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Aïn Nouissy / Noisy-les-Bains
Toute l'histoire d'un village d'Algérie

NAISSANCE DE L’AERODROME DE NOISY

Les plus jeunes d’entre nous l’ont peut-être oublié mais l’aérodrome de Noisy-les-Bains et son aéro club* ont marqué l’histoire de l’aviation en Algérie.

La tradition aéronautique est présente à Mostaganem dès 1911 avec les vols de Julien Serviès qui se pose malencontreusement dans le port et de Jules Védrines qui termine son vol dans la tranchée de la voie ferré à Mazagran.

En 1916 Alexandre Prietto, Antoine Algudo et Augustin Laurent construisent de toutes pièces un avion qui, essayé par Antoine Algudo, fait quelques bonds sur les collines de Mazagran.

En 1925 cette équipe, à laquelle s’ajoute Hubert Bourdiol (de Rivoli), construit un nouvel avion dans le garage Prietto à Rivoli. Malheureusement cet appareil est détruit par un incendie à la veille du premier essai.

Il faut attendre 1930 pour voir arriver le premier avion basé à Noisy-les-Bains, qui est également le premier avion de tourisme d’Afrique du Nord : le célèbre Caudron 161 F-AIPV acheté par Henri Bories.

L’aérodrome de Noisy-les-Bains est ouvert au trafic aérien à partir du 1^er janvier 1931 par les soins de l’aéro-Club de Mostaganem.

Surface : 28 hectares, soit un terrain de 500 m x 570 m.

Il se trouve dans la plaine des Bordjias et des Beni Yahi, prolongement de la plaine de Perrégaux, en lisière de la route nationale de Mostaganem à Mascara par Perrégaux. Exactement à 19 km de Mostaganem au nord, 19 km de Perrégaux au sud, 62 kms de Mascara au sud et 60 km en ligne droite d’Oran à l’ouest ; nettement sur la future ligne aérienne Alger-Oran.

Le 24 mars 1931 un meeting aérien est organisé à Noisy. Il attire près de 8 000 personnes venues de toute la région en voitures et en autocars.

Les temps est splendide et le public émerveillé.

Ainsi notre petite région contribua à ce qui devait être une des grandes révolutions du XXème siècle, et on a du mal à imaginer que tout cela ait été aussi rapide. En 1930, à Noisy on était fiers des coucous en bois et en toile, et en 1963 le Concorde effectuait son premier vol. a peine 40 ans entre les deux événements.

Ces « merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines » ont aussi contribué à un petit développement économique du village. Ainsi des emplois, certes temporaires, furent créés autour de la mécanique aéronautique et M. Dambach en fut un pionnier. Il employa de jeunes apprentis mécaniciens et des « petites mains » du village pour coudre et agrafer les toiles des ailes.

*En fait l’aéroclub de Mostagananem avait son aérodrome à Noisy-les-Bains.

(Source : Le Lien, bulletin de liaison des Enfants de La Stidia et Noisy-les-Bains, n°52, septembre 2011)

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