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Vendredi 8 Avril 2011

LE DIRECTEUR DE LA SANTÉ ET DE LA POPULATION DE LA WILAYA DE MOSTAGANEM A RÉFLEXION : «LES TRAVAUX DU BLOC OPÉRATOIRE DE CHE GUEVARA VONT ÊTRE LANCÉS»

Face aux défis de l’heure, le secteur de la santé est tenu de se montrer à la hauteur de la mission qui lui est dévolue par sa tutelle, eu égard aux orientations et aux directives engagées par le gouvernement, à l’effet d’aller vers une amélioration progressiste de la qualité des soins apportés aux patients.

Le secteur de la santé de la wilaya de Mostaganem, selon le DSP, Dr Belkheïr, est engagé dans cette voie, tout en veillant à la mise en œuvre de la carte sanitaire établie par sa tutelle.
Qui est M. Ali Belkheïr ?
Dr Ali Belkheïr, 52 ans, 4 enfants, docteur en médecine, spécialiste en gestion hospitalière, au terme de cycles de formation en France et en Espagne. A occupé plusieurs fonctions dans le secteur de la santé à savoir : responsable de l’organisation des UMC, inspecteur (première promotion) . Nommé directeur de la santé et de la population de la wilaya de Tindouf et Tiaret pendant une durée de dix années, comme il a été également directeur de wilaya à Ghardaïa et Mostaganem installé depuis 18 mois.
Il s’avère que durant ces dernières décennies, un comportement nouveau est apparu dû à l’adaptation de la société algérienne aux différents processus mis en place par le gouvernement dans le but de lutter contre certaines maladies dites du siècle. Pour se faire, un certain nombre d’infrastructures ont été réalisées, et d’autres sont en voie de réalisation, afin de palier le déficit post indépendance. Les zones éparses, autrefois enclavées, voire marginalisées, en raison du manque de moyens en matière de santé publique, sont aujourd’hui dotées d’infrastructures en nombre presque suffisant. Ces infrastructures dites de proximité jouent un rôle important eu égard aux services rendus aux populations des communes et des douars éloignés du tissu urbain. De ce fait, le comportement actuel observé chez les malades vis-à-vis des soins qui leur sont octroyés diffère de beaucoup de celui adopté auparavant. Il est, par ailleurs, enregistré une maturité et une prise de conscience certaines chez les patients vis-à-vis de certaines maladies telles le diabète, l’hypertension, le cancer dans ses différentes formes, engendrées par le stress etc… Ce changement de comportement est dû aussi, en partie, au relèvement du niveau et des conditions de vie de la population algérienne favorisés par les mesures d’accompagnement dan s le domaine socio-économique engagées par le gouvernement, notamment dans le domaine de la prévention des maladies infections et infantiles. De ce fait, les besoins et les demandes des patients sont devenus de plus en plus accrus auxquels l’Etat, par le biais de son ministère de la santé publique, tente d’apporter le maximum de solutions afin de faire face aux exigences de l’heure tant sur le plan préventif que curatif. D’où la nécessité d’une problématique à développer pour que la santé publique arrive à s’adapter aux nouvelles exigences. « Ne dit-on pas que la puissance et le degré de civilisation d’une société se mesurent aux connaissances qu’elle met à la disposition de ses membres les plus fragiles ».
Comparativement avec le ratio national établi par la tutelle, la direction de la santé et de la population de la wilaya de Mostaganem travaille selon un ratio local qui lui permet de mener à bien sa mission. Pour le directeur de la santé, Dr Belkheïr, sur le plan préventif, son secteur se situe à un très bon niveau, peut-être même un peu plus. Quant au plan curatif, la DSP se situe à un bon niveau. En ce qui concerne les infrastructures, la wilaya de Mostaganem dispose de 3 EPH (Etablissement Public Hospitalier), 2 EHS (Etablissement Hospitalier Spécialisé) à savoir la psychiatrie et le complexe mère enfant. Il est également fait état de 25 polycliniques dont 8 avec maternité intégrée, 140 centres de soins. « Les salles de soins étant le maillon de base et le premier contact de la santé avec la population ». Par ailleurs, des projets de grande envergure sont en phase de réalisation à savoir : 5hôpitaux dont 4 de 60 lits à Achaâcha, Bouguirat, Mesra et Aïn-Nouissy qui est en phase d’étude, plus celui de Kharouba avec 40 lits. En plus de ces infrastructures, il est prévu, dans le cadre du plan quinquennal 2009/2014, d’autres structures à savoir : 22 salles de soins comme acquisition. En zone urbaine, c’est-à-dire à Mostaganem même, 1 maternité de 60 lits à Mostaganem, 2 polycliniques, mis à part les équipements médicaux qui s’y rattachent. Pour le moment, ce qui nous intéresse le plus, ce sont les infrastructures dont dispose notre secteur en zone urbaine et à travers l’ensemble des communes relevant de notre wilaya. A cela, il y a lieu d’ajouter 1 service de médecine du travail et un autre de SAMU. En ce qui concerne le service de médecine du travail il fait partie du programme qui sera décidé lors de l’arbitrage qui aura lieu en mai prochain. Pour l’année en cours nous avons entamé un pré arbitrage avec le ministère de la santé, la semaine passée, sur proposition de M. le wali. Il s’agit là d’une première étape. L’arbitrage final se fera avec le ministère des finances au cours du mois de mai prochain. Nos propositions concernent : l’étude, la réalisation et l’équipement d’une polyclinique à Achaâcha, étant donné que l’actuelle que l’actuelle infrastructure se trouve dans un état déplorable, l’acquisition d’ambulances dont le nombre sera défini par le ministère des finances, l’étude d’adaptation pour la réalisation de blocs administratifs pour tous les EPSP (établissement public de santé de proximité) dont le nombre s’élève à 6. Réhabilitation et extension des unités légères pour lesquelles une enveloppe a été demandée. Etude, réalisation et équipement d’un service de médecine du travail, étude, réalisation et équipement d’un siège de la direction de la santé de la wilaya. Comme vous le savez, l’actuel siège se trouve dans une ancienne bâtisse (l’ex-maternité Dr Bentami) datant de l’époque coloniale dont l’état est lamentable. Il est également prévu l’acquisition d’un parc roulant composé de 6 véhicules 4x4 destinés au service de prévention. En outre, nous avons demandé deux enveloppes à savoir : l’une pour les hôpitaux de 60 lits et l’autre pour ceux de 140 lits. Toutes les propositions qui viennent d’être citées sont contenues dans le programme qui a été discuté la semaine écoulée et qui a été appuyé par M. le wali. Ce programme sera discuté vers la fin du mois mai lors de l’arbitrage avec le ministère des finances et chaque wilaya sera représentée par son secrétaire général. La politique nationale en matière de santé publique ainsi que l’examen des perspectives de développement du secteur, notamment en ce qui concerne les infrastructures et les différents corps de personnels médical et paramédical, ainsi que l’’évaluation continue illustré par des révélateurs importants à savoir : la baisse de la mortalité, la baisse de la natalité avec une meilleure prise et un suivi adéquat de la femme ainsi que la prévention et le dépistage de certaines maladies dites du siècle. Cette nouvelle vision a pour but la mise en place d’infrastructures par la création de nouveaux établissements publics de santé de proximité diversifiés et autonomes en matière de gestion. Ces nouvelles structures ont pour mission d’assurer l’application des programmes, selon la carte de santé établie par la tutelle sur instructions du chef de l’Etat, en vue d’offrir à la population dans les zones éparses des soins appropriés. En ce qui concerne les soins dits spécifiques, des programmes spécifiques sont également établis notamment en ce qui concerne la santé mentale, la toxicomanie, la santé de la mère et de l’enfant, entre autres. Les soins de haut niveau figurent dans ces programmes. Dans ce contexte, l’accent a été mis sur la formation des corps de santé avec la réorganisation de l’ex-école paramédicale qui est devenue un institut. Les travaux de réaménagement au niveau de l’hôpital Che Guevara vont donner à cette structure un nouveau visage. Pour ce qui est du ratio des infrastructures existantes au niveau de Mostaganem, en ce qui concerne le nombre de polycliniques et de salles de soins, ainsi que le nombre de lits par habitant, celui-ci constitue un indicateur très important portant sur l’amélioration de la qualité de la prise en charge des patients et des usagers de la santé d’une manière générale. Ainsi, en 2010, le ratio local était de 2 lits pour 1000 habitants. Pour ce qui est des polycliniques, il est prévu 1 polyclinique pour 25 000 habitants. Il arrive parfois que ce ratio est revu à la baisse à savoir 1 polyclinique pour 15 000, voire 10 000 habitants, soit un taux moyen de 0,98 %. En ce qui concerne les salles de soins il est prévu 1 salle pour 5000 habitants. La norme nationale, qui sert de base de référence, en matière d’infrastructure est la suivante : 2 lits pour 1000 habitants et 1 salle de soins pour 5000 habitants. Ceci dit, selon le directeur de la santé, son secteur fonctionne conformément à la norme retenue par sa tutelle, ce qui supposerait qu’aucun déficit n’est enregistré à ce niveau là. Le taux de 0,98 % est donc assez proche de 1. Les chiffres communiqués concernent évidemment les infrastructures existantes et fonctionnelles. Avec l’acquisition des nouvelles infrastructures en voie d’achèvement ou en cours de réalisation à savoir 5 hôpitaux, plus les polycliniques, plus la maternité et les 22 salles de soins, il est évident que le ratio national sera dépassé du fait que le nombre de lits sera revu à la hausse et par conséquent le nombre d’habitants pour un nombre donné de lits baissera, a tenu à préciser Dr Belkheïr. D’ici 18 à 15 mois, avec l’achèvement des travaux de réalisation des infrastructures programmées, le secteur de la santé sera en mesure d’assurer une couverture assez louable et répondra aux exigences, aussi bien dans le domaine préventif que curatif et ce, grâce aux efforts déployés par les responsables du secteur à tous les niveaux. Dans la stratégie développée par le secteur de la santé, en plus des infrastructures, en matière de soins et de suivi, il existe d’autres indicateurs aussi importants que le reste, ce sont les indicateurs démographiques de la wilaya où 47 % de la population globale vit dans des zones éparses. Le reste, environ 52 %, concerne la population urbaine, soit deux contextes géographiques dont il faut tenir compte. Parmi les zones éparses enclavées relevant de la wilaya de Mostaganem, il y a lieu de citer la daïra d’Achaâcha comprenant les communes de Nekmaria, Khadra, Ouled Boughalem, celle de Bouguirat composée des communes de Saf Saf, Souaflia, Blad Touahria et Mansourah, auxquelles il y a lieu d’ajouter celles de Fornaka et El Hassiane. En matière d’injection de médecins, de personnel paramédical et d’infrastructures, les efforts consentis par le secteur de la santé de Mostaganem vont vers ces zones éparses du fait de leur éloignement du chef-lieu et des difficultés liées à l’insuffisance des moyens de transport public et autre. Ces zones sont prioritaires en matière de prise en charge et c’est pour ces raisons que les infrastructures sanitaires y sont développées. Le troisième indicateur sur lequel repose, en second plan après les infrastructures, c’est celui du corps médical (toutes spécialités). Donc, le ratio des médecins généralistes en exercice au niveau du territoire de la wilaya est de l’ordre de 0,55 % pour 1000 habitants, soit à peu près 1 médecin pour 2000 habitants. En ce qui concerne les médecins spécialistes le taux est de 0,32 % pour 1000 habitants. Les chirurgiens dentistes 0,22 % pour 1000 habitants. Quant au personnel paramédical, le ratio est de l’ordre d’un paramédical pour 478 habitants, soit près de 2 pour 1000, alors que la norme nationale est de 1 paramédical pour 500 habitants, ce qui suppose, comme il a été annoncé plus haut, que le secteur de la santé de la wilaya de Mostaganem n’accuse pas de déficit en matière de personnel paramédical étant donné que leur nombre est légèrement inférieur par rapport à la norme nationale. Ne sont pas pris en compte les paramédicaux actuellement en formation au niveau de l’institut (ex- école paramédicale). Pour ce qui est de l’ensemble des services confondus au niveau de la wilaya, il est établi que leur nombre est de 54 et couvrent une population globale estimée à 751 000 habitants répartis à travers les 32 communes.
Réflexion : Lors de la dernière visite de M. le ministre de la santé à l’hôpital Ché Guevara, il a été décidé la fermeture du bloc opératoire. Or, il se trouve qu’à ce jour rien n’a été fait.
Dr Belkheir : Pour ce qui du bloc opératoire auquel vous faites allusion, tout est prêt. Nous attendons l’enveloppe y afférente pour lancer un appel d’offres. L’étude a été visée par la tutelle. Sachez aussi que pour les salles opératoires, le service de réanimation et le service de traumatologie hommes et femmes, c’est-à-dire le rez-de-chaussée, l’étude a été faite et se trouve au niveau du ministère. Nous n’attendons que le numéro de l’opération pour lancer l’appel d’offres dans les journaux.
Réf : Quelles sont les problèmes liés aux crises cardiaques au niveau de Mostaganem ?
Dr : Belkheïr : En ce qui concerne les arrêts cardiaques, ce problème de cardiologie est lié à des facteurs de risque dont le plus primordial est celui du stress. Ce qui dit cœur dit forcément vaisseaux. Il y a la cigarette puis la boisson. L’alcoolique a 2 ou 3 fois plus de chance de faire un arrêt cardiaque, par rapport à ses vaisseaux encrassés, qu’une personne saine. Puis il y a le tabac. Aussi, le cœur d’un citadin ne ressemble pas à celui d’une personne habitant à Achaâcha, même s’il fait du sport. Ensuite viennent la mal-vie, le stress et les problèmes quotidiens. Tous ces facteurs font que l’adrénaline monte et le cœur travaille plus. A cela il faut ajouter les crises d’asthme liées à la pollution, à la poussière et l’humidité. Il est vrai que nous ne disposons pas de spécialiste au niveau de l’hôpital.
Réf : Il n’y a pas de médecin spécialiste en urologie.
Dr Belkheïr : Quand un médecin spécialiste a terminé son service civil et veut s’installer à son compte je ne suis pas en mesure de le retenir. C’est son droit. Je suis obligé de le libérer, c’est la réglementation qui le prévoit.
Réf : Dans ce même ordre d’idée, est-il possible de faire appel à ces spécialistes en cas d’urgence ou de nécessité ?
Dr Belkheïr : En effet. En cas de déficit permanent, il existe une issue à savoir le conventionnement. Il y a des services qui exigent l’intervention de ces spécialistes à savoir la cardiologie, la gynécologie obstétrique, c’est-à-dire là où il y a urgence comme par exemple en psychiatrie ou en maternité. Sachez que l’urgence est bien prise en charge. Au-delà de la convention habituelle, quand il y a une extrême urgence le médecin peut être réquisitionné. Dans le cadre de la convention le médecin n’est pas tenu de répondre.
Réf : Il semblerait qu’il est prévu un CHU à Kharouba, qu’en est-il ?
Dr Belkheïr : Là-dessus je n’ai pas de réponse à vous donner parce que c’est un dossier qui est ouvert. Je n’ai donc pas d’avis précis à vous donner. La décision d’un CHU est une décision nationale qui dépend de deux ministères à savoir celui de la santé et celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

M. Bentahar

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