Histoire avant 1848
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Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918

MEL 26/03/2015

ANLB
Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie

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L'AERIUM

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Avril 1950
Le conseil général enregistre avec une vive satisfaction l'ouverture (très prochaine) de l'aérium de Noisy-les-Bains et vote un crédit de fonctionnement de 2 700 000 F.
C'est sous le signe réconfortant de l'unanimité que s'est déroulée cette séance de l'assemblée départementale, qui avait à voter le premier crédit afférant au fonctionnement de l'aérium de Noisy-les-Bains, installé comme on le sait, dans les bâtiments de l’ancienne « Ecole au soleil ».
L'événement est d'importance, car il marque un premier pas vers la réalisation d'un équipement sanitaire appelé à se poursuivre par la création d'un préventorium puis d'un second aérium (municipal et oranais celui-là) quatre fois plus important encore que 1'établissement de Noisy.
La séance :
Il est 16 heures lorsque le président, M. Jeanmot, ouvre la séance en présence de M. Mercadier, secrétaire générale de la préfecture.
L'aérium de Noisy-les-Bains.
Au nom de la commission des finances, M. Saurin fait connaître que par décision du 16 mars dernier, M. le Gouverneur général a décidé l'ouverture, à Noisy-les-Bains, d'un aérium qui sera installé dans l'ex- « Ecole au soleil » acquise récemment pour l'Algérie. Cet établissement est destiné aux enfants déficients du département d'Oran qui ne relèvent pas des préventoria.
Equipé rationnellement, fil comportera 50 lits et il est appelé à rendre des services considérables aux populations de l'Oranie qui, à ce jour, ne disposaient pas d'établissement de ce genre.
Une avance de 10 millions, remboursable en deux annuités, sera consentie par l'Algérie, et une subvention, sur le budget algérien, sera prochainement octroyée pour couvrir les dépenses de première dotation. Quant aux dépenses d'entretien des enfants, elles seront pour le tiers à la charge du département.
Le rapporteur signale que jusqu'à présent les enfants d'Oranie prédisposés à la tuberculose étaient envoyés dans la Métropole, où le prix de la journée était en moyenne de 625 F, donc de 25 F supérieur à celui prévu pour 1'établissement de Noisy. Et aux dépenses d'entretien s'ajoutaient celles des voyages pour l’enfant et son accompagnateur.
A la suite de ce réconfortant exposé, l'assemblée vote à l'unanimité le crédit de 2 700 000 F qui lui est demandé.
Les docteurs Amouyal et Michel se réjouissent de cette réalisation, dont ils expliquent d'une manière très intéressante le fonctionnement et la merveilleuse utilité.
Tandis que le docteur Michel révèle que l'aérium en construction au Télagh pour le compte de la municipalité d'Oran est appelé à comporter 200 lits, le docteur Amouyal donne une autre information dont il y a lieu également de se réjouir : le Gouvernement général a demandé à la direction de la sante publique qu'une commission se prononce sur le choix d'un terrain où sera édifié un préventorium.
C'est ainsi qu'un grand pas s'accomplit dans cette lutte pour la santé de nos enfants.

Décembre 1950
Aérium de Noisy-les-Bains.
Des offres pour la fourniture des denrées alimentaires, combustibles, articles de droguerie et d'hygiène, nécessaires à 1'établissement pendant le premier semestre 1951, seront reçues jusqu'au 16 décembre 1950, à midi, dernier délai.

Janvier 1952
A l'Aérium de Noisy-les-Bains.
L'Aérium de Noisy-les-Bains a été créé par arrêté du gouverneur général de l'Algérie, en date du 16 mars 1950.
Installé dans les bâtiments de l'ancienne « Ecole au Soleil » de Rivoli, devenue propriété de l'Algérie, cette formation hospitalière fonctionne depuis le 26 juin 1950.
Equipé dans de très bonnes conditions et situé dans une zone bien exposée, l'aérium de Noisy-les-Bains, le premier établissement de ce genre créé en Algérie, est appelé à devenir un élément important du circuit hospitalier de lutte contre la tuberculose enfantine.
Administré par un Directeur responsable assisté d'une Commission consultative, l'Aérium de Noisy-les-Bains, est érigé en établissement de cure et soumis aux dispositions de l'arrêté du 10 avril 1948 qui a étendu à l'Algérie l'ordonnance du 31 octobre 1945, relative à 1'organisation et au fonctionnement de la lutte contre la tuberculose en Métropole.
C'est par les dispensaires, organe fondamental de la lutte anti-tuberculeuse, que le dépistage des enfants s'effectue. Leur admission est prononcée par la Direction Départementale de la Santé, après avis et décision d'une Commission Spéciale instituée à cet effet.
Au cours des six premiers mois de fonctionnement (1950), une centaine d'enfants ont été hébergés à l'aérium de Noisy-les-Bains ; ils y ont séjourné, selon les cas, de 3 à 6 mois.
L’aménagement de quatre nouveaux dortoirs va permettre, à brève échéance, de mettre davantage de places à la disposition d'enfants susceptibles de bénéficier d'une cure hygiéno-diététique, loin de toutes agglomérations et de recevoir sur place par un personnel spécialisé une banne éducation et l'instruction nécessaire.
Les enfants, relevant de cet établissement, sont les suivants :
- enfants déficients ;
- enfants relevant d'une grave affection médicale et chirurgicale ;
- enfants soustraits à la contamination familiale.
Leur séjour est subordonné à l’état physique de 1'enfant, ainsi qu'aux risques de contagion que peut courir l'enfant en contact avec des parents malades.
Dès les premiers jours de l'année, une belle fête enfantine réunissait à l'Aérium de Noisy le personnel hospitalier d'Oran, du Sig, Mostaganem et des invités de notre ville et des centres de Rivoli, Noisy, Fornaka. Un fort joli programme, bien exécuté par les petits élèves comprenait des chants mimés, dialogues, ballet des fleurs. On applaudit très fort une jeune danseuse espagnole de grand talent et l’orphéoniste chez les sauvages eut un succès très mérité.
Une abondante distribution de jouets mit en joie tous les petits artistes et les invités, en prenant congé du dévoué Directeur et de Mme Ortéga, leur exprimèrent leur vive gratitude pour l'accueil si aimable qui s'ajouta au plaisir d'une fête parfaitement réussie.

Mai 1952
Aérium de Noisy-les-Bains.
Des offres pour la fourniture des denrées, liquides et ingrédients nécessaires à 1'établissement pendant le 2e semestre 1952 seront reçues jusqu'au 13 juin 1952, à midi, dernier délai.
L’enveloppe cachetée contenant la soumission devra porter la souscription « Appel d'offres pour la fourniture des denrées, etc. » et adressée à M. le Directeur de 1'établissement.
Pour renseignements et étude du cahier des charges, s'adresser à l’économat.

Juin 1952
Au cœur de la misère avec les assistantes sociales d'Oranie - Du côté de chez Koch - Cette Oranaise entre deux âges qui bavarde avec l'assistante sociale, déploie son mouchoir et mouche le petit - son petit- qui l'accompagne. Cette femme est tuberculeuse...
L'ignorance fait des ravages. Les assistantes sociales, celles particulièrement de la brigade « tuberculose », lui livrent bataille chaque jour. C'est une alliée redoutable de la maladie, de la misère.
11 y a toute une éducation à faire ; cette poitrinaire fait boire son bébé dans le même verre qui lui a servi, et celle-ci ne connaît pas même l'eau de javel !
Heureusement, la tuberculose n'est plus la maladie honteuse de jadis : là, les gens commencent à être éduqués ; les malades viennent se faire connaître d’eux-mêmes…
La place manque dans les sana - Les assistantes « tuberculose » d'Oran luttent à coups de dossiers pour placer en sana les malades sans ressources. Insuffisances : Rivet n'a que 200 lits et Miliana 50. On doit caser les malades en France... et s'armer de patience, car là aussi, la place manque. I1 faut trois mois, en moyenne, pour trouver un lit dans un sana.
Le médecin oranais qui dirige le dispensaire antituberculeux départemental résume la situation : « La tuberculose est une maladie catastrophique au point de vue finances ».
Catastrophique : il faut des préventoriums, des aériums, des sana…
Et le dispensaire départemental d'Oran ne suffit plus. I1 en faudrait trois, comme il faudrait doubler le nombre des assistantes.

Scène de la vie au grand air à l’aérium de Noisy-les-Bains : la classe au soleil.
Grâce à l’œuvre Grancher, un second aérium pour les tout-petits, est en voie de création en Oranie, près d’Oran.

Août 1952
Aérium de Noisy-les-Bains – Commis aux écritures pourvu du BE, et dactylographe, sont demandés. Adresser demande accompagnée des références au Directeur.

Novembre 1952
Aérium de Noisy-les-Bains - Des offres pour la fourniture des denrées, liquides et ingrédients nécessaires à 1'établissement pendant le 1er semestre 1953 seront reçues jusqu'au 3 décembre 1952 à midi, dernier délai.
L'enveloppe cachetée contenant la soumission devra porter la souscription « Appel d'offres pour la fourniture des denrées, etc. » et adressée à M. le Directeur de l'établissement.

Janvier 1953
Une belle fête à l'aérium de Noisy - I1 n'y eut pas d'arbre de Noël plus simple et plus charmant que celui qui en clôtura la série le 30 décembre dernier à 1'aérium de Noisy-les-Bains.
Dans un cadre fleuri à souhait une centaine d'enfants de santé délicate reçoivent dans cet établissement les soins les plus vigilants et sont l’objet de la sollicitude la plus attentive. Précédant la distribution par le père Noël de magnifiques jouets, ces bambins ravirent l'assistance par un tableau chanté, le ballet des feuilles d'automne, la Reine des Neiges (féerie musicale) et la chanson mimée du « Joli chapeau ».
Répondant à l’invitation du sympathique Directeur M. Krif, et de M. l'Econome Ortéga, M. le Sous-Préfet Hosteing et Mme, A. Lemoine, Maire, Délégué à l'Assemblée Algérienne, Gibaut, Conseiller Général, Sampiéri, Directeur de l'Hôpital de Mostaganem et Mme, Destremx, Directeur de l'Hôpital de Mascara, Mme Sagnes, Vice-Présidente de la Croix Rouge, M. Brun, Maire de Noisy-les-Bains, Mme et M. de Bussy et de nombreuses personnes de Rivoli et Noisy-les-Bains félicitèrent les jeunes interprètes à qui fut distribué un plantureux goûter.
Une intéressante visite des locaux parfaitement organisée valut au Directeur, à M. 1'Econome et Mme Ortéga, au personnel compétent et dévoué les éloges les plus mérités.
En résumé une belle fête que n'oublieront pas les visiteurs de 1'Aérium ni les enfants comblés par la visite traditionnelle du père Noël.

Janvier 1953
Noisy-les-Bains - Le directeur de l'Aériun de Noisy-les-Bains, la commission consultative, le corps médical et le personnel administratif et hospitalier de l'établissement ont le regret de faire part du décès Mme veuve Brun, mère de M. Felix Brun, maire de Noisy-les-Bains et président de la commission consultative de l'Aérium.

Février 1953
Mostaganen, 27 février - Le préfet d'Oran Visite 1 'Aérium de Noisy-les-Bains.
Ce matin, à 11 h 30, M. Pérony préfet d'Oran, accompagné de MM. Ferrara, président du conseil général et Soulier, secrétaire général de la préfecture, est arrivé à l'Aérium de Noisy-les-Bains pour une visite de cet établissement situé en pleine nature dans un cadre idéal.
Le chef du département a été reçu par M. Hosteing, sous-préfet de Mostaganem, accompagné de M. Brun, maire de Noisy, Khillif, directeur des aériums d'Algérie, Revret, inspecteur primaire de Mostaganem, le docteur camusat, chargé du contrôle médical de l'établissement, Ortéga, économe de l’aérium, Ségalas, adjoint au maire de Noisy, du caïd Amara Kaddour, du maréchal des logis-chef, Pons, commandant la gendarmerie ; de Mme Morna et Melle Clémentz, institutrices chargée de l'enseignement des jeunes pensionnaires.
Sous la conduite de M. Khrillif, M. Pérony et sa suite visitèrent successivement tous les locaux et installations de I'Aériun qui abrite actuellement plus de 100 jeunes garçons et fillettes, dont 1'état de santé nécessite un séjour au grand air variant de 3 à 6 mis.
Avant de se retirer, le préfet étudia, avec les personnalités présentes, d'importants projets d'aménagement qu'on venait de lui soumettre et il n'hésita pas à promettre son appui efficace pour que cet unique Aérium dont notre département est doté puisse répondre aux besoins de nombreux jeunes écoliers dont 1'état physique déficient nécessite une cure d'air et des soins constants et attentifs.

Mai 1953
Aérium de Noisy-les-Bains - Des offres pour la fourniture des denrées, liquides et ingrédients nécessaires à l'établissement pendant le 2e semestre 1953 seront reçues jusqu'au jeudi 4 juin 1953, à midi, dernière limite.
L'enveloppe cachetée contenant la soumission devra porter la souscription « Appel d'offres  pour la fourniture de denrées etc. », et adressée à M. le directeur de l'éablissement. Pour renseignements et étude du cahier des charges, s'adresser à l'économat.

Mai 1953
Aérium de Noisy-les-Bains - Des offres pour la fourniture des denrées, liquides et ingrédients nécessaires à l'établissement pendant le 2e semestre 1953 seront reçues jusqu'au 4 juin 1953 dernier délai.

Septembre 1953
Aérium de Noisy-les-Bains.
Un concours pour le recrutement d'une dactylographe aura lieu le 28 octobre prochain à l’Aérium de Noisy-les-Bains. Clôture des inscriptions : 13 octobre 1953.
Aucun diplôme exigé. Programme des épreuves du niveau du brevet élémentaire.
Traitement pour un agent célibataire compris en 24 579 F au début et 32 070 F en fin de carrière.
Transport du personnel assuré par l'établissement. Pour tous renseignements, pièces à produire et demande d'inscription, s'adresser à la direction de 1'établissement.

Novembre 1953
Aérium de Noisy-les-Bains.
Des offres pour la fourniture des denrées, liquides et ingrédients nécessaires à l'établissement pendant le 1er semestre 1954 seront reçues jusqu'au 8 décembre 1953 dernier délai.

Décembre 1953
Noisy-les-Bains - Campagne Nationale du timbre antituberculeux. La vente du timbre a produit la somme de 12 800 F. Toutes nos félicitations aux élèves des écoles et à leurs maîtres, et nos remerciements aux généreux donateurs.

Mai 1954
Aérium de Noisy-les-Bains.
Des offres pour la fourniture des denrées, liquides et ingrédients nécessaires à l’établissement pendant le 2e semestre 1954 seront reçues jusqu’au mercredi 2 juin, à midi, dernière limite.
L'enveloppe cachetée contenant la soumission devra porter la souscription « Appel d’offres pour la fourniture de denrées, etc. », et adressée à M. le directeur de l'établissement. Pour renseignements et étude du cahier des charges, s'adresser à l’économat.

Janvier 1955
Noisy-les-Bains - Campagne antituberculeuse - La vente de timbres antituberculeux a produit la somme de 17 440 F. Nos félicitations aux jeunes écoliers et à leurs maîtres, et nos remerciements aux généreux donateurs.

Janvier 1955
100 gosses d'Oranie cherchent la santé à l'Aérium de Noisy-les-Bains.
En cet hiver oranien qui a tout d'un printemps précoce, l'aérium de Noisy-les-Bains apparaît, derrière les eucalyptus, en ses atours de verdure, dans un site naturel qui est une preuve de l’existence de Dieu.
Ce jour est une vraie fête de la nature. Les fleurs, sous l'éclat du soleil, ont des teintes glorieuses. On est à 100 mètres d'altitude, en surplomb de la plaine des Bordjia, où l'homme, peu à peu, fait reculer le moustique. Alentours, des vignes. L'aérium est dans le creux d'un tertre, point le plus élevé entre Rivoli et Noisy-les-Bains.
Quels bains ? avons-nous demandé. Ceux que prennent encore quelques Musulmans dans des eaux tièdes sulfureuses qui, dit-on, sont bonnes pour les rhumatismes. Pour les maladies de la peau aussi ; et, si l'on en croit les indiscrets, quelques jolies filles de Noisy vont en quérir pour les soins de leurs beaux visages.
De la verdure, il n'en manque pas ici : outre les oliviers, orangers, cultures maraîchères, qui fournissent à la cuisine un appoint vitaminé, il y a des fleurs, du mimosa, des cyprès. Depuis 1950, année de son ouverture, 2 000 plants ont été mis en terre à l'aérium. Ce n'est pas assez si l'on en croit le directeur, M. Joseph Ortéga qui rêve d'une pinède et qui la fera.
Si l'on a choisi d'installer l'aérium ici, c'est parce qu'y figuraient les installations d'une ancienne école privée. La direction oranienne de la santé en fit l'achat. Avant l'école, il y avait, dit M. Ortéga, à la place de ce bureau où nous parlons, une vieille propriété rurale. Il va sans dire que ces locaux en partie centenaires ont été transformés pour un plus grand confort.
Ce que le directeur ne dit pas, c'est que beaucoup de ces transformations lui sont dues. En organisateur, il utilise au mieux les crédits que l'Algérie lui octroie. Lui-même supervise les travaux et en discute les prix. Il mène la barque et la mène bien, dira le sous-préfet de Mostaganem, M. Hosteing. Et Mme Ortéga et tout le personnel le secondent comme il faut. A la tête du circuit se trouvait jusqu'ici, à Alger, M. Albert Krihiff, directeur des hôpitaux, relayé par M. Langlet. M. le professeur Combe coordonne ces établissements d'enfants sur le plan médical.
Cent gosses de chez nous.
En ce moment, l'aérium abrite plus de cent enfants dont les joues, chaque jour que Dieu fait,  rosissent davantage sous le coup de fouet d'un air roboratif. Ils viennent de toute 1'Oranie, de Mers-el-Kébir et de Mostaganem, d'Oran et Perrégaux. Noisy est le seul aérium public d'Oranie. Le dispensaire antituberculeux d'Oran, animé par les docteurs Melenotte et Pitollet, y adresse les gosses que Mme Grégoire, une assistante sociale dévouée (c'est un pléonasme ; elles le sont toutes) recherche dans les familles pauvres, comme les recherchent, dans les écoles, les assistantes d'hygiène scolaire. Sont admis aussi les enfants des assurés sociaux qu'un jargon administratif de mauvais goût nomme « économiquement faibles ». En fait, l'aérium de Noisy-les-Bains, établissement de prévention contre la tuberculose infantile, est le premier maillon de la lutte antituberculeuse en Oranie.
« Dites bien que ce n'est pas une colonie de vacances, a souligné M. Ortéga, mais un établissement sanitaire public, le premier du genre créé en Algérie, en 1950. I1 est né d'un arrêté du gouverneur qui étendait à l'Algérie une des ordonnances de 1945 les plus opportunes après la guerre. Au retour des prisonniers, le nombre des tuberculeux monta en flèche. Il fallait faire quelque chose pour combattre le bacille, et ce fut l'ordonnance qui donne vie aux aériums.
« On reçoit des enfants déficients physiquement ; ceux qui, après une grave opération, une grave maladie, ont besoin d'une longue convalescence ; ceux que 1'hygiène commande de soustraire à un milieu familial contaminé.
I1 n'y a pas ici d'enfants tuberculeux, mais peut-être des enfants susceptibles de l'être s'ils ne sont pas soumis à une cure d'air, à une hygiène et une alimentation appropriée ; et aussi une surveillance médicale de tous les instants ».
Cette surveillance, c'est le jeune directeur Lignereux qui l'assure, pour le plus grand préjudice des microbes, avec le concours d'un climat bienfaisant.
Les enfants de 5 à 13 ans (il y a des dortoirs pour garçons et d'autres pour les filles) font en principe une cure de trois mois, renouvelable, si besoin est, dans le cas, par exemple, où l'enfant attend le retour de parents soignés en sana.
Une trentaine de petits Musulmans vivent dans cette communauté de plein air et s'y adaptent bien. L’un, qui fait des progrès étonnants, récite (pas en sabir) « La cigale et la fourmi » en un français qu'envient ses petits camarades. Car il y a, bien sûr, en plus de l'éducation sanitaire, l’éducation tout court de ces enfants d'âge scolaire. Trois institutrices s'en chargent, il y en aura quatre l'an prochain. Pour ne pas fatiguer ces enfants déficients, 4 heures de classe par jour seulement. Mais les maîtresses doivent, dans la pratique, s'occuper individuellement de chaque gosse suivant son état.
La classe au soleil - Quand le temps s'y prête, la classe se fait au soleil. On ne perd pas une occasion de profiter du plein air, et, dans ce but, sous la surveillance de monitrices, les petits s'ébattent sur les terrains et préaux de jeux, les grands espaces libres ; en tout, deux hectares - mais il en faudrait cinq, soupire M. Ortéga, qui trouve que le grand air n'est jamais assez grand.
L’été, les monitrices conduisent les enfants à la plage.
« C'est délicat, dis-je, d'élever des petits de cet âge loin des parents. Je suppose qu'ils trouvent, auprès des institutrices, des monitrices, l'affection familiale qui leur fait défaut.
Si l'on n'aime pas les gosses, a répondu M. le sous-préfet Hosteing, à qui l'aérium tient à cœur, si l'on n'aime pas les gosses, mieux vaut chercher une autre affectation. Mais je crois qu'accepter d'élever des enfants loin d'une ville importante, c'est la preuve d'un renoncement qui marque qu'on aime ce qu'on fait ».
Quand de nouveaux enfants arrivent, 1'établissement - par mesure d'hygiène - les habille de pied en cap ; il fournit tout, depuis le costume du dimanche jusqu’aux mouchoirs. Pendant une quinzaine, on les met en observation dans un lazaret. Si l'on n'observe pas de maladies transmissibles après ce laps de temps, ils entrent dans le circuit normal, avec l'emploi du temps général : classe au soleil, jeux en commun, douche quotidienne, ce mode de vie bien étudié dans lequel une alimentation saine et variée - un demi-litre de lait par enfant et par jour - tient une place importante. Il y faut des produits frais tous les jours, et ce n'est pas un des moindres problèmes que ce ravitaillement quotidien à Mostaganem.
L’aérium est aussi, ces jours-ci, le domaine des maçons. On y construit quatre salles de classes qui – nous les avons comptées - ont vingt-huit ouvertures en tout sur l'air et le soleil. Toujours le souci d'oxygéner de jeunes poumons, souci qu'on retrouve dans le réfectoire coquet, dans les dortoirs aux nombreuses fenêtres. Préoccupation aussi de donner les notions d’hygiène et de propreté : lavabos et douches en font bonne foi.
Un seul point noir : la cuisine, exiguë, dans laquelle la soupe de 120 rationnaires se fait sur un fourneau garni comme un piano. On veut croire qu'en cherchant bien on trouvera, à l'un des multiples chapitres du budget algérien, les deux millions qu'il faut pour refaire cette cuisine, la cuisine des gosses déficients de Noisy-les-Bains…

Des jeux qu’on donne aux enfants

Education au grand air : la classe de l’aérium de Noisy-les-Bains.

Juin 1955
Aérium de Noisy-les-Bains.
Le directeur et les membres de la commission consultative, le personnel administratif, médical et hospitalier font part du décès de Monsieur Robert Feyt, fils de M. Henri Feyt, maire de Noisy-les-Bains et président de la Commission consultative de l'établissement.

Janvier1959
Réussite de la séance récréative organisée à l'Aérium de Noisy-les-Bains.
Dimanche 11 janvier, 14 heures, une séance récréative était organisée à l’Aérium de Noisy- les-Bains, comptant 120 enfants de 5 13 ans. La partie artistique était assurée uniquement par les enfants de l'établissement.
Parmi les personnalités qui avaient bien voulu honorer de leur présence cette manifestation, on remarquait : M. Chapelain, inspecteur divisionnaire de la population et de l'aide sociale à Oran ; Mme et M. Carlini, directeur départemental de la population et de la famille à Oran ; M. le professeur Combe, de la faculté de médecine d'Alger ; Mme et M. le Dr Lígnereux, médecin-chef de l'Aérium ; Mme et Melle Ribaute ; Mme et M. Mathieu, de la préfecture de Mostaganem ; Mme et M. Feyt, président de la délégation spéciale de Noisy-les-Bains ; M. Medjahed Bendehiba, membre de la commission de l'établissement ; le commandant Jacquot, commandant le groupe de transport de Rivoli ; M . et Mme Dryjard des Garniers, représentant la Croix-Rouge ; M. et Mme Mernand, directrice des écoles de l’Aérium ; Mme la doctoresse Masson Bedjaï, chargée du contrôle d'hygiène scolaire à Mostaganem ; Mme et M. le Dr. Garçon ; Mme et M. Guibert, directeur de 1'Aérium ; le personnel enseignant, etc.
C'est dans une ambiance agréable que s'est déroulé ce captivant spectacle. La présentation des diverses parties du programme était assurée par de très jeunes enfants, ce qui ajoutait un charme indiscutable à cette manifestation d'artistes en herbe.
Ont été successivement présentées devant une salle archicomble, des saynètes, danses et chants d’une parfaite exécution, parmi lesquelles il convient de mettre plus spécialement en relief : Les Lucioles ; Belle nuit ; La Gavotte des bâtons blancs ; une parodie (Platters) ; des chants de Noël ; Harem ; Marché persan.
La séance a pris fin sur un chœur plein de fraîcheur. On ne saurait trop souligner la richesse des costumes et des décors, fort artistement conçus, de même que la très bonne technique qui a réalisé la mise en scène et enfin la grâce séduisante des tout jeunes acteurs.
Au terme de cette séance récréative, un apéritif réunissait les personnalités présentes. De vifs compliments sont à adresser au personnel de l’Aérium pour l'excellente réussite de cette réunion. (M. Antiq)

Février 1959
Installation de la commission administrative de l'Aérium de Noisy-les-Bains.
La semaine dernière, M. Guy Pauchou, sous-préfet, secrétaire général de la préfecture, a présidé l'installation de la commission administrative de l'aérium de Noisy-les-Bains, nommé par arrêté préfectoral du 21 janvier 1959.
Nous notions la participation, à cette réunion officielle, de MM. Henri Feyt, président de la délégation spéciale de Noisy-les-Bains ; le Dr Sautery, directeur départemental de la Santé ; le Dr Perez, représentant le conseil de 1'ordre des médecins ; Guibert , directeur de l’Aérium ; le
Dr Lignereux, médecin de l’établissement ; Evrard, pharmacien ; Charles Tournier, chef d'agence C.A.S.I.C.R.O., représentant des organismes de sécurité sociale ; Gaston Zimmermann, membre de la commission administrative : Serveille, architecte ; Jonis, receveur municipal et de l'Aérium.
M. Négrel, conseiller général, membre de la commission administrative s'était fait excuser.
Après avoir brièvement rappelé le rôle de la commission administrative, le sous-préfet déclara installés les membres de la commission et les félicita de leur désignation. Furent élus : président, M. Feyt ; vice-président, le Dr Perez, de Mostaganem.
M. Guibert, directeur de l'Aérium, tint à faire visiter son établissement à M. Guy Pauchou, aux membres de la commission administrative ainsi qu'aux personnalités présentes à cette réunion d'installation.
Au cours de cette visite, chacun eut l'occasion d'apprécier le rôle éminemment social de 1'établissement et les efforts déployés par tout le personnel pour rendre profitable le séjour des enfants à l'Aérium. Mais, en même temps, on constata les insuffisances en ce qui concerne les bâtiments qui nécessitent des travaux importants, en vue d'une utilisation plus agréable et plus rationnelle.

Avril 1959
Aérium de Noisy-les-Bains - Appel d'offres.
Un appel d'offres est lancé en vue de la fourniture d'articles de lingerie.
Les offres devront parvenir à la Direction de 1'Etablissement sous pli recommandé portant extérieurement la mention « Appel d'offres lingerie », avant le mardi 28 avril 1959, à 11 heures, terme de rigueur.
Pour tous renseignements, s'adresser à 1'Economat de l'Etablissement.

Mai 1959
Aérium de Noisy-les-Bains.
L'adjudication pour la fourniture de denrées liquides, combustibles, et ingrédients pour le 2e semestre de 1959 aura lieu le lundi 15 juin à 15 heures.
Pour tous renseignements, s'adresser à l'économat de 1'établissement.

Novembre 1959
Aérium de Noisy-les-Bains.
L'adjudication pour la fourniture de denrées liquides, combustibles et ingrédients, pour le 1er semestre de 1960 aura lieu le mercredi 2 décembre 1959 à 15 h 30. Les propositions devront être formulées compte tenu de la nouvelle unité monétaire.
Pour tous renseignements, s'adresser à l'économat de 1'établissement.

Novembre 1959
Noisy-les-Bains - L'anniversaire de l'armistice a été commémoré avec ferveur et a revêtu un éclat particulier de patriotisme. Les cérémonies ont commencé à 9 heures par une grande messe officielle célébrée par l'abbé Vincent, dans notre église largement pavoisée aux trois couleurs.

Aux premiers rangs de la nombreuse assistance, on remarquait la présence de : M. Feyt Henri, maire, entouré de son conseil municipal ; l'Amiral O'Neill ; M. Zimmermann Gaston, président des A.C. avec les membres du comité et de nombreux anciens combattants ; M. Guibert Henri, directeur de l’Aérium de Noisy-les-Bains, etc.

Décembre 1959
Noël réussi à l'aérium de Noisy-1es-Bains.
Dimanche 27 décembre, à 15 heures, une séance récréative était organisée à l'aérium de Noisy-les-Bains, comptant 120 enfants de 5 à 13 ans et dont l'établissement s'ordonne si harmonieusement dans un décor de verdure et de fleurs, rempli de gazouillis d'oiseaux.
Les enfants eux-mêmes assuraient la partie artistique. Ils l'ont fait avec brio.
Parmi les personnalités qui avaient bien voulu honorer de leur présence cette manifestation, on remarquait : le professeur Combe, de la faculté de médecine d'Alger ; Mme et M. Feyt Henri, président de la commission administrative de l'aérium de Noisy-les-Bains ; le Dr Lignereux Yvon, médecin-chef de l'aérium ; le commandant Jacquot, commandant le groupe de transports de Rivoli ; M. Etienne, chef de division à la préfecture de Mostaganem ; Mme Vacheron, Melle Mathieu, de la préfecture de Mostaganem ; Mme Grégoire, assistante sociale de la Direction départementale de la santé d’Oran ; Mme Cure, directrice d'écoles à Noisy-les-Bains ; le Dr Garçon ; le Dr Bedjaï Masson ; M. Guibert Henri, directeur de l’aérium.
Ce captivant spectacle s'est déroulé dans une ambiance animée par la grâce juvénile des acteurs. Ont été successivement présentés, devant un auditoire charmé, des saynètes, danses et chants, parfaitement exécutés. A citer plus spécialement : La goélette du Père Noël ; Le ballet des petites souris ; Le doux sauveur du Monde ; Cauchemar exotique ; Les bulles de savon ; Trois anges ; Le ballet chinois ; Le vieux Jo ; Tantine, une comédie savoureuse, était exécutée par une équipe de monitrices ; enfin Bel Astre et Les saisons.
Durant l'entracte, les spectateurs furent conviés à visiter une exposition de travaux (peintures, poteries, tissages, etc.) réalisés par les enfants.
La séance s'est achevée sur une apothéose du meilleur goût. On ne saurait trop mettre l'accent sur la richesse et la diversité des décors et costumes et souligner l'excellente technique qui a réglé la mise en scène.
Au terme de cette réunion, les personnalités étaient conviées à un champagne, servi dans le grand réfectoire de l'aérium, agrémenté de décors polychromes.
De vifs compliments sont à adresser à tout le personnel de l'aérium pour la parfaite réussite de cette manifestation artistique enfantine. (M. Antiq)

Mai 1960
Aérium de Noisy-les-Bains.
L'adjudication pour la fourniture de denrées liquides, combustibles et ingrédients, pour le 2e semestre 1960, aura lieu le mercredi 1er juin 1960 à 14 heures 30. Les propositions devront être formulées compte tenu de la nouvelle unité monétaire.
Pour tous renseignements, s'adresser à 1'économat de l’établissement.

Novembre 1960
Aérium de Noisy-les-Bains.
L'adjudication pour la fourniture de denrées liquides, combustibles et ingrédients pour le premier semestre 1961 aura lieu le 7 décembre 1960 à 15 heures 30. Les propositions devront être formulées compte-tenu de la nouvelle unité monétaire.
Pour tous renseignements, s'adresser à 1'économat de 1'établissement.

Janvier 1961
Aérium de Noisy-les-Bains.
Le directeur et les membres de la commission administrative, le personnel administratif médical et hospitalier font part du décès de M. Gaston Zimmermann, membre de la commission administrative.

Janvier 1961
Noisy-les-Bains - Remerciements - Mme veuve Zimmermann et ses enfants ; les familles parentes et alliées remercient profondément :
- M. le colonel commandant les S.A.S., représentant M. le sous-préfet.
- MM. les officiers et sous-officiers de gendarmerie.
- M. le commandant du quartier de Blad-Touaria.
- M. le commandant du sous-quartier de Noisy-les-Bains et son personnel.
- M. le directeur de la population et de la famille du département.
- M. le directeur et les membres de la commission d'administration de l’aérium.
- La section locale des anciens combattants.
- Les différentes délégations ainsi que toutes les personnes qui, de près ou de loin, leur ont témoigné tant de sympathie à l'occasion du décès de leur cher et regretté M. Gaston Zimmermann et les prient de trouver ici l'expression de leur profonde gratitude.

(Source : La Gazette de Noisy-les-Bains, tomes IV et V)

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