ANLB
Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie
Y ALLER OU PAS ?
Pour chacun de nous s’est posé un jour la question : Retournerai-je en Algérie ?
POURQUOI JE NE VEUX PAS Y ALLER
par Norbert Ségalas
Un jour, on m’a demandé si je n’étais pas tenté par un retour aux sources. Aux sources de mon village natal où j’ai passé les plus belles années de ma vie à essayer d’atteindre l’âge adulte, noytr Noisy bien aimé. J’ai créé la surprise par ma réponse négative… en effet, j’ai peur d’en revenir déçu.
Bien-sûr, il y a tout l’environnement familier, les rues, les maisons, les routes, les eucalyptus, la mer, le ciel, etc. mais ce qu’il va me manquer surtout, c’est le voisinage, l’ambiance joyeuse et chaleureuse, toute cette vie qui fourmillait nous unissant les uns les autres. Mes souvenirs sont tellement beaux et si présents à soixante-dix ans passés que je ne voudrais pas les détruire définitivement par une visite dans « l’inconnu actuel ».
J’ai le même sentiment que l’homme de la chanson de notre époque, rappelez-vous « Marjolaine », de Francis Lemarque, dont voici un couplet qui reflète bien mes sentiments :
J’étais parti pour dix années,
Mais dix années ont tout changé,
Rien n’est pareil et dans ta rue,
A part le ciel je n’ai rien reconnu…
Marjolaine, toi si jolie,
Marjolaine, le printemps s’enfuit,
Marjolaine, je sais trop bien
Qu’amour perdu, plus jamais ne revient…
Ceci est mon opinion, loin de moi de vouloir influencer quiconque !
Norbert Ségalas
POURQUOI J’AIMERAIS Y ALLER
par Henri Paralieu
Quand le 12 juin 1962 j’ai quitté l’Algérie à La Sénia, je n’avais pas dix-sept ans et je me suis promis de retourner un jour sur la terre qui m’a vu naître et où ont vécu cinq générations des miens. Je n’aurai peut-être pas la possibilité de tenir ma promesse mais j’y pense toujours.
Oui, je sais, les années ont passé et les lieux ont changé, mais qu’importent les maisons, les écoles, les routes, les monuments.
Ce qui m’attire c’est la pureté du ciel, la splendeur des paysages, l’omniprésence vivante de la mer, la violence des odeurs, la douceur des soirs d’été.
Albert Camus a écrit : « J’ai grandi dans la mer, et la pauvreté m’a été fastueuse. Puis j’ai perdu la mer, tous les luxes alors m’ont paru gris, la misère intolérable. Depuis, j’attends. J’attends les navires du retour, la maison des eaux, le jour limpide… »
Il y a exactement cinquante et un ans que j’attends.
par Henri Paralieu
Et vous, que voulez-vous faire ? Y aller ou pas ?
(Source : Le Lien, bulletin des Enfants de La Stidia et Noisy-les-Bains, n° 60, septembre 2013)
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