Histoire avant 1848
Archives / Bibliothèque
Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918

ANLB

Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie


 

LETTRE D’UN ANCIEN FACTEUR DE NOISY-LES-BAINS

de Amédé Blanc

Pendant de longues années, M. Blanc a été facteur à Noisy-les-Bains où il conserva des amis après son départ. Pour témoignage voici une lettre qu’il écrivit en 1941 à Mme veuve Henri Langlois, née Octavie Masse.

Brignoles, 7 mars 1941

Bien chers amis, Madame Langlois et son aimable famille, Clarisse, Georges, Victor, Paulette et toute leur famille.

Je suis très heureux de recevoir de vos témoignages de sympathie, d’amitié et bons souvenirs que vous portez tous à l’égard de la famille Blanc. Je constate que mon nom et celui de ma famille est gravé dans la mémoire des bons amis, en bons souvenirs.

Je puis vous donner l’assurance, qu’il en est de même de la part de mes enfants et de moi-même que, nous oublions pas les bons souvenirs de nos amis de Noisy-les-bains, ainsi que de son aimable population, sans distinction de situation, de nationalité et de race, nous conservons envers tous, nos meilleurs sentiments d’amitié et de bons souvenirs.

Ayant effectué un service pendant vingt neuf ans en qualité de facteur receveur des postes, dans ce centre, où mes enfants ont vu le jour, vécus, grandis et où leur mère dort de son dernier sommeil, au champ de repos de cette cité, on ne peut pas oublier, ni le village, ni son estimée population, aussi, je me suis conféré le droit de me dire, citoyen de Noisy-les-bains, comme mes enfants, qui en sont natifs et toujours enthousiasmés, des meilleurs sentiments d’amitié et de bons souvenirs pour sa digne population dont j’en suis fier.

Mes enfants et moi, prenons toujours, une large part aux grandes douleurs des familles éprouvées, par la perte d’un membre de leur famille, auprès de qui, nous leur assurons nos sincères condoléances.

Je suis heureux d’apprendre que le village s’est bien embelli, depuis que, je l’ai quitté, c’est la récompense des labeurs de nos braves colons et concitoyens qui a produit son effet, je leur adresse mes félicitations, bravo les amis.

Mes chers amis, je tiens à vous faire connaitre que depuis que, je vous ai quitté, ma famille a pris des proportions considérables en nombre, je suis actuellement, le patriarche de dix huit membres, dont quinze à Alger, mon petit fils Arthur Dufaud prisonnier en Allemagne et trois à Brignoles, voyez si cela commence a compter, tout ça ne serait rien, si ces horribles hostilités finissaient vite, ce que nous désirons et souhaitons tous du fond de nôtre cœur, mais, hélas !

Je ne peux, mes très chers amis, vous promettre un au revoir, mon âge et mon impotance ne me le permettent plus, mais, en revanche par une occasion éventuelle peut occasionner une rencontre avec mes enfants, qui vous témoigneront toujours leurs bons souvenirs.

Donc, adieu, mes chers amis, recevez tous, avec mes meilleurs souhaits de bonheurs pour tous et que je vous autorise de transmettre mes bons sentiments à nos concitoyens, ainsi que mes plus ardents souvenirs.

A mon écriture, vous pourrez juger mon état.

Gros baisers pour tous et souvenirs ininfacables,

Blanc Amédée

Chère Madame Langlois, d’après la lettre de l’aimable Clarisse, je constate que nous sommes tous deux au même niveau, que voulez-vous, nous avons cinquante ans de trop, ce n’est pas de notre faute, tenons bon tant que nous pourrons, Mr Moreau de Rivoli est de notre âge aussi, je ne sais ce qu’il est devenu. Mes bons sentiments et meilleurs souvenirs a Madame Fraisse et Mlle Irma Meilland.

Rose écrira a Clarisse dès qu’elle aura un moment a elle et l’entretiendra un peu des rigueurs de l’hiver, des horreurs de la guerre que nous traversons et des restrictions que nous sommes obligés de supporter.

(Source : Archives personnelles)



© Copyright 2016 G. LANGLOIS/site ANLB