Histoire avant 1848
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Centenaire 1914-1918

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Dimanche 25 Janvier 2015

UNE VILLE, UNE HISTOIRE : AIN NOUISSY (SUITE)

Ain Nouissy (Noisy-les-Bains pendant la colonisation française) est une commune de la wilaya de Mostaganem, cheflieu de la daïra du même nom. L'orthographe exacte est Nouissy et non Nouïssy.
 

HISTOIRE (SUITE)
 

Les maires d’Ain Nouissy jusqu'en 1962


Il nous semble utile de citer ceux qui, de 1848 à 1962, ont eu en charge l'évolution de ce village : les maires et leurs conseils municipaux. Certes, on n’essaye pas de glorifier le colonialisme. Mais il faut surtout retenir, aujourd’hui, que c’est en partie grâce à ces administrateurs que Ain Nouissy, le campement de 1848, s’est progressivement transformé en Noisy-lesBains, le coquet village de 1962. Tout d'abord des administrateurs militaires ont géré Ain Nouissy de 1848 à 1853 et ont installé les premières familles, celles venant de Paris en 1848 puis celles venant des départements du Midi à partir de 1850. Il a fallu beaucoup de force aux capitaines Descouvé, Magnin, Malgouyré et au sous-lieutenant Largot pour mener à bien leur mission celle de l’organisation des cultures, construction des habitations, approvisionnement de la population et lutte contre les épidémies. Au départ des militaires, leur greffier Louis Edouard Regnoult sera nommé maire par l'autorité civile préfectorale. Mais, accusé de mauvaise gestion, il devra abandonner ses fonctions et rentrera en France au bout de quelques mois. L’instituteur Telmon assurera un intérim de quatre ou cinq semaines avant que Jacques Quintaine ne lui succède et reste en place jusqu’à la fin du Second Empire où la commune sera détachée de Rivoli (Hassi Mamèche) dont elle dépendait depuis sa création. En effet, jusqu’alors, l’administrateur d’Ain Nouissy était adjoint au maire de Rivoli. 1870 apporta une grande innovation car désormais les maires seront élus par leurs administrés. Se succèderont alors, entre autres, Hercule Benoît qui, en 1872, fit ériger la tour de l'horloge au centre du village et obtint la construction de la gendarmerie ; Marius Moullin dota le village d’une mairie digne de ce nom en 1881 tandis que l’administration agrandissait considérablement le territoire de la commune ; Jacques Morin rebaptisa Ain Nouissy en Noisy-lesBains le 26 août 1886 ; Jean Paralieu géra la migration de jeunes familles vers Fornaka, annexe nouvellement créée de La Stidia, et c’est pendant son mandat que fut installé le bureau télégraphique en 1892. Puis Louis Thireau, notaire et personnalité politique mostaganémoise, conseiller général, sera élu maire de Noisy avant d'être maire de Mostaganem et il est incontestable que sa notoriété servit le village, en particulier par rapport à la construction de la ligne de chemin de fer.Ensuite ce sera Georges Tuffière, maire éphémère, et Victor Pain. Puis Ferdinand Dryjard Desgarniers, après avoir procédé à l’inventaire du mobilier de l’église à l’occasion de la séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, inaugurera la gare de « NoisyLa Sidia » en 1908. En 1912, année où l'on inaugura les écoles construites de part et d’autre de la route de Perrégaux et où l’on planta les ficus ombrageant la grand-rue, Félix Brun fut élu à son tour ; il devait mourir en 1917 et c'est son premier adjoint, Henri Langlois, qui remplira les fonctions de premier magistrat de la commune en cette période de la Grande guerre où les familles vivaient dans l’angoisse de perdre l’un des leurs.

Accompagnés par une vingtaine de leurs camarades musulmans, dix enfants de familles de colons de Noisy-les-Bains sont tués en France : Henri Langlois 1914, Bernard Cazorla 1914, Louis Fraisse 1915, Mathias Thiegen 1915, Joseph Ribera 1915, Michel Huntz 1915, Alexandre Repelin 1915, Henri Schmidt 1916, Jean Jules Paralieu 1917, Chaudezon 1918. Ils avaient suivi les traces des six volontaires partis en 1870 s’enrôler sous la bannière de Garibaldi pour combattre contre la Prusse. Entre les deux Guerres mondiales seront élus à la mairie Hubert Hernandez, Jean Garrigues, Jacques Dryjard Desgarniers et Eugène Morin. En 1943, un délégué spécial sera nommé à qui succèdera de nouveau en 1945 Jacques Dryjard Desgarniers, pour seulement deux années. A l’issue du deuxième  conflit mondial, il fallut encore graver cinq noms dans le marbre du monument aux morts : Armand Repelin 1940, Ulysse Martinez 1943, Marcellin Cordier 1944, Hubert et Léon Hernandez. Mais la fin était proche sans que personne ne le sût encore. Ce sont Félix Brun fils, puis Henri Feyt qui termineront la liste des édiles municipaux. Entre temps, en 1959, la commune de Noisy-les-Bains sera amputée d'une partie de son territoire pour permettre la création des communes des Dradeb, Beni Yahi et Ouled Hamdane. Enfin, dernière manifestation municipale, après la cave coopérative en 1955, l’aménagement d’un jardin bordant la place, une Poste et une mairie neuves furent inaugurées en juin 1961. Voilà, rapidement brossée, la liste des maires et quelques-unes de leurs réalisations témoignant en leur temps,  la vie dans la commune.

Si nous prenons en compte les liens familiaux unissant les différents maires, nous constatons que le premier d'entre eux, Edouard Regnoult (1853), est suivi par deux de ses neveux : Georges Tuffière (1900) et Henri Langlois (1917). Jacques Morin (1884) était le beau-père de Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904 et 1908), lui-même père de Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945). Eugène Morin (1935) était le petit-neveu de Jacques Morin (1884), le neveu à la mode de Bretagne de Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904 et 1908) et le cousin issu de germain de Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945). Marius Moullin (1878) était l’oncle de Hubert Hernandez (1919), l’oncle par alliance de Félix Brun (1912) et le grand-oncle de Félix Brun (1947), tout comme il était le grand-oncle par alliance de Henri Feyt. Hubert Hernandez (1919) et Félix Brun (1912) étaient beaux-frères. Enfin, deux maires, Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904 et 1908) et Félix Brun (1912), ont eu un fils maire : Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945) et Félix Brun (1947). Au total, nous avons cinq maires issus de la famille Moullin et quatre maires issus de la famille Morin. La plus longue charge municipale a été exercée par Jacques Quintaine (1853 à 1870), la plus courte par Telmon, quelques semaines en 1853. Ont eu deux mandats : Hercule Benoît (1870 et 1874), Ferdinand Dryjard Desgarniers (1904 et 1908), Jacques Dryjard Desgarniers (1929 et 1945), Henri Feyt (1953 et 1959). Des élections municipales devaient avoir lieu en 1916 et 1939. En raison de la guerre, elles ont été annulées et les maires en place ont dû prolonger leur mandat, mais ni l’un ni l’autre n’est allé au terme : Félix Brun est décédé, Eugène Morin a été démis. Enfin, les mandats suivants ont été interrompus : Edouard Regnoult en 1853 pour mauvaise gestion, Telmon en 1853, Jacques Quintaine en 1870 en raison de la chute du Second empire, Georges Tuffière en 1901 pour cause de mutation, Félix Brun en 1917 pour cause de décès, Eugène Morin en 1943 pour raisons politiques, Henri Feyt en 1962 pour cause d’indépendance.
 

LISTE DES OFFICIERS ET MAIRES QUI ONT ADMINISTRE AIN NOUISSY

Administration militaire : Julien DESCOUVÉ, capitaine au 5ème régiment de ligne, directeur de la colonie d'Ain Nouissy (1848-1850). Pierre Adolphe MAGNIN, capitaine au 5ème de ligne, directeur de la colonie agricole de Rivoli dont dépend administrativement Ain Nouissy (1850). Hyppolite MALGOUYRÉ, capitaine au 68ème de ligne, directeur de la colonie d'Ain Nouissy (1850-1852). Jean Joseph LARGOT, sous-lieutenant au 68ème de ligne, directeur de la colonie d'Ain Nouissy (1852). Pierre Adolphe
MAGNIN, capitaine au 5ème de ligne, directeur de la colonie agricole de Rivoli (1852).

Administration civile : Edouard REGNOULT, nommé par arrêté préfectoral adjoint au maire de Rivoli délégué pour Ain Nouissy (1852-1853). TELMON, nommé par arrêté préfectoral adjoint au maire de Rivoli délégué pour Ain Nouissy (1853). Jacques QUINTAINE, nommé par arrêté préfectoral adjoint au maire de Rivoli délégué pour Ain Nouissy (1853-1870). Hercule BENOIT, élu (1870-1874) Hercule BENOIT, élu (18741878). Marius MOULLIN, élu (1878-1884). Jacques MORIN, élu (1884-1888). Albéric BOUREL, élu (1888-1892). Jean PARALIEU, élu (1892-1896). Louis THIREAU, Président du Conseil Général, élu (1896-1900). Georges TUFFIERE, élu (1900-1901). Victor PAIN, élu par le conseil municipal en remplacement du maire démissionnaire (1901-1904). Ferdinand DRYJARD DESGARNIERS, élu (1904-1908) Ferdinand DRYJARD DESGARNIERS, élu (1908-1912). Félix BRUN, élu (1912-1917). Henri LANGLOIS, élu par le conseil municipal en remplacement du maire décédé (19171919). Hubert HERNANDEZ, élu (19191925). Jean GARRIGUES, élu (1925-1929). Jacques DRYJARD DESGARNIERS, élu (1929-1935). Eugène MORIN, élu (1935-1943) André PASQUET, délégué spécial, nommé (1943-1945). Jacques DRYJARD DESGARNIERS, élu (1945-1947). Félix BRUN, élu (1947-1953). Henri FEYT, élu (1953-1959). Henri FEYT, élu (1959-1962).

 

Les curés et l'église

Les familles arrivant le 24 décembre 1848 pour peupler la colonie agricole d'Ain Nouissy, ne trouvèrent sur place qu’un espace débroussaillé sur lequel le Génie militaire avait dressé des tentes et peut-être commencé la construction de baraques destinées aux futurs colons. (A suivre)


 

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