Histoire avant 1848
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Centenaire 1914-1918

Jeudi 6 Mai 2010

MIEUX VAUT UN WALI FEMME INTÈGRE QU’UN WALI HOMME MALHONNÊTE : Mostaganem en est fière et n’en demande pas plus.

Certaines langues se sont déliées ces derniers jours en montrant du doigt la wilaya de Mostaganem, suite à la nomination récente d’une femme à la tête d’Algérie-Telecom, ce qui porte à neuf le nombre de responsables de sexe féminin, commentent-elles, et prétendent que Mostaganem est surnommée de “wilaya des femmes”.

A ceux-là, point de réponse ni de commentaire d’ailleurs, juste leur dire que Mostaganem est fière de sa première responsable et de l’ensemble des responsables y compris celles qui sont à la tête des différentes directions de l’exécutif. Mieux avoir une femme responsable, intègre et honnête que d’avoir un homme corrompu et malhonnête. Les exemples n’en manquent pas d’ailleurs, il suffit de lire la presse pour comprendre ce qui s’est passé, ces dernières années au niveau de certaines wilayas à l’image de Blida où l’ancien wali M.Bouricha Mohamed avait fait l’objet de poursuites judiciaires en 2005 pour corruption et trafic d’influence, ainsi que l’ex-wali d’Oran, Bachir Frik, qui a été condamné en 2007 à sept ans de prison assortie d’une amende d’un million de dinars, le limogeage du wali de la wilaya d’El-Tarf, M. Djilali Araâr, par le président de la République. Ce wali a été dénoncé par un investisseur qui lui aurait accordé à titre personnel un prêt de 1,2 milliards pour bénéficier de largesses de son administration etc… Ce n’est certes pas un hasard si la wilaya de Mostaganem compte un nombre assez conséquent de responsables femmes, n’en demeure que le résultat est là et personne n’en disconvient. Rappelons par ailleurs, que le premier magistrat du pays a beaucoup insisté sur la consécration des droits de la femme, il l’a réitéré avec force lors de la journée de la femme le 8 mars 2010, comme il a nommé une femme au grade de général dans l’armée algérienne et beaucoup d’autres sont passées par des départements ministériels, d’autres désignées comme sénatrices. Sommes-nous au fait plus démocrates que les américains, à l’image de la nomination de Mme Hillary Clinton à la tête de la plus puissante diplomatie du monde, sommes-nous plus démocrates que les Philippins qui ont élu une femme à la tête de la magistrature suprême, sommes-nous encore plus démocrates que les Chiliens qui ont élu en 2007 une femme présidente de la République. Ça suffit ! Ce ne sont que des algériennes après tout, la voie leur a été ouverte par M. Abdelaziz Bouteflika pour leur permettre justement de s’exprimer et de s’imposer sans complaisance aucune, elles assument les mêmes devoirs et les mêmes responsabilités que les hommes. La carrière des femmes politiques en Algérie relève d’un destin d’exception. Parallèlement à ce manque cruel de “surface électorale”, quatre temps peuvent être distingués dans la manière dont les femmes participent aux scrutins depuis 1962 : les années d’apprentissage dans une république unisexe, le décollage, la régression et, enfin, les nouvelles attentes des femmes. Donc avançons et cessons se chamailler et dire n’importe quoi. Autant la critique peut dévaloriser et saper la motivation quand elle est mal formulée, autant elle peut donner des ailes si elle est constructive. Alors de grâce laissez les gens travailler et occupez-vous de vos affaires. Mostaganem n’a nullement besoin de ces critiques qui n’ont pas de sens, ni de respect. Référez-vous aux sept principes de la critique constructive, c’est un conseil, à défaut revenir à l’histoire pour mieux comprendre quel a été le rôle de la femme algérienne durant la guerre de libération nationale, et sa participation à l’édification du pays après son accession à l’indépendance, à l’image de Mme Djamila Bouhired, Saliha Ould Kablia. Citons encore parmi les intellectuelles, Mme Assia Djhebbar « Immortelle », nommée à l’académie française des lettres. Lalla Fatma N’Soumer reste l’exemple édifiant.

Amara Med

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