Mercredi 13 Mai 2015
M. Lebgâa Moussa, directeur des ressources en eau de la wilaya de Mostaganem au forum de ‘’Réflexion’’ :
UNE ENVELOPPE DE 2 MILLIARDS DE DOLLARS ALLOUÉE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE MOSTAGANEM.
Après le tramway, bientôt un téléphérique à Mostaganem
Depuis que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est à la tête du pays, des milliards et des milliards ont été alloués à la wilaya de Mostaganem et pour preuve, le directeur des ressources en eau a révélé lors de son passage au forum du journal ''Réflexion'' que Mostaganem a bénéficié d’un méga-projet d’un montant de plus de 2 milliards de dollars qui va soutenir des projets de réalisation et d’un projet de téléphérique ainsi que l’aménagement de l'Oued Ain Sefra et un autre projet d’un terrain de patinage qui va classer Mostaganem parmi les premières wilayas du pays.
Après l’entretien accordé à notre Rédaction par le Directeur des Ressources en Eau de la wilaya de Mostaganem M. Lebgaâ Moussa durant le mois de mars au siège de la Direction des Ressources en Eau, afin d’éclairer et d’informer les habitants de la région de l’état réel du riche patrimoine hydrique dont dispose le département ainsi que des projets en cours et à venir dans le secteur, éminemment important et vital pour le développement local et la vie quotidienne des populations. Nous avons eu le plaisir d’accueillir cette fois-ci au siège de la Rédaction de Réflexion, en vue de nous enquérir des dernières avancées relatives au développement du secteur hydraulique dans le territoire de la wilaya, et voir une vue d’ensemble plus détaillée de la situation des projets en cours et à venir.
Quelle est la situation globale des ressources hydrauliques au niveau du territoire de Mostaganem?
L’état des ressources en eau au niveau de notre wilaya est vraiment très satisfaisant, puisque nous enregistrons un excédent en eau potable disponible grâce à nos trois sources d’alimentation à savoir le dessalement d’eau de mer, le barrage de Kramis et le projet du M.A.O qui alimente trois régions de l’Ouest du pays. Les chiffres sont là pour prouver et étayer nos propos, en effet, l’exercice hydraulique 2014-2015 est exceptionnel en terme d’apport pluviométrique puisque de septembre 2014 à février 2015 nous avons enregistré 200 mm de pluie. La wilaya de Mostaganem a franchi le cap des 94% concernant le raccordement de ses communes et douars au réseau d'eau potable. Un pourcentage très satisfaisant surtout quand on sait qu'il y avait, à peine une décennie, certains faubourgs et douars situés dans des contrées éloignées qui souffraient du manque d’eau potable. Cette opération a été accomplie grâce au raccordement, au réseau de l'AEP aux douars de la commune de Mesra et de ceux de Bouguirat. Les autorités locales donnent une priorité aux secteurs dits névralgiques pour être constamment suivis et développés tels ; l'hydraulique moteur très important pour le développement économique et agricole de toute la wilaya. Notre département est alimenté en eau potable grâce à deux grands réservoirs stratégiques dans notre mission de mobilisation de la ressource hydraulique ; les barrages situés à l’Est, (Kramis et Kerrada) ainsi que la station de dessalement d’eau de mer sise à la plage de Sonaghter (Commune de Mostaganem). Actuellement le volume global d’approvisionnement en eau potable est de 300 millions de m3 et nous aspirons à atteindre un taux de couverture hydraulique de 99% d’ici fin 2016, ce qui représente le ‘’top’’ en matière d’alimentation en eau. Mostaganem est leader national avec ce taux car nous enregistrons un excédent important en ressource hydraulique ce qui nous permet d’exporter le surplus d’eau vers les régions d’Oran et Arzew en application du programme du M.A.O.
Les chiffres de février 2015 approuvés par le Ministère des Ressources en Eau prouvent et attestent de cette bonne situation hydraulique dans notre wilaya.
L’objectif fixé par le secteur pour 2016 est celui d’atteindre un taux de raccordement à l’AEP de 99%
«Nous vivons une grande transition dans le secteur, hier nous gérions la pénurie ; actuellement nous devons gérer le surplus, de nouveaux réflexes doivent être acquis pour la gestion de l’eau » souligne le directeur de la DRE. En effet, l’eau, cette source vitale souvent si rare dans l’ensemble du pays enregistrera un surplus dans une très proche perspective à Mostaganem. En effet, la station de dessalement d'eau de mer, située à la plage de «Sonaghter» à l'est de la wilaya de Mostaganem sera mise en service incessamment après avoir subi des essais techniques durant le mois de ramadan. La mise en marche effective de la station dans les jours à venir permettra l’exploitation de 200.000m3.
La nouvelle station permettra de mettre définitivement un terme au manque d'approvisionnement en eau potable et d’atteindre une distribution H24 en eau potable de tout Mostaganem.
A signaler que cette nouvelle infrastructure qui a coûté environ 70 millions de dollars au Trésor public comporte huit unités de dessalement d'eau de mer, d'une capacité de traitement chacune à 12 500 m3/jour. Ainsi, la mise en service dans les jours à venir de cette station de dessalement semble être d’un grand apport pour les ressources en eau dans la Wilaya de Mostaganem. Cette réalisation permettra d’atteindre l’objectif tracé par l’Etat ; celui de sécuriser l’alimentation en eau en couvrant tous les besoins en AEP des 700.000 habitants de la wilaya mais aussi et surtout de constituer une réserve stratégique. En effet, l’utilisation des eaux de dessalement permettra de limiter l’exploitation actuelle des 120 forages et d’économiser au moins celles des barrages de Gargar et Cheliff qui seront, entre autres ressources ; des réserves stratégiques estimées à 700 millions de m3/an. Par ailleurs, une partie du surplus d’eau engendré par la mise en service de cette station sera salutaire pour la Wilaya de Mascara, menacée de sécheresse mais ira aussi renforcer l’alimentation en eau de la wilaya d’Oran. Bouguirat qui connait de sérieux problèmes d’eau, actuellement alimentée à raison de 6 à 8 heures par jour, à partir du Gargar sera alimentée en H24 après la mise en service imminente de la station de dessalement. L’autre défi relevé par le secteur a été la réalisation de réservoirs de stockage pour sécuriser l’AEP pendant au moins trois jours en cas de force majeure. Le Gargar dans un proche avenir ne va plus être exploité, il va faire partie des stocks stratégiques de l’ouest algérien car il s’agit de consommer à 100% l’eau du dessalement qui est considérée comme un leasing c'est-à-dire que nous sommes tenus d’acheter cette eau pendant 25 ans. Le Gargar étant désormais considéré comme une réserve stratégique ; La mise en service de la station de dessalement devra créer l’équilibre en permettant de réduire l’exploitation du barrage Kramis et celle du MAO. Cette action permettra non seulement de sécuriser l’AEP mais aussi d’alimenter Mohammedia, Relizane et Oran.
L’assainissement à Mostaganem avance à un bon rythme
Dans le but de préserver la nappe phréatique du plateau de Mostaganem, et assurer l’avenir de la ressource hydraulique souterraine de la wilaya, une étude basée sur le cadastre des zones géographiques est nécessaire surtout pour continuer à exploiter les terres agricoles qui englobent une superficie de 10.000 ha (s’étalant de Mostaganem, Ouled Maâllah, jusqu’à Fornaka, Bouguirat et Bordjia). Pour cela l’assainissement et la réexportation des eaux usées est primordiale dans ce cas de figure avec comme gros défi de réaliser le recyclage desdites eaux usées avec un lagunage naturel et une autoépuration à 100%, mais les drains, c’est-à-dire les canalisations qui sont en cours de nettoyage. Les futurs projets de ce point précis, l’on peut citer l’emplacement d’un système d’épuration et d’assainissement à Khadra et Sidi Lakhdar. Plusieurs stations de traitement des eaux usées ont certes été réalisées mais à chaque fois l’office national de l’assainissement n’a pas été associé à la conception de ses structures, résultat : ces stations ont été jusqu’à une certaine date vouées à l’abandon, à l’exemple de la station de Mesra. Cette station d’épuration des eaux usées de la commune de Mesra, inaugurée en 2004, ayant fait l’objet d’une prise en charge sur instruction de M. le wali de l’époque, dont les eaux usées se déversent et sont « détournées » et destinées à l’irrigation des terres agricoles ce qui constitue un véritable problème de santé publique. Le problème des stations d’épuration connaît une complexité énorme, malgré le passage du temps et des experts à la tête de la Direction des Ressources en Eau de la wilaya de Mostaganem au vu d’un certain échec du rendement de ces stations d’épurations à travers le territoire du Département.
Pour la station de Bouguirat, le poste de relevage réalisé sans l’avis de l’expert (l’office national de l’assainissement) ; il y a eu débordement et pollution. On vient d’y remédier et la station va bientôt être remise en service. La gestion par l’ONA de la station de Fornaka semble imminente, celle d’Ain Nouissy a été réhabilitée. Hadjadj connait un problème d’infiltration, raison pour laquelle des entreprises on été chargées de l’étude géotechnique de cette station. Pour Sirat où il y a eu mort d’homme en 2006, les citoyens refusent de ce fait, la reprise des travaux dans cette localité. Les responsables du secteur réfléchissent à la délocalisation de cette station vers un site qui permettra de prendre en charge l’assainissement des eaux usées de tous les douars environnants malgré les pertes engendrées par cette action de délocalisation de la station. Concernant la grande station d’épuration de Mostaganem-ouest, le dossier a été transféré sur instruction du wali, à Alger, à l’office national de l’assainissement qui va le présenter devant la commission nationale.
Le surplus en eau sera utilisé pour l’irrigation agricole
Après la mise en service de la station d’épuration des Sablettes horizon 2016, l’eau du MAO ne sera plus nécessairement exploitée, et le surplus en eau sera utilisé pour l’irrigation des surfaces agricoles et le projet du MAO restera une ressource d’appoint en eau potable. Notre interlocuteur nous a appris qu’une opération est inscrite pour 2016 visant à résorber tous les points noirs et raccorder le maximum de stations interconnectées. Après épuration et traitement, des bassins sont réalisés à partir desquels, les fellahs viendront pomper l’eau pour l’irrigation de leurs terres. 15000m3 /jour sont prévus à cet effet. Le périmètre d’irrigation des terres agricoles du plateau de Mostaganem est de 15300 hectares équipés qui représentent une surface conséquente pour répondre aux besoins réels de consommation en eau des différents agriculteurs pour l’irrigation des cultures existantes actuellement. Ce projet rentre dans le cadre du schéma directeur d’assainissement surtout pour la zone de la Stidia (commune fondée en 1846) où existe un lac d’eau usée qui sera prochainement asséché, et raccordé à la nouvelle station d’épuration des Sablettes dont les travaux sont à 60% de réalisation. D’autre part, une réflexion est lancée actuellement par le Ministère concerné relative à l’éventualité de réhabiliter le barrage du Cheliff pour l’irrigation également.
L’aménagement d’oued Aïn Sefra de Mostaganem : un mégaprojet estimé à 25 milliards de centimes
Oui, bien sûr. Nous envisageons l’aménagement de l’oued Aïn Sefra qui traverse le centre-ville de Mostaganem, sur 5,2 kilomètres dont le projet a été inscrit dernièrement dans le cadre du programme complémentaire. La réalisation d’une conduite principale aux abords de l’oued pour l’évacuation des eaux usées vers la station de pompage et ensuite la station d’assainissement de la Salamandre. L’aménagement de production d’eau Chéliff-barrage de stockage Kerrada-Station de traitement et adduction du couloir Mostaganem – Arzew – Oran, (M.A.O) en vue de transférer 155 millions de m3/an, pour l’alimentation en eau potable du couloir Mostaganem – Arzew – Oran.
AZZI S. Mohsen
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