Histoire avant 1848
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Centenaire 1914-1918
1848-2018, 170e ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DE AÏN-NOUISSY / NOISY-LES-BAINS

ANLB

Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie

Aïn-Nouissy (1848-1886), Noisy-les-Bains (1886-1962), Aïn-Nouissy depuis 1962/1965
est une commune située à 16 kilomètres au sud de Mostaganem.
En 1848, lors de la création de la colonie agricole, l'administration militaire donna à celle-ci le nom de la source qui devait l'alimenter en eau.
En 1886, lors du changement de nom, Nouissy devint Noisy auquel on ajouta les Bains en référence à un petit établissement thermal.



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Si vous le souhaitez, vous pouvez nous écrire directement en copiant l'adresse ci-dessous :
noisy-nouissy@hotmail.com

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Nous apprenons avec un immense plaisir la publication de ce beau livre sur notre village.

Un grand bravo à l'auteur
 

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24 décembre 1848 - 24 décembre 2018

170e ANNIVERSAIRE DE L'ARRIVÉE DES PREMIÈRES FAMILLES FRANÇAISES

ET DE LA FONDATION DE LA COLONIE AGRICOLE DE

AÏN-NOUISSY / NOISY-LES-BAINS


 

POURQUOI ET COMMENT

LA CREATION DE LA COLONIE AGRICOLE DE

AÏN-NOUISSY EN 18481

Louis-Philippe Ier, roi des Français, monté sur un trône dont les marches étaient les barricades de juillet 1830 en descendit, dans la dix-huitième année de son règne, par les barricades de février 1848.

La deuxième République lui succéda dans l’allégresse générale mais, décevant le petit peuple des faubourgs à qui elle devait son existence, elle vacilla à son tour, quelques mois plus tard, lors des journées de juin durement réprimées par un gouvernement dont le seul souci était de se maintenir à n’importe quel prix.

Ce fut à la suite de ces journées troublées que, chez les hommes du pouvoir, naquit l’idée d’éloigner de la capitale une population qui les effrayait.

On songea un instant à la Guyane mais le coût du transport et de l’installation fit rejeter cette idée que, cependant, on n’abandonna pas tout à fait.

En effet, depuis le 14 juin 1830 la France, qui pour laver l’offense du coup d’éventail donné par le dey d’Alger au consul Deval avait débarqué ce jour-là un corps expéditionnaire à Sidi-Ferruch et dans la foulée était entrée dans Alger le 5 juillet, la France, donc, avait conquis par les armes l’ancienne Régence vassale du sultan de Constantinople pendant que les hommes politiques français se demandaient déjà comment traiter ce qui, dès le début, fut le problème algérien.

Cependant, de victoire en victoire rehaussées de superbes faits d’armes que ne parvinrent pas à ternir quelques revers, le drapeau tricolore, toujours glorieusement, recouvrit une province dont le nom d’Algérie fut fixé par décret du 14 octobre 1839. Aussi, quand en 1847 Abd el Kader se rendit au duc d’Aumale, le vainqueur de la smala, on peut dire que le pays était globalement conquis.

Quelques essais de colonisation avaient été tentés depuis 1830 à titre individuel par le baron de Vialar ou Jules du Pré de Saint-Maur et par les soldats laboureurs de Bugeaud, mais l’implantation européenne dans le pays demeurait sporadique, confinée en grande partie dans les villes.

Ce fut donc dans ce vaste territoire, non pas vide d’hommes mais insuffisamment peuplé d’environ deux millions de Musulmans et de quelques dizaines de milliers de Juifs, que le gouvernement français décida d’envoyer ceux qui le gênaient, en leur promettant monts et merveilles.

Mais qui étaient ces gens assez aventureux pour aller coloniser une contrée dont ils savaient peu de choses ? Tout simplement des ouvriers, artisans, employés, boutiquiers des quartiers de l’Est parisien frappés par le chômage engendrant la misère et que rien, à l’origine, ne prédisposait à une telle aventure, sinon l’espoir d’une vie meilleure. Cela surprendra certains, mais, contrairement à une légende tenace largement répandue, ce n’était pas la lie de la société composée de malfrats et de prostituées qui partait pour l’Algérie, c’était plus prosaïquement des gens du peuple poussés par la misère.

Dès les 20, 24 et 28 septembre 1848, les murs de la capitale se couvrirent d’affiches annonçant un crédit de cinquante millions destinés à l’installation en Algérie de douze mille colons. La dernière de ces affiches était signée La Moricière, alors membre du gouvernement et héros de la conquête.

Les familles dont la candidature était acceptée par la commission chargée d’étudier les demandes furent réparties en dix-sept convois dont le départ de Paris s’échelonna du 8 octobre 1848 au 18 mars 1849.


Cérémonie du départ d'un convoi avec bénédiction du drapeau, groupe des personnalités à droite,
groupe des colons et des familles à gauche. Au second plan est amarré le convoi de péniches, sur lesquelles s'effectuera le transport.
La scène se passe quai Saint-Bernard avec le pont de la Tournelle à gauche sur lequel la foule s'est massée, et l'île Saint-Louis en face.
Depuis 1876, date de la construction du pont de Sully à cet emplacement,
il n'est plus possible de voir d'ici la rue de Bretonvilliers avec son arche dans le fond.

 

A défaut de voies ferrées reliant le Nord au sud de la France, et devant la difficulté à faire voyager autant de personnes par la route, les autorités décidèrent que les convois emprunteraient des péniches pour aller de Paris à Lyon, puis des bateaux à vapeur jusqu’à Arles d’où ils se rendraient en chemin de fer à Marseille ; la traversée de la Méditerranée se faisant sur des navires de l’Etat à voiles et à roues.

Quatre convois furent ainsi dirigés dans les environs d’Oran, deux vers Mostaganem, les autres vers l’Algérois et la région de Philippeville, à l’Est de l’Algérie.


Remontée de la Seine par un convoi de colons tracté par un remorqueur à vapeur
et accompagné d'une flottille de petites embarcation jusqu'à la sortie de Paris.
On remarquera la foule massée sur les berges.

Nous nous attacherons tout particulièrement à suivre ici le quinzième convoi composé de 865 personnes, dont 40 enfants, et qui, le 30 novembre 1848, quitta le quai Saint-Bernard à Paris pour gagner Mostaganem. Chaque passager avait eu droit d’emporter un baluchon de 50 kg.

Une anecdote nous apprend qu’à hauteur des carrières de Charenton un escadron de cavalerie revenant de la promenade aux chevaux, trompettes en tête, s’arrêta sur ordre de son chef, fit front et rendit les honneurs, sabre au clair, au 15e convoi qui défilait sur la Seine. Partout l’accueil ne fut pas aussi cordial mais en général ce voyage fluvial à travers la France se déroula dans des conditions un peu moins pénibles que l’on pourrait penser, eu égard à la saison, au nombre de personnes transportées et à l’époque. Ce ne fut pas cependant, loin de là, un voyage de première classe.

Le 16 décembre le convoi arrivait à Marseille et aussitôt commença l’embarquement sur le Cacique. Le lendemain, le navire levait l’ancre et après une traversée relativement paisible touchait la côte de Mostaganem le 20 décembre, malgré une légère tempête qui le contraignit à relâcher quelques heures devant Arzew mieux abrité.


Le Cacique était une frégate à vapeur semblable à ce navire

Mostaganem s’était donnée à la France dès 1831 et une petite garnison y avait été installée en 1833, les tribus locales se ralliant assez rapidement pour la plupart, et les combats de l’Habra et de la Macta (1835) ainsi que le siège de Mazagran (1840) illustrèrent par ailleurs l’épopée guerrière de la contrée.

Au début, les Européens venus à la suite des armées se fixèrent en ville puis ils exploitèrent quelques terres dans la proche Vallée des Jardins où s’élevèrent peu à peu de petites exploitations isolées.

En 1841, des pêcheurs créèrent le hameau de la Salamandre, du nom d’un vaisseau échoué. Pendant les années 1843 à 1846, des familles de colons s’installèrent à l’emplacement de l’ancien village musulman de Mazagran. En 1846, ce fut l’arrivée des colons de la Stidia originaires de la Prusse rhénane, que l’armateur devant les transporter au Brésil abandonna à Dunkerque et auxquels le gouvernement de Louis-Philippe proposa cette implantation. La même année encore, d’anciens militaires furent établis à l’extrémité de la Vallée des Jardins et le village ainsi créé pris le nom de « Les libérés militaires » (que l’on rebaptisera Pélissier en 1856 en l’honneur du maréchal Pélissier, duc de Malakoff par sa victoire sur les Russes pendant la guerre de Crimée et qui avait tenu garnison à Mostaganem). En 1847 s’édifia le hameau côtier d’Ouréha pendant qu’une dizaine de fermes isolées peuplaient le pays entre Mostaganem et le Nadour (Rivoli) une dizaine de kilomètres au sud.

On pouvait d’ailleurs lire à cette époque les lignes suivantes dans L’Echo d’Oran : « Le territoire de Mostaganem, qui s’étend de l’embouchure du Chélif (au nord) à celle de la Macta (au sud-est), a toujours été d’une richesse extraordinaire : les tribus qui l’habitent s’occupent exclusivement de culture et de l’élevage de bestiaux. Les pâturages y sont abondants, on y trouve des troupeaux à laine fine, des bœufs et des chevaux de haute taille.

Mazagran, à 6 kilomètres de Mostaganem, commence à revivre. Déjà le terrain entre ces deux places est rempli par des champs et des vergers en pleine culture. Le pont jeté sur la Macta relie par une seule route Oran, Arzew, Mazagran et Mostaganem. »

Puis, en novembre 1848, le troisième convoi parti de Paris avec 822 personnes fut réparti entre les colonies agricoles en création de Souk-el-Mitou (Bellevue), Aïn-Tédelès et Assi-Mamèche (Rivoli).

Quant au quinzième convoi, les destinations qu’on lui assigna furent Mesra (aussitôt rebaptisé Aboukir), Tounin (prononcer Tounine) avec son annexe Carouba et enfin Aïn-Nouissy (Noisy-les-Bains).

Le 24 décembre au matin, les futurs habitants de ce dernier village, ayant entassé leurs maigres bagages sur des prolonges d’artillerie quittèrent Mostaganem et, à pied, prirent la route du sud.

A 3 km de la ville, ils longèrent le bastion de Mazagran où en février 1840 le capitaine Lelièvre et ses 120 « lapins » résistèrent bravement pendant trois jours aux assauts furieux de 12 000 Arabes conduits par Abd el Kader en personne. Puis, 5 km plus loin, ce fut la halte du déjeuner à Assi-Mamèche (Rivoli).

Au cours de cette première partie du trajet, les colons purent apercevoir, de-ci de-là autour des fermes, un peu d’activité agricole qui disparut ensuite des paysages traversés pendant les huit derniers kilomètres.

Enfin, dans l’après-midi, la petite troupe, parvenue à la limite sud du plateau de Mostaganem, put contempler, des flancs du djebel Cheggha, l’immense plaine de l’Habra s’étendant jusqu’à l’Atlas.

Les voyageurs aperçurent alors, quelques centaines de mètres plus bas, un peu à l’est, un emplacement minuscule, sommairement débroussaillé par l’armée qui y avait dressé des tentes et commencé la construction de baraquements. La piste à peine tracée qu’ils avaient suivie depuis le matin n’allait pas plus loin : les colons étaient arrivés à Aïn-Nouissy.

L’armée encadrait les colons et les villages obéissaient à des directeurs militaires jouissant d’un pouvoir quasi discrétionnaire. Celui d’Aïn-Nouissy était le lieutenant au 5e de ligne Descouvé dont l’aménité pour les colons est à souligner. Il répartit rapidement entre les familles les lopins de terre qu’elles avaient trois ans pour défricher et mettre en valeur, condition pour en devenir définitivement propriétaires. Ces parcelles constituaient des concessions dont l’étendue était en rapport avec la composition des familles. A Aïn-Nouissy, une famille composée de cinq personnes recevait en moyenne, et selon la qualité de la terre, environ 17 hectares à défricher.

L’époque fut rude et sans doute le mot de calvaire employé souvent pour décrire la vie des colons de 1848 n’est-il pas exagéré. Certains moururent rapidement des privations qu’ils enduraient ou retournèrent à Paris, abandonnant tout espoir d’une vie meilleure ; ils furent aussitôt remplacés par d’autres venus isolément ou par petits groupes familiaux, principalement du Dauphiné et des Pyrénées, plus ou moins par leurs propres moyens et certainement plus aptes aux durs travaux de la terre. Ainsi l’on peut dire que, de ce fait, dès 1855, la population du village était stabilisée.

En 1853, l’autorité militaire céda la place à l’administration civile dans toutes les colonies agricoles de l’Algérie. Aïn-Nouissy qui, depuis sa création, était une annexe de Rivoli demeura dans cette situation jusqu’en 1869 où il devint une commune de plein exercice ; jusqu’à cette date, le maire du village fut adjoint du maire de Rivoli, comme d’ailleurs celui de la Stidia.

La première naissance eut lieu un mois après l’arrivée de ces familles et l’acte est ainsi rédigé : « Le 29 janvier 1849, le colon Henri Raymond, accompagné de Michel Godard et de Victor Langlois, colons eux aussi, a déclaré au lieutenant Descouvé, remplissant les fonctions d’officier de l’état civil, la naissance d’un enfant mâle qu’il prénomme Gabriel Nouissi ».

Aïn-Nouissy, du nom de la source qui alimentait le village, devint Noisy-les-Bains par décret du président de la République en date du 23 août 1886, les bains étant ceux d’un établissement thermal aux eaux sulfureuses, situé sur la commune.



 

COMMEMORATIONS DU CINQUANTENAIRE DE LA FONDATION

24 DECEMBRE 1898


Vue général de Noisy-les-Bains en 1900 depuis la route de Mostaganem en direction du sud.
C'est l'horizon que découvrirent les premiers colons, les constructions en moins.

Noisy-les-Bains (26 décembre)2 - Le cinquantenaire de l'arrivée des premiers colons de 1848, d’Aïn-Nouissy, actuellement Noisy-les-Bains, a eu lieu dans notre centre le 24 courant par une fête splendide, due à l'initiative de la municipalité à la tête de laquelle se trouve M. Tuffière Georges, Maire. En voici le résumé succinct :

A 7 heures du matin, ouverture de la fête par des salves d'artillerie.

A 9 heures, départ de la mairie pour l'église, où doit se célébrer une messe, du cortège où nous remarquons la présence de M. Tuffière, maire, M. Pain, adjoint, tous deux revêtus de leurs insignes, MM. les conseillers municipaux, les colons de 1848 dont le nombre, hélas, n'est plus que de vingt, Mmes Corbobesse, Quintaine, Thabourey, Georges, Michel et Tuffière, M. l'instituteur, la brigade de gendarmerie et, enfin, presque toute la population.

Au cours de la cérémonie religieuse, M. le curé Bazin, notre ancien desservant. a prononcé un sermon de circonstance très goûté des assistants.

A midi, chez M. pain, un banquet de soixante couverts réunissait les invités. Ce banquet était présidé par M. Thireau, notre ancien maire et notre si dévoué conseiller général, qui avait bien voulu accepter la présidence d'honneur de cette fête.

Au dessert, les discours, chansons et monologues ont commencé. Entre’autres nous reproduisons in-extenso celui prononcé par M. Thireau :


Louis Thireau (1849-1916), notaire à Mostaganem,
ancien maire de Noisy-les-Bains,
conseiller général en 1898
.

« Mesdames, Messieurs, mes chers Amis,

Leur devise était celle du maréchal Bugeaud, « ense et aratro », à ces braves qui, il y a un demi siècle, n'hésitaient pas à quitter le sol natal pour venir coloniser dans cette Algérie devenue si fertile et si belle, mais qui, alors, était loin d'être pacifiée.

Au lieu d'être comme maintenant, un splendide vignoble, Aïn-Nouissy n'était, à cette époque lointaine, qu'une immense brousse qu'il fallait déraciner pour extraire du sol les richesses qu'il renfermait.

Nos colons de 1848, au nombre de 50 à peine, se mirent résolument à l’ouvrage et leurs efforts furent vite couronnés de succès, car, après quelques années de labeur, notre pays devint l'un des centres les plus prospères de l’Oranie.

Sans compter la maudite malaria qui causait dans leurs rangs peu nombreux, des ravages épouvantables, ils avaient à se défendre nuit et jour contre des bandes de pillards ou autres malfaiteurs qui ne leur laissaient pas le moindre répit, et ce n'était, la plupart du temps, que le fusil sur 1'épaule qu'ils pouvaient se hasarder d’aller labourer leurs champs.

De plus, aucune voie de communiction n'existait, et pour se rendre à Mostaganem, seul seul débouché ouvert à leurs produits, ils n'avaient que des pistes à peine frayées à travers d'épaisses broussailles derrière lesquelles se cachaient souvent des assassins, et par conséquent, aussi peu sûres qu'impraticables.

A cette époque il n'était nullement prudent de s'aventurer à 15 ou 20 kilomètres de chez soi sans être armé jusqu'aux dents et sans avoir fait son testament car, je n'ai pas besoin de vous le dire, la sécurité existait encore moins qu'aujourd’hui.

Eh bien ! malgré ces difficultés innombrables, malgré ces dangers de tous les instants, vos ancêtres que nous fêtons aujourd'hui, obtinrent des résultats merveilleux. Aussi, en contemplant leur œuvre et en se rendant compte de la somme d'efforts qu'ils ont dû faire, est-on autorisé à dire qu'un travail opiniâtre vient à bout de tout.

Honneur donc à ces braves qui, tenant haut et ferme l'emblème de la patrie, débarquèrent sur terre algérienne au cri de « Vive la République ! »

Honneur à vous aussi, leurs dignes descendants et héritiers de leurs vertus, qui avez si bien su achever l'œuvre par eux commencée !

De l'au-delà où ils reposent presque tous, vos aînés peuvent être fiers de vous ! Vous avez fait de votre village un des plus charmants endroits que l'on puisse rêver et qui, je l'espère, sera bientôt doté d'une ligne de chemin de fer qui comblera vos vœux.

Permettez-moi, mes chers amis, de souhaiter à votre village une prospérité toujours croissante que vous obtiendrez sûrement en restant toujours unis, et de porter la santé des rares survivants de vos premiers colons et de la population entière de Noisy-les-Bains. »

Et de terminer ce petit discours par les cris de : « Vivent la France et 1’Algérie française ! Vive la République ! Vive 1’Armée ! »

A la sortie du banquet, défilé dans les rues du village et remise à M. le Maire du drapeau par M. Piot Emile, un fils des rares survivants de 1848.

Le soir, avec le concours de la Lyre Rivolienne, une brillante sauterie où on s’en est donné à jambes que veux-tu, jusqu'au matin, a terminé cette charmante fête qui a été empreinte de la plus franche gaieté et dont les habitants garderont un impérissable souvenir.



 

COMMEMORATION DU CENTENAIRE DE LA FONDATION

8-9 AOÛT 1948

Les fêtes de Noisy-les-Bains étaient particulièrement appréciées dans toute la région, pour leurs bals animés par des orchestres réputés et les décorations spécialement confectionnées pour l’occasion par la jeunesse locale. Ainsi en 1948, les organisateurs choisirent-il un bateau pour abriter « Bébert and his boys », la formation musicale qui fit valser deux soirs durant toute la population. Ce bateau, baptisé « Noisy », portait le souvenir du « Cacique », navire à bord duquel les premières familles françaises avaient effectué la traversée de la Méditerranée cent ans plus tôt.

L’article ci-dessous donne le programme de cette fête, le suivant fait allusion à la destruction du bateau un mois plus tard.


Le fameux bateau confectionné par la jeunesse locale pour la fête de 1848 est resté dans toutes les mémoires.

Noisy-les-Bains3 - Fête locale des 8 et 9 août - Dimanche, 7 h 30, grand concours de boules, organisé par le B.C.N., 15 000 F de prix plus les mises. A 9 heures, jeux divers ; à 11 heures, apéritif dansant ; à 16 heures, grande course à bicyclette, organisé par le V.C.M. avec 15 000 F de prix plus les primes ; à 19 heures, bal d'enfants avec concours.

Lundi à 8 heures, concours de boules inter sociétaires ; à 11 heures, apéritif en musique ; à 15 heures, course à vélo pour tous les jeunes des villages, de 13 ans à 17 ans, avec nombreux prix ; à 19 heures, bal d'enfants.

Les deux soirs, grands bals avec un orchestre réputé. A 0 heure, un feu d'artifice.


Les illuminations au centre du village (les Quatre-coins) pour la fête de 1848.

Noisy-les-Bains4 - Toujours à Noisy ! Après ses magnifiques vendanges et avant la destruction du bateau, le comité des fêtes organise la fête des vignerons, le 11 septembre. Orchestre de choix.



 


Vue aérienne de Noisy-les-Bains à la fin des années 50,
un siècle après sa fondation.
Aujourd'hui encore, sur les images par satellite on distingue toujours très clairement
au centre d'Aïn-Nouissy le plan en carrés de la colonie agricole de 1848.



 

130e ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION

9 SEPTEMBRE 1978

Trois cents Noiséens rapatriés en France depuis une quinzaine d'années se sont réunis près de Montpellier pour de grandes retrouvailles.

 


 

150e ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION

1998

Le cent-cinquantième anniversaire de Aïn-Nouissy / Noisy-les-Bains a été marqué par :

  • La création d’un site internet intitulé « Noisy-les-Bains, village français d’Algérie, 1848-1962 »5 ;
  • La publication d’un recueil de cartes postales couvrant la période 1900-1962 ;
  • Une médaille commémorative en bronze.



 

170e ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION

DECEMBRE 2018


Aïn-Nouissy s’est beaucoup développé et étendu ces dernières années avec la construction d’une nouvelle mairie, une nouvelle gendarmerie, trois mosquées, quatre groupes scolaires, de nombreux commerces dont un café dénommé Noisy-les-Bains et une population laborieuse et entreprenante d’environ 14 500 habitants.

Malheureusement, l’activité thermale des bains Sidi Mokhfi, autrefois La Sulfureuse, a disparu, tout comme l’établissement construit dans les années 70. Noisy-les-Bains a perdu son nom et ses bains, Aïn-Nouissy a perdu sa source merveilleuse.

Enfin, les noms du lieu s'enlacent étonnamment puisque l'on retrouve AÏN dans les BAINS et NOISY dans NOUISSY, liés pour l'éternité, comme un pied de nez à l'Histoire...

 


Aïn-Nouissy aujourd'hui.
Depuis le cœur de l'ancien village marqué ici par le croisement des deux principaux axes routiers,
l'agglomération actuelle se développe au rythme de l'accroissement de sa population.


 

Gérard Langlois



 

  1. Ce texte sert de prologue à « La Gazette de Noisy-les-Bains (Aïn-Nouissy), 1848-1962, chronique d’un village français d’Algérie à travers la presse », 5 volumes publiés en 1991.
  2. Echo d’Oran, 28 décembre 1898 ; La Gazette de Noisy-les-Bains, volume 1.
  3. Echo d’Oran, 3 août 1948 ; La Gazette de Noisy-les-Bains, volume 4.
  4. Echo d’Oran, 10 septembre 1948 ; La Gazette de Noisy-les-Bains, volume 4.
  5. En ligne de 1998 à 2003.

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