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Jeudi 18 août 2016

LA GRANDE SEBKHA, LA MACTAA, LE LAC TÉLAMINE ET LES SALINES D'ARZEW DÉSERTÉS PAR LES OISEAUX MIGRATEURS : LES ZONES HUMIDES D'ORAN DANS UN ÉTAT D'ABANDON.

Il ne faut pas être clerc pour deviner que beaucoup reste à faire pour la sauvegarde des zones humides de la wilaya d’Oran qui en compte huit (8) dont 4 classées Ramsar, à savoir, la Grande sebkha, la Mactaa, le lac Télamine et les Salines d’Arzew. Les spécialistes relèvent qu’«il n’y a pas eu de progrès palpable en matière de sauvegarde de ces zones d’importance nationale et ce, malgré la bonne volonté des autorités et les campagnes tambour battant de volontariat et de sensibilisation. Ce n’est pas une exception à la règle puisque ce serait le problème de plusieurs zones humides du pays. Certaines de ces zones humides à Oran, à l’image du Dhayate Oum Ghellas réparti sur 3 ha, dans la région de Tlélat, ce véritable cadeau de la nature, sont en train d’agoniser à cause des atteintes à leur environnement, qui ont pour origine dans la majorité des cas qui sont signalés aux autorités et à la presse, «aux cumuls des rejets d’eaux industrielles et des huiles». La Direction de l’hydraulique et celle de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme. La wilaya a donc décidé de veiller au grain. Un projet de construction d’une station de traitement des eaux usées a été inscrit. Seulement où en est-il ? Aussi paradoxal que cela puise paraître, ces zones humides, pour ne citer que celles qui sont classées Ramsar et dont le processus de sauvegarde fut enclenché depuis 1971, date de la signature de la première convention en Iran, ne profitent pas aux touristes et aux estivants. Ces zones humides méritent donc une attention particulière, recommandent les spécialistes de protection de l’environnement, les associations et des agences hydrauliques spécialisées, qui ont relevé la disparition de plusieurs espèces d’oiseaux migrants et de poissons d’eau douce. Pour le lac Oum Ghellas, une zone humide qui s’apprête à être classée Ramsar, des pécheurs informels disent avoir relevé récemment la présence d’une espèce de crevettes. C’est dire, ces zones un trésor du ciel, sont riches en faune et en flore. On raconte ainsi que le wali d’Oran est tombé sous le charme de ces zones humides et a encouragé les opérateurs à venir investir dans le domaine de tourisme. Evidemment, comme toujours, la sonnette d’alarme a été tirée à maintes reprises. Pour le lac Oum Ghellas par exemple, il était prévu l’aménagement du territoire de cette zone humide et l’organisation pour la première fois d’une compétition d’aviron afin d’accaparer les touristes et les athlètes de cette discipline sportive qui se pratique d’habitude au port d’Oran. Des sources de l’APW ont signalé qu’un projet de subvention de 5 milliards a été inscrit cette année et attend sa validation afin de faire sortir cette zone de l’ombre. Si la compétition de l’aviron a eu lieu et a connu un succès, il n’en demeure pas moins que pour l’aménagement de cette zone, ce n’est pas la joie, malgré les appels des élus de l’APW et de la Commission de l’environnement concernée.

Lors de notre dernière virée dans le lac Oum Ghellas, qui remonte à dix jours, nous avons été vraiment surpris et affligés par la dégradation de son environnement. Des journalistes et des membres de l’organisation nationale de coopération humaine, un organisme de défense des droits des démunis dont le siège se trouve à Sidi Bachir, sont restés dubitatifs devant l’état auquel est parvenu cette zone. Ils ont décidé de réagir et d’alerter les autorités. Certaines de ces zones humides sont en train de perdre leur potentiel, témoignent des associations. Ces zones humides continuent malgré tout de vivre et rêvent d’y faire vivre les estivants et travailler des jeunes chômeurs. En 2016, la Conservation des forêts de la wilaya a relevé une baisse du nombre d’oiseaux d’eau dans les 8 zones humides de la wilaya. Leur nombre est ainsi passé à 79.083 contre 83.400 en 2015. 16 familles ont été dénombrées représentées par 44 espèces d’oiseaux dont 21 espèces protégées sur le plan national et international. En 2010, le nombre d’oiseaux diminuait de moitié à travers ces zones. Le principal facteur est lié aux conditions climatiques jugées défavorables lors de la saison de migration avec l’absence de pluviométrie en Septembre et Octobre derniers, est-il relevé. Mais les spécialistes citent un autre facteur, celui de la pollution derrière la disparition de certaines espèces. Les pouvoirs publics locaux ont saisi l’importance de ces zones. La Grande Sebkha et le lac Télamine ont fait l’objet d’une préoccupation majeure. Des journées sont célébrées et des sorties d’écoliers et d’associations sont organisées chaque 2 février de chaque année, pour sensibiliser quant à la nécessité de protéger ces zones. Mais cela reste apparemment insuffisant recommandent les spécialistes. Faut-il inscrire un dossier pour ces zones humides lors de la prochaine session d’APW ?

B.H.
 

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