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Mardi 28 Décembre 2010

LE DIRECTEUR DE LA SANTÉ DE MOSTAGANEM À « RÉFLEXION » : Une nouvelle dynamique et des perspectives.

Le secteur de la santé publique à Mostaganem vient de connaître une nouvelle dynamique, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de santé et de l’examen des perspectives de développement du secteur. Pour en savoir davantage, le Dr. Ali Belkheir, directeur de la santé de la wilaya de Mostaganem, a eu l’amabilité de nous accorder un entretien sur le sujet.

Réflexion : Quelles sont  en deux mots, les nouvelles orientations en matière de santé publique en Algérie ?
Dr. Ali Belkheir :  Concernant le secteur de la santé, il faudrait savoir qu’en matière de santé, il y a deux volets : le volet  préventif et le volet curatif.  Je commencerai par le volet préventif.  La  politique de la santé actuellement au niveau national, privilégie le volet préventif afin que le malade ou le patient n’arrive pas au curatif, donc nos efforts sont axés sur le volet préventif  qui doit être assuré au moins   à  99 %, si ce n’est pas 100% et ceci pour prévenir les maladies et les pathologies et éviter au citoyen toute hospitalisation. Cette  démarche est primordiale d’autant plus qu’elle reste l’objectif numéro Un dans la politique nationale de la santé.

Réflexion : En tenant compte de ces nouvelles orientations, que pourriez-vous nous dire  sur le secteur de la santé à Mostaganem?
Dr.Ali Belkheir :   Pour ce qui est de la wilaya de Mostaganem, le bilan d’activité en matière de prévention  fait état de près de 99 %. Notre wilaya n’est pas confrontée à  de grands problèmes dans ce domaine du fait que la situation épidémiologique  est excellente. Il existe toutefois, quelques zoonoses (maladies transmissibles par les animaux) et quelques cas de Leishmaniose. Il ne vous échappe pas que notre région est composée de près de 700 douars, sujets, souvent  à des morsures de chiens. En début de cette année, on a eu un cas de rage, malheureusement l’enfant est décédé à Oran,  suite à des complications.

Réflexion : Et en matière d’épidémiologie ?
Dr.  Ali Belkheir : Nous avons une excellente prise en charge, que ce soit pour les maladies contrôlées par la vaccination (Programme élargi de vaccination), ou  les autres maladies comme les MTH (maladies par  transmission hydrique) et  l’hépatite, donc en résumé pour ce qui est de la prévention, nous sommes arrivés à assurer à plus de 99%. Il ne faudrait pas oublier, par ailleurs, que Mostaganem, plus particulièrement,t à l’initiative de la DSP avec le ministère de la santé, organise des séminaires sur la prévention. Pas plus tard que la semaine dernière (Mardi), la DSP a abrité un séminaire régional  de deux jours  sur les  maladies cécitantes chez l’enfant, animé par des professeurs venus d’Alger et d’Oran, où tous les acteurs ont été impliqués, médecins, spécialistes, sages-femmes et infirmiers,  pour en débattre des  pathologies cécitantes chez l’enfant en particulier au niveau des UDS (Unités de dépistage scolaire). Avant, notre wilaya de Mostaganem a  eu l’honneur  aussi d’abriter plusieurs séminaires, donc,  notre wilaya  est très honorée et très sollicitée,  pour abriter ces séminaires de prévention en particulier. Dans ce contexte, une demande vient de nous être adressée  par le sous directeur de la prévention du ministère pour l’organisation d’autres séminaires et colloques, et nous  avons donné notre  accord. Donc cela n’est qu’une résultante des efforts fournis sur le terrain en matière de prévention. Bientôt, nous allons présenter notre bilan dans le cadre de la réunion de l’exécutif, où tous les indicateurs d’évaluation seront mis à la disposition des  élus dans le cadre du conseil de l’exécutif. Une présentation sera faite  sur la situation épidémiologique de la wilaya.

Réflexion : Vous avez abordé le volet préventif avec des précisions de taille, et si vous nous parliez du volet curatif, qui a aussi son importance en matière de santé publique ?
Dr. Ali Belkheir :   Comme il ne vous échappe pas, la wilaya de Mostaganem compte actuellement cinq  hôpitaux dont deux  EHS (EHS gynéco-Obstétrique), c’est la maternité et l’EHS Psychiatrique et trois hôpitaux – Mostaganem, Sidi-Ali et Ain-Tedles,  et quatre  EPSP (établissements de proximité). Ces hôpitaux drainent la plupart des maladies au niveau de la wilaya. Dernièrement, M. le wali a  effectué une visite inopinée au niveau du service des urgences de l’hôpital psychiatrique, où il a été constaté une meilleure prise en charge des malades et une amélioration dans la qualité  des prestations.  Pour ce qui est de l’hôpital Che Guevara, c’est un vieil hôpital, une ancienne caserne qui a 100 ans d’âge,  réhabilité une ou deux fois seulement. Une enveloppe sera dégagée par M. Le wali, avec prescription au niveau du ministère des finances  pour pouvoir entamer sa réhabilitation, mais n’empêche qu’on n’est pas resté les bras  croisés, on a commencé déjà à : - Faire dégager tout le matériel susceptible d’être réformé, équipements médicaux, bureautiques, machines de lavage ou ceux de la buanderie. Tout ce matériel sera débarrassé de l’hôpital, ce dernier va être vidé de ces amas de ferrailles. Cela fait plus de quine jours déjà, qu’on travaille dessus, les camions sont sur place. Une réunion de coordination a eu lieu  avec la participation des autres hôpitaux qui nous ont envoyé des équipes de maintenance, notamment des plombiers, peintres, vitriers et maçons, en plus des moyens existants. Les équipes interviennent en permanence,  pour parer aux urgences au niveau de l’hôpital, et afin de  préparer éventuellement, cette grande opération de réhabilitation qui aura lieu très prochainement.

Réflexion : Donc, plus de place à cette léthargie qu’à connu l’hôpital Che Guevara, c’est une nouvelle dynamique qui s’installe selon vous ?
Dr.  Ali Belkheir : Une nouvelle dynamique oui. Nous sommes en train de remettre sur pied l’hôpital, il faut le reconnaître,  les conditions n’étaient pas très  favorables pour les malades. Cela  fait un mois et demi qu’on a pris en main cette situation et qui, Dieu merci, a eu des répercussions positives chez la population  qui semble satisfaite des nouvelles mesures prises au niveau de cet établissement, ainsi qu’au niveau de la hiérarchie notamment le secrétaire général du ministère et M. le  wali de Mostaganem.

Réflexion : Pendant longtemps, la maternité a fait l’objet de plusieurs critiques, sur le mauvais accueil, les mauvaises prestations, sans que ces critiques n’épargnent les urgences, avez-vous pris des dispositions pour y remédier ?
Dr.  Ali Belkheir :  Il faut savoir que les urgences et la maternité n’ont rien à voir avec les structures de l’hôpital, ce sont des structures de la CNAS qui ont été attribuées à la santé, donc c’est des structures qu’on est entrain d’adapter au fonctionnement de la santé, en particulier la maternité. Pour cette structure, des travaux de réhabilitation ont déjà commencé, au niveau des trois premiers  étages dont l’état d’avancement est à 80 %,  et seront définitivement achevés  au plus tard dans un mois et demi et puis nous procèderons à l’installation des équipements, de façon à nous permettre de décaler dans une seconde étape les deux derniers  niveaux  pour reprendre les travaux au niveau des deux paliers restants.  L’opération de réhabilitation a été scindée en deux de manière à ne pas perturber le bon fonctionnement de la maternité, c’est un service public qui assure des prestations H24. Ce qu’il faut reconnaitre aussi, même au  niveau de la maternité la prise en charge n’était  pas satisfaisante à 100 %, mais nous vous assurons qu’une fois les travaux terminés, la maternité  assurera un service impeccable qui répondra aux normes exigées en matière de prise en charge, d’hygiène et d’entretien.

Réflexion : Et si nous abordions avec vous M. Le Directeur, un autre volet aussi important dans le fonctionnement des structures sanitaires, à savoir le personnel médical. Où en est la situation actuellement ? 
Dr.  Ali Belkheir : C’est vrai, vous abordez là une question pertinente. En dehors, de ce dont nous disposons aujourd’hui, nos besoins en spécialistes demeurent insatiables.  Nous avons sollicité de la tutelle un renfort  de plus de 90 spécialistes pour toute la wilaya. Pour le moment, nous attendons la réponse du ministère, qui comme vous le savez, est seul habilité à gérer la carrière des spécialistes, ainsi que leur affectation. Pour ce qui est des généralistes, nous avons eu beaucoup de chance cette année, puisque nous avons  procédé à des recrutements et toutes les procédures sont terminées, et tout aussi pour des chirurgiens dentistes des pharmaciens, chose qui n’existait pas auparavant, notamment  pour r les pharmaciens. Nos espoirs demeurent intacts.

Réflexion : Pour  ce qui est de la radiologie, souvent les patients se plaignent du manque de radiologues pour l’interprétation de leurs scanners ou leurs échographies ?
Dr.   Ali Belkheir : Ecoutez, avec deux radiologues à  l’hôpital de Mostaganem et deux autres à  Ain-Tedles, nous en convenons que c’est peu, et cela reste en deçà de nos prévisions, toutefois, nous tenons à préciser que le problème ne devrait pas se poser de cette manière. En matière de radiologie, la manipulation des équipements (Scanner, radio, échographie), a été toujours du ressort de l’infirmier ou de l’infirmière manipulateur (trice) et l’interprétation reste de la compétence du radiologue. Mais, en dehors de ce radiologue, le neurochirurgien ou le chirurgien sont en mesure de lire un scanner ou une échographie, donc, cette vision restreinte qui consiste à dire qu’en l’absence d’un radiologue, le patient se trouve en difficulté. Cette vision des choses est complètement erronée. L’infirmier manipulateur peut proposer à un chirurgien un scanner pour son interprétation. A titre d’exemple, pour un traumatisme crânien, c’est au neurochirurgien de lire un scanner. Nous le redisons, avec deux radiologues au niveau de l’hôpital, c’est très peu, il faut le reconnaître, mais toujours est-il, qu’on essaie toujours d’améliorer les choses dans le bon sens en fonction de nos disponibilités, surtout en matière d’urgence.

Réflexion : Et si vous nous donniez maintenant un aperçu sur la situation du personnel en général?
Dr.Ali Belkheir : En matière de ratio de médecins généralistes, en 2006,  nous avions  environ 0,47 %  pour 1000 habitants, actuellement nous avons 0,55% pour le même nombre d’habitant. Pour les spécialistes 0,28%  en 2006, actuellement 0,32% pour le même nombre d’habitants. Les indicateurs de couverture paramédicale, nous avons un (01) paramédical pour 478 habitants, pour la norme nationale c’est un (01) pour 500 habitants, donc nous sommes en deçà. La wilaya de Mostaganem compte aujourd’hui 147 spécialistes toutes spécialités confondues répartis comme suit :- Anatomopathologie (spécialité  rare dans des hôpitaux) nous avons deux  (02) spécialistes - Anesthésie et réanimation 13 - Radiochimie 03 - Biologie clinique 01 - Cardiologie 04 - Chirurgie dentaire spécialisée 07- Chirurgie générale 19 - Urologie 02 - Chirurgie Orthopédique ( Traumatologie) 05 - Chirurgie pédiatrique  (CCI) 02 - Dermatologie 01 - Endocrinologie  01 - Epidémiologie 05 - Gastro-entérologie  05 - Gynécoobstétrique  06 -  Hématologie ( maladie du sang) 03- Hémobiologie 02 –  Les maladies infectieuses ( Tout ce qui est pathologie infectieuse) 02 - Médecine du travail 08 - Médecine interne 06 - Médecine légale 03 - Neurologie 03 – Oncologie ( Nouvelle spécialité à l’hôpital de Mostaganem) 02 -  Ophtalmologie 04 - Pathologie bucco-dentaire 02 - Pédiatrie 13 - Pharmacologie ( spécialité pharmacie) 01 – Pneumo-phtisio  02 - Psychiatrie 07- Radiologie 04 ( 02 à Mosta et  02  à Ain-Tedles) - Rééducation fonctionnelle 03 - Rhumatologie 01 - ORL 02 - Neurochirurgie 02. Donc 147 spécialistes répartis à travers les établissements hospitaliers de la wilaya comme suit : Hôpital de Mostaganem 78 - Hôpital de Ain-Tedles 23- Hôpital de Sidi Ali  28 - Hôpital psychiatrique 09-  Complexe mère-enfant  (maternité) 03 -  EPSP Mosta 04 - EPSP  Ain-Tedles 02. Voilà, une situation exhaustive des spécialistes.

Réflexion : Puisqu’on a fait un petit tour d’horizon sur tout ce qui  trait  à la prévention, à la prise en charge à l’infrastructure, et au personnel,  quelles sont les perspectives ?
Dr.  Ali Belkheir :  Pour ce qui est des perspectives,  au niveau de la wilaya de  Mostaganem, nous avons beaucoup de chance, nous avons  actuellement cinq hôpitaux  en cours de réalisation. Un hôpital de 240 lits implanté à Kharriouba, à proximité de la future  faculté de médecine. Ce pôle  est en train de voir le jour, nous travaillons en étroite collaboration  avec M. le Recteur de l’université Abdelhamid Ibn-Badis,  pour créer un pôle hospitalouniversitaire,  un EHU  ou un CHU, on verra le moment venu avec la tutelle et  éventuellement avec  M. Le Wali pour la nouvelle dénomination, ceci  fait partie des considérations techniques. Pour ce qui est de l’état d’avancement, les gros œuvres sont à 95%, et les CES ont été mis à la disposition de la DUCH, pour la prise en charge des travaux. Les quatre autres hôpitaux de 60 lits à savoir de Bouguirat, de Mesra, de Achaâcha et bientôt celui d’Ain-Nouissy, où le choix de terrain vient de se faire il y à peine trois semaines  et nous  pensons que le lancement des travaux aura lieu une fois les procédures administratives terminées, pour ce qui est des autres hôpitaux, les gros œuvres  sont terminées à 100%  et les CES sont déjà lancés, sans oublier que ces hôpitaux là  ont été aussi transférés à la DUCH pour les prendre en charge en matière de construction, cela ne veut pas dire que nous n’allons pas les accompagner, bien au contraire nous allons les accompagner sur le plan technique et éventuellement sur la faisabilité de l’hôpital,  tout en ordonnant notre  avis sur les services, leur création et leur mise en place. Sans oublier les cinq polycliniques que nous avons préparées de manière efficace et fonctionnent à plein rythme, à 100%. Ces structures ont déjà fait l’objet de visites inopinées de M. Le Wali, elles assurent convenablement leurs missions  et font un travail de proximité remarquable
C’est pour ces raisons que nous avons toujours dit que la wilaya de Mostaganem a eu  beaucoup de chance.

Réflexion : Votre dernier mot ?
Dr.  Ali Belkheir : Nous travaillons d'arrachepied-pied pour redynamiser le secteur de la santé publique à Mostaganem,  et mettre tous les moyens dont nous disposons pour atteindre les objectifs à court, moyen et long terme. M. Le Wali accorde une  attention de la plus haute importance  à la santé publique, la preuve, il a visité pratiquement l’ensemble des structures. Avec l’aide de Dieu, parmi nos objectifs, celui de faire de la wilaya de Mostaganem, un   leader en matière d’infrastructures sanitaires et médicales ainsi que sur le plan de prise en charge, dans  toute la région de l’ouest du pays.

 

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