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Le 27 mai 2013

MAI DES SÉISMES : BÉJAÏA, MÉDÉA, MOSTAGANEM...

La terre a tremblé plusieurs fois en ce mois de mai, mois du souvenir du terrible séisme de Boumerdès il y a 10 ans. Simple coïncidence ? A Béjaïa, secouée plus de trois fois ces derniers jours, c'est la panique. Les secousses se suivent et se ressemblent en plusieurs endroits du pays. Faut-il s'en inquiéter ? On est loin d'être le Japon ou l'Indonésie, affirment les autorités.
Que Dieu les entende !
Deux blessés légers sont à déplorer à la suite de la nouvelle secousse tellurique enregistrée, hier après-midi, à Béjaïa et ses environs. Les deux victimes, deux étudiants résidant à la cité universitaire, ont sauté par la fenêtre de leur chambre, ce qui leur a occasionné des entorses.
De magnitude 5 degrés sur l'échelle de Richter, la secousse n'a causé ni dégâts majeurs, ni blessés graves, selon un premier bilan de la Protection civile, qui signale néanmoins plusieurs cas de chocs émotionnels, dont quelques-uns ont dû être évacués à l'hôpital. La secousse a provoqué une forte panique parmi la population, poussant des milliers de personnes à fuir leur domicile, et à trouver refuge dans des espaces nus, en bas de leur immeuble ou dans les environs immédiats. De denses embouteillages ont aussitôt fait leur apparition à nombre de carrefours.
Le réseau téléphonique a également été saturé. Une deuxième secousse tellurique d'une magnitude 3,5 sur l'échelle ouverte de Richter s'est encore produite à 21h14 dans la même wilaya. L'épicentre de la secousse a été localisé à 15 km au sud-est de Béjaïa qui est ainsi secouée pour la troisième fois en l'espace d'une semaine seulement. Ces répliques se «produisent tout au long de la structure active qui passe par Cap Carbon, où se trouve l'épicentre du tremblement principal», a expliqué Hamou Djellit, du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), dans un entretien au journal en ligne Tout sur l'Algérie.
Il convient de souligner dans le même contexte que le mois de mai 2013 a été marqué par de nombreuses secousses telluriques enregistrées ici et là. Le 3 mai précisément, un tremblement de terre avait endommagé plusieurs bâtisses autour de
Mostaganem.
Dix-sept personnes avaient été légèrement blessées. Ce jour-là, la population mostaganémoise et plus particulièrement celle du nord de la wilaya, avait ressenti, aux environs de 19h 55, une secousse tellurique estimée à 4,7 degrés sur l'échelle ouverte de Richter. L'épicentre de cette secousse avait été localisé à 25 km au sud-ouest de la ville de
Mostaganem. La secousse avait causé des fissures aux murs et aux toits de 17 habitations à Aïn Nouissi.
Les constructions les plus endommagées se situent dans la région d'Ouled Hamdane, dans la même localité. De nombreuses familles, surtout celles habitant des immeubles ont été prises de panique et ont dû quitter précipitamment leurs appartements, mais fort heureusement aucune victime n'a été enregistrée. Un autre séisme d'une magnitude de 4,5 degrés sur l'échelle ouverte de Richter a secoué jeudi 23 mai à 21h 03 la wilaya de
Médéa ressenti à Blida. L'épicentre de la secousse avait été localisé à 18 km au sud-est de la localité de Tablat où est enregistrée hier dimanche à 12h 08, un autre séisme d'une magnitude de 2,7. Le lendemain, c'est au tour de la wilaya de Djelfa d'être secouée par un séisme de magnitude 3,7 degrés sur l'échelle ouverte de Richter.

Le directeur du CRAAG :
« L'Algérie n'est ni le Japon ni l'Indonésie »
Estimations n Les secousses telluriques enregistrées ces derniers jours dans certaines régions du pays dont le séisme de 5 degrés sur l'échelle de Richter qui a secoué, hier, dimanche, à 17h, la wilaya de Béjaïa, relèvent d'une activité sismique «modérée».
C'est ce qu'a assuré le directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag).
«Il se produit, durant toute l'année, une activité sismique propre aux régions du nord du pays, elle se situe entre 70 à 100 secousses en moyenne par mois, 2 à 3 secousses d'une magnitude comprise entre 3 et 3,5 degrés, sont enregistrées quotidiennement», a déclaré à l'APS Abdelkrim Yelles, précisant que ces secousses «espacées et modérées» sont dues au «rapprochement de deux continents, l'Afrique et l'Europe».
Au sujet du séisme qui a secoué la wilaya de Béjaïa, M. Yelles a estimé qu'il s'agit d'un «simple séisme modéré, fréquent dans les régions sismiques que compte l'Algérie». Selon les propos du premier responsable du Craag, cette secousse, dont l'épicentre a été localisé en mer à 16 km à l'est de Béjaïa, «ne devrait inquiéter en rien les populations de la région».
Dans son analyse, M. Yelles a rassuré la population, en relevant que l'Algérie «n'est ni le Japon et encore moins l'Indonésie», soulignant que ce processus sismique est un «phénomène naturel qui se produit de façon permanente».
«Ce qui est différent, en revanche, c'est le fait que ces secousses soient ressenties de plus en plus dans les centres urbains, elles touchent l'ensemble des régions du pays», a-t-il expliqué. Interrogé sur les moyens de prévention contre ce type de phénomène naturel, M. Yelles a insisté sur l'application du code parasismique et le respect des normes internationales en matière de construction, pour l'ensemble de la population, surtout lorsqu'il s'agit de constructions privées, à l'instar des grands projets et des grandes infrastructures que réalise le secteur de l'habitat en Algérie.
L'Algérie connaît des secousses dites «modérées» à faible intensité, les tremblements de terre à forte magnitude comme celui de Boumerdès en 2003, et celui d'El-Asnam (
Chlef) en 1980 «sont très rares ou très espacés dans le temps», note encore le directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique. Il convient de rappeler, dans ce contexte, que les experts avaient souvent noté que «l'Algérie fait partie des pays vulnérables face aux tremblements de terre. Les séismes frappent le nord du pays, durement soumis aux contraintes des mouvements de la terre».
Ces séismes, explique-t-on encore, sont induits par les mouvements brutaux des plaques tectoniques qui forment la croûte terrestre et sur lesquelles reposent les océans et les continents.
Ces plaques jouent les unes par rapport aux autres. Certaines le font de façon fluide en glissant. D'autres résistent, accumulent de formidables énergies et brutalement cèdent.

F. H.

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