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REFLEXION

Jeudi 11 janvier 2018

CRIME ÉCOLOGIQUE : DES TONNES D’ABATS DE POULETS EN PLEINE NATURE À MOSTAGANEM.

Ce que nous avons vu, récemment, au village d’Ayacha pas loin de Fornaka dans la wilaya de Mostaganem est un véritable crime contre la nature et la santé publique. Plus d’un hectare, envahi par des tonnes d’abats et les plumes de poulets, un crime écologique aux conséquences dramatiques sur le patrimoine forestier et le couvert végétal sur toute l’étendue.

PLUS D’UN HECTARE, ENVAHI PAR LES ABATS ET LES PLUMES DE POULETS !
L’environnement ne cesse d’être agressé quotidiennement par le jet de tonnes de saletés et autres déchets à travers son milieu naturel. Malheureusement, ce déversement anarchique nuit abondamment à l’équilibre de la biodiversité et à la santé publique. Cette pollution cause de graves dégradations au milieu naturel et risque de propager des maladies à l’homme. Des d’abats putréfiés de poulets ont été déversés le long de l’itinéraire des pipe-lines de la Sonatrach, traversant la commune de Fornaka. Par malheur, ce lieu infect est devenu le lieu de repli de toute une armada de mouettes, de corbeaux, de chiens, et même de chacals durant la nuit, se partageant les restes de poulets, noyés par des monts de plumes. Plus d’un hectare a fini par se faire envahir par cet amoncèlement de ces déchets qui se perdent à vue, et ferment déjà le passage à toute circulation en ce lieu d’une triste désolation. L’air est irrespirable à des dizaines de mètres du coin d’où se dégagent des odeurs plus qu’insupportables. Des dizaines d’oiseaux survolent le site puant, et toute une meute de canins squattent en permanence ce dépotoir en pleine nature, qui a pris naissance, voilà plus de trois mois, sans qu’aucune autorité ne s’inquiète de cette grave agression de la nature et cette menace permanente pour la santé publique.

LES RIVERAINS SCANDALISÉS PAR CETTE DÉCHARGE NUISIBLE.
Située en amont du chef-lieu de la commune, à trois kilomètres de Fornaka, mais juste à quelques dizaines de mètres du douar d’Ayacha, cette immense décharge a fini par déclencher l’ire des citoyens du bourg, qui sont si scandalisés par la présence de cette dernière, et des odeurs nauséabondes qu’elle dégage en permanence. Certains ne se permettent plus de flâner en dehors de leurs foyers, face une atmosphère fortement suffocante, de par son air devenue si malsaine. D’autres sont contraints, de vivre depuis, avec les fenêtres fermées. Cette pollution de l’air, a fini également par nuire à certaines personnes âgées, et des enfants, souffrant d’allergies d’origine respiratoire, leur état s’est détérioré depuis la présence de ce vidoir si fétide.

DES CAMIONS DÉVERSENT DE NUIT, CES TONNES D’ABATS.
Selon quelques fellahs du douar, dont les parcelles agricoles sont proches du site infect, interrogés sur la provenance de ces tonnes d’abats de poulets, certains déclarent que des camions sillonnent le douar dès la tombée de la nuit, afin d’éviter toute querelle avec la population locale. Ils ajoutent et pointent du doigt les abattoirs de volailles de la région, et confirment que le gros des déchets, provient de l’un de ces abattoirs, situé à Mers El Hadjadj. Un gardien de nuit d’une station de relevage des eaux, résidant au douar, et revenant au foyer vers les 04 heures du matin, affirme qu’il a été surpris une fois par la présence de deux camions, qui se déplaçaient à petite vitesse, et tous phares éteints vers le lieu du dépotoir. Une fois sur le coin, ces derniers ont déversé par benne et à la hâte leur déchargement et ont repris le chemin du retour.

UNE VÉRITABLE MENACE POUR LA SANTÉ PUBLIQUE.
Toute matière organique d’origine animale ou végétale sera tôt ou tard, en fonction des conditions physicochimiques telles que la température et l’humidité, colonisée par des microorganismes, dont des microbes. Ces derniers y trouveront matière à se nourrir et se développer tout en produisant des gaz et des substances ayant un effet négatif (substances toxiques ou inhibitrices des effets attendus) sur le milieu environnant. Dans de tels lieux, les phénomènes qui se développent, suite à la biodégradation de la matière organique, seront d’autant plus complexes que le volume de déchets sera hétérogène, surtout avec des produits d’origine, tels les pattes, les estomacs, et les plumes de volailles. En plus de ce foyer d’infection à ciel ouvert, ce dépotoir représente un danger pour la santé de la population riveraine avec un lot de  risques sanitaires qui peuvent en dérouler et les nuisances qui leur sont liées, dont la prolifération  d’animaux errants, d’oiseaux , des rongeurs et des insectes car les déchets, avant la  fermentation, constituent la nourriture principale de ces bêtes et de ces oiseaux et plus particulièrement des rats agents directs ou indirects de propagation de graves maladies . Cette énorme décharge est devenue aussi un pôle d’attraction pour les mouches et autres insectes, vecteurs passifs de germes et de virus, et également un lieu d’émanations de gaz toxiques (méthane, hydrogène sulfureux, etc.), d’odeurs nauséabondes et de germes qui prolifèrent dans les poussières d’ordures.

OÙ SONT, CEUX QUI DÉFENDENT LA NATURE ET LA SANTÉ DU CITOYEN ?
Aujourd’hui, face à ce drame qui se joue à ciel ouvert depuis plus de trois mois, sans qu’aucune autorité ne s’inquiète et n’ose intervenir pour y mettre fin, une question s’impose et se pose : faut-il qu’il y ait une catastrophe ou un déclenchement de graves infections pour que ces personnes, censées défendre l’environnement et protéger la santé des citoyens se mettent à bouger. Les citoyens d’Ayacha ont informé tous les concernés, mais, à ce jour, nul n’a osé se présenter sur les lieux et tenter de prendre les mesures nécessaires pour éradiquer cette décharge sauvage et puante, et mettre un terme à toutes les menaces qui planent sur la région. Lassés d’attendre une solution qui n’a pu voir le jour, les citoyens de cette localité interpellent, de nouveau, ces autorités qui tardent à intervenir face à cette catastrophique écologique, ayant tendance à prendre tant d’ampleur et surtout une tournure aux graves conséquences.

L.Ammar
 


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