Histoire avant 1848
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Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918

Le 19/10/2005

LA RÉCOLTE DES ORANGES RISQUE D'ÊTRE COMPROMISE CETTE ANNÉE.

La principale raison tient au fait que l'ensemble des variétés de «Navel» sont sujettes à une déformation des fruits qui bloque leur développement et les rends impropres à la vente.

En effet, les fruits qui sont en train de parfaire leur croissance finissent par se fendre avant maturation, provoquant des fissures irrémédiables à cette période cruciale du cycle. Rapidement, les fentes prennent une ampleur considérable qui se traduit par une crevasse d'où apparaissent les quartiers dont la pulpe laisse transparaître une turgescence marquée. Le phénomène serait apparu suite aux dernières chutes de pluies, provoquant une panique manifeste chez les fellahs qui voient ainsi leur récolte amoindrie par ce coup du sort. Un cultivateur de Aïn Nouissy nous dira avoir ramassé pas moins de 12 quintaux sur une parcelle d'à peine un hectare. Ce qui devrait se traduire par une chute importante de la production, notamment dans les jeunes vergers. Face à l'inertie de l'administration, que le mois de jeûne ne peut à lui seul justifier, ils se sont retournés vers les rares techniciens encore en activité pour donner une explication et, si possible, trouver un remède pour sauvegarder les fruits encore valides. Mais même à ce niveau, les avis seront partagés.

Trouver un remède

Il y a d'un côté ceux qui diagnostiqueront une carence en oligo-éléments, notamment en bore et en fer, voire en calcium, et ceux qui privilégient le stress hydrique. Pour ces derniers, c'est l'irrégularité des irrigations qui provoquerait une maturation précoce des fruits encore en pleine phase de grossissement, déclenchant ainsi les processus hormonaux de maturation qui se traduisent par un durcissement du zeste. Dans ce cas, même la disponibilité soudaine mais tardive de l'eau d'irrigation ne pourra pas le ramollir, empêchant ainsi tout grossissement du fruit dont la pulpe continue de se gorger d'eau, provoquant ainsi une rupture de la peau et des dégâts considérables que les paysans ne peuvent que constater. Il est toutefois utile de préciser que ce phénomène rarissime n'atteint pratiquement pas les clémentines - une variété connue pour sa précocité et par la finesse de sa peau- ni les sanguines plus tardives et moins volumineuses que les variétés Navel. Face à ce qui s'annonce comme un véritable désastre - le phénomène serait encore plus marqué dans les vergers de Bouguirat, Sirat et Touahria- les fellahs craignent que le malheur qui les frappe ne bénéficie aux importateurs. Nos interlocuteurs sont conscients que, d'ici la maturation des navels, qui n'intervient qu'à la mi-décembre, il y a risque d'accentuation du phénomène. Ce qui devrait se traduire par une fulgurante chute de la production.

Yacine Alim

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