e Rgt.de ligne, directeur de la colonie agricole de Rivoli (1852).
Administration civile :
Edouard REGNOULT, nommé par arrêté préfectoral adjoint au maire de Rivoli délégué pour Aïn Nouissy (1852-1853).
TELMON, nommé par arrêté préfectoral adjoint au maire de Rivoli délégué pour Aïn Nouissy (1853).
Jacques QUINTAINE, nommé par arrêté préfectoral adjoint au maire de Rivoli délégué pour Aïn Nouissy (1853-1870).
Hercule BENOIT, élu (1870-1874) Hercule BENOIT, élu (1874-1878).
Marius MOULLIN, élu (1878-1884).
Jacques MORIN, élu (1884-1888).
Albéric BOUREL, élu (1888-1892).
Jean PARALIEU, élu (1892-1896).
Louis THIREAU, Président du Conseil Général, élu (1896-1900).
Georges TUFFIERE, élu (1900-1901).
Victor PAIN, élu par le conseil municipal en remplacement du maire démissionnaire (1901-1904).
Ferdinand DRYJARD DESGARNIERS, élu (1904-1908) Ferdinand DRYJARD DESGARNIERS, élu (1908-1912).
Félix BRUN, élu (1912-1917).
Henri LANGLOIS, élu par le conseil municipal en remplacement du maire décédé (1917-1919).
Hubert HERNANDEZ, élu (1919-1925).
Jean GARRIGUES, élu (1925-1929).
Jacques DRYJARD DESGARNIERS, élu (1929-1935).
Eugène MORIN, élu (1935-1943).
André PASQUET, délégué spécial, nommé (1943-1945).
Jacques DRYJARD DESGARNIERS, élu (1945-1947).
Félix BRUN, élu (1947-1953).
Henri FEYT, élu (1953-1959). Henri FEYT, élu (1959-1962).
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Et maintenant, dans la continuité de cette liste, quel lecteur pourrait nous indiquer les noms de leurs successeurs jusqu'à nos jours ?
H'MIDA, nommé 1962/...
(BEN AÏSSA, élu ? nommé ? dans les années 60)
BOUMEDIENNE, élu ? nommé ? .../1970/...
Abdelkader BOUDEBZA, .../1985/...
Abdelkader BAÏZIA, élu .../2009 -2012
Mehdi AZIZI, élu en 2012/...
Gérard Langlois
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(Article paru dans le Bulletin des enfants de La Stidia et Noisy)
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