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ANLB
Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie


 

COURSE CYCLISTE DU 9 AOUT 1948 A NOISY-LES-BAINS

par Yvon Herry

En regardant le Tour de France en juillet, alors que les coureurs traversaient un village entouré de vignobles, les images d’un autre vignoble viticole et d’une toute autre course cycliste me revenaient en mémoire, celles de la course cycliste de la fête patronale du 9 août 1948 à Noisy.

Quelques jours auparavant, le soir, à la plage de La Stidia, au cabanon de Robert Feyt, nous étions réunis là : Robert, Jean Holdrinet de Bellecôte, Jacquy Gugès de Fornaka, Alex Lissarre d’Aboukir, moi-même, et à la lueur d’une lampe acétylène, après de longues discussions, nous avions décidé de participer à la course.

Chacun de nous avait dû se procurer un vélo et nous nous étions installés la veille au soir dans la villa des Feyt, route de Perrégaux, avec l’autorisation des propriétaires restés à la plage.

A l’heure du départ de la course nous nous étions présentés sur la ligne de départ, où attendaient de nombreux coureurs très équipés et avec des tenues semblables à celles des professionnels, portant le nom des équipes auxquelles ils appartenaient (vélo club d’Arzew, de Mostaganem, …), l’âge de la participation était limité à 17 ans.

Le parcours était essentiellement dans et autour du village avec chaque fois la montée de la rue principale, le départ et l’arrivée tout près du monument aux morts, aux quatre-coins. Nous avions décidé que chacun de nous ferait un tour à fond pour que Robert ait une chance de terminer bien placé à l’arrivée, mais nous ne nous faisions pas beaucoup d’illusions.

Etant le premier désigné pour mener, je terminais en tête le premier tour, et complètement « vidé » en haut de la côte du village, et ceux qui suivirent aussi, mais qu’elle ne fut pas notre surprise de voir notre ami Robert terminer en tête de la course, et la gagner. Il avait un short noir, des espadrilles, et comme nous un « tricot de peau » blanc avec un numéro. Je revois encore la mine allongée des équipiers des clubs qui s’étaient neutralisés et ne pensaient pas que Robert s’échapperait dans les derniers mètres.

Inutile de vous dire que le soir c’était la fête à la maison Feyt et par la suite au cabanon où Armance faisait des reproches à Robert qui ne lui avait rien dit, tandis que M. Feyt souriait avec bienveillance.

Robert était un garçon attachant, gai, intelligent, honnête, croquant la vie à pleines dents, c’était mon ami. Il riait et plaisantait souvent, jusqu’au bout il a su donner une leçon de courage et d’espoir, tout en manifestant une grande amitié.

Yvon Herry


 

(Source : Bulletin de liaison des Enfants de La Stidia et Noisy, n° 21, décembre 2003)



 

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