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ANNEES 60 : SOUVENIRS, SOUVENIRS A NOISY

par Henri Paralieu

J’appartiens à une génération qui a eu entre 14 et 18 ans en 1960, année symbolique pour la jeunesse. Ce fut une époque de révolution marquée par une rupture avec les goûts des générations précédentes, passage de l’ère du tango à celle du rock’n roll. Dans le sillage de James Dean et Elvis Presley nous découvrions les jeans, les rythmes nouveaux, le refus de toutes autorités (nous étions inspirés par « Graine de violence » ou « La fureur de vivre »), nous étions les teen-agers. Lors de mes vacances en France en 60 j’ai découvert émerveillé « Salut les copains », le journal et l’émission.

Ce petit rappel nostalgique peut faire sourire certains, notamment les plus anciens qui nous prenaient pour de nouveaux loubards et je me souviens des conversations acharnées avec mes parents à propos des mérites comparés d’Edith Piaf et Ray Charles ; je reprochais à la première son passéisme avec accordéon et ce qui s’ensuit.

Eux trouvaient que la musique du « Genuis » était un truc de sauvage sans avenir. Comme cela paraît dérisoire quarante-cinq ans après, maintenant que les deux stars sont réconciliées et que l’on peut constater qu’elles n’étaient finalement pas très éloignées l’une de l’autre, chacune mettant ses tripes dans ses chansons et c’est pourquoi j’aime les deux. « L’hymne à l’amour » ou « Georgia » c’est finalement la même histoire.

Si je me retourne sur cette page de mon passé, de notre passé, c’est surtout pour m’apercevoir avec nostalgie que cette adolescence qui aurait pu être fabuleuse nous a été volée. Nous organisions bien dans la salle des fêtes quelques « surprises parties », twist et rock, mais sachons qu’il ne fallait pas traîner à cause du couvre-feu. Pour ce qui me concerne j’ai vu, arrivé en France, ce qui nous avait manqué le plus là-bas : la liberté et l’insouciance.

A 17 ou 18 ans nous aurions pu ici renouer avec tout ça mais c’était trop tard, il nous manquait quelque chose, les événements nous avaient mûris prématurément et nous étions devenus de jeunes adultes.

En 2003, je constate qu’à quelque chose près nos fils ont des goûts qui s’apparentent aux nôtres, s’habillent encore comme nous, râpent leurs jeans, jouent de la guitare, aiment Ray Charles, Eddy et Johnny. Notre génération a été la seule à avoir laissé une telle empreinte dans le bon vieux XXème siècle.

Et je repense souvent à mes copains Yvan, Daniel, Roly avec lesquels nous simulions un groupe de rock (Les loups blancs, je crois !) qu’une photo un peu passée et jaunie fait revivre le temps d’un souvenir.

« Souvenirs, souvenirs, je vous garde dans mon cœur… »

Henri Paralieu


 

(Source : Bulletin de liaison des Enfants de La Stidia et Noisy, n° 21, décembre 2003)



 

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