Histoire avant 1848
Archives / Bibliothèque
Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918




 

23 mai 2011

UNE FAMILLE VIT A L'ÂGE DE LA PIERRE À STIDIA : SANS ÉLECTRICITÉ ET SANS EAU DANS UN SEMBLANT DE GROTTES.

Incroyable mais vrai. Il faut voir pour croire. La famille Hanchour composée de dix personnes dont 07 enfants, vit encore à l'âge de la pierre dans la commune de Stidia. Sans électricité et sans eau depuis des lustres, cette famille vit à la ferme Mimi au cap Koriath, située dans l'axe frontalier des communes de Stidia-Ain-Nouissy et Fornaka.
On est toujours ici dans les grands centres urbains du pays, à se dire et à se plaire de le crier, que la vie est meilleure qu'en zones rurales, sauf que ce ‘'rural'' qui fuit la misère de sa région, sombrera facilement dans la misère des grands centre urbains, là où il n'a nullement sa place et pour le cas présent, le paysan dont il est question, n'a pas fuit sa région ni sa misère d'ailleurs, il ne demande qu'à être respecté, à être entendu, à être reçu par le maire, par le chef de daïra ou par le wali. M.Hanchour n'est pas un extra-terrestre, moins un intrus, il est dans son pays, dans une région qui l'a vu naitre et grandir, mais dans quelles conditions ? Agé d'à, peine 47 ans, les rides de la vieillesse , marié et père de sept (07) enfants, M Hanchour Mohamed Lakehal, n'a pas souhaité se faire entendre par la voie de la presse, il a toujours espéré qu'un jour voir ceux à qui il a donné sa voix au vote, venir visiter la masure qui l'abrite avec ses sept enfants. En effet, le visiteur à toutes les peines de croire qu'une famille digne du nom réside au milieu d'un tas de pierre dans une ferme complètement délabrée et abandonnée. La famille Hanchour pauvre et démunie , n'a pas le choix que d'affronter les aléas de la vie telle une tornade emportant tout sur son passage, parce que personne ne travaille à l'exception du père qui arrive tout juste à subvenir aux besoins de ses enfants, en travaillant chez occasionnellement chez des particuliers. Pas d'emploi, pas de revenu, pas de toit, toute la famille est obligée de s'abriter dans cette ferme délabrée, où à chaque intempérie et au moindre orage, c'est le toit qui s'affaisse. Perdant tout espoir M.Hanchour, pensait comme tous les rêveurs qu'un jour il aura son logement, à défaut un abri décent, et il a toujours considéré son pays et sa région comme une terre d'espoir et de bien être, il ne peux qu'être triste, parce qu'il ne savait pas qu'il n'aura pas le choix. Une misère en vaut bien une autre. Aujourd'hui la situation est encore plus dramatique pour cette famille de 10 personnes dans ce semblant de grottes qui les abrite, où les murs durant les mois d'hiver se couvrent de longues coulées de moisissures noires. L'eau qui s'infiltre dans ces murs construits en pierre depuis l'ère coloniale, où il lui est interdit d'y apporter le moindre aménagement, car la ferme fait partie d'une exploitation agricole collective (EAC), et si cette famille s'y est installée, ce n'est qu'avec la bénédiction des responsables de cette exploitation, mais jusqu'à quand ? Sur les sept enfant dont l'aîné est âgé de 24 ans, seuls les deux petits Amar âgé de 12 ans et Wahid de 09 ans, vont à l'école, les autres se sont vus contraints d'abandonner, pour manque de transport scolaire puisqu'ils étaient scolarisés dans l'école la plus proche située à quelques kilomètres. Aussi, les conditions de vie insupportables et le milieu d'évolution déplorable de ces enfants, ont fait que leur avenir était scellé. Plusieurs demandes ont été formulées pour l'obtention d'un logement social, ou d'un logement rural, mais en vain. A chaque fois c'est la même rengaine, entre le chef de la daïra et le maire de Stidia.

© Copyright G. LANGLOIS/site ANLB