Histoire avant 1848
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Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918

Samedi 29 Septembre 2012

POLYCLINIQUE BENYEZZA BELFASSI-MAZAGRAN : LE MALADE FACE À LA NÉGLIGENCE DES RESPONSABLES.

En grosses lettres et appuyée du numéro de téléphone d’un quelconque responsable, le citoyen est accueilli avec un « ouvert 24 sur 24 » qui lui ferait prendre des vessies pour des lanternes si ce n’est l’habitude des leurres et autres artifices qui le côtoient dans sa vie de tous les jours. Nous sommes à la Polyclinique Benyezza Belfassi sise sur le Chemin des Crêtes à Mazagran. Un bâtiment flambant neuf. Celle-ci assure la permanence de la prise en charge des patients traités contre la rage durant les weekends est loin de rayonner en matière de gestion des soins, malgré l’important effectif délégué à la tâche.

Si les statistiques font cas de 20 décès chaque année par  la rage en Algérie  et que tous les moyens sont mis en branle par les autorités sanitaires pour éviter ce gaspillage en vies humaines, il en est tout autre sur le terrain et surement la négligence a bien sa part de responsabilité. Une négligence doublée d’une inconscience qui fait fi de la douleur de celui qui mérite égard et dévouement. Le patient surement n’est pas dans un moment de joie. Si la ponctualité, le civisme et la bienveillance  des deux médecins assurant la garde les  vendredi et samedi dernier, méritent d’être soulignés, il en est tout autre pour le reste du personnel. Vendredi matin, vers dix heures, les instruments ne sont pas encore installés pour traiter la trentaine de personnes qui attendent, depuis deux heures pour certains. Le va-et-vient dure depuis que les préposés aux soins la veille  aient quitté la baraque vers huit heures pile laissant les lieux vides dont des accès de bureaux barrés carrément par une rangée de sièges. Deux jeunes filles font tourner la maison dans une accablante mauvaise humeur due aux reproches des patients  qui ne comprennent le retard et la perte de leur temps. Le « Allah Ghaleb » algérien est là. L’une habite Aïn Nouissy et l’autre la Salamandre. L’une d’elle répond ouvertement que c’est plus haut que ça ne va pas et en fait le motif de son laisser-aller. Samedi, même scénario avec plus d’âpreté. Une jeune fille assure avec zèle et conscience le travail d’au moins trois personnes. Elle était toute seule sur le terrain sous l’œil vigilant d’un préposé à la sécurité. Elle manque de seringues pour inoculer les vaccins antirabiques. Un bénévole lui en achète une dizaine. Le médecin fait le tour des lieux pour détecter quelque « sait-on jamais », conscience professionnelle oblige, chez des patients négligents ou imprévoyants à la joie des malades qui se voient remonter le moral. Mais le blason n’est toujours pas redoré. L’interruption dans la salle de soins d’un individu en pantalon de survêtement et t-shirt dans un affreux état gâche encore plus le spectacle.  C’est le demi-chef. Il refuse de répondre à toute question concernant sa fonction et son grade, l’absence de badges aidant  une obligation en matière de règlementation dans les structures de santé –   et se dérobe trainant ses claquettes  hors des lieux donnant encore plus de ton à la méprise de ceux qui soufrent sur les banquettes.  Aussi dévoué que les médecins, le chargé à la sécurité des lieux, un jeune père de famille qui perçoit moins de 5500 dinars par mois, n’a jamais failli à sa mission, selon les patients, et donne l’exemple même de la régularité. Le don d’apaiser les « souffrants  impatients » lui est inné. C’est dire que ni l’instruction ni l’éducation ne sont le panache d’une classe.   

Benatia

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