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Elmoudjahed journal elmoujahid

22 août 2013

ILS FAISAIENT PARTIE D'UN RÉSEAU TRANSNATIONAL DE TRAFIC D'OBJETS D'ART : TROIS PROFANATEURS DE TOMBES ARÊTÉS À MOSTAGANEM

Ce lieu, bien entretenu par la mairie et respecté par la population, se trouve au centre de la commune. Trois personnes ont été interpellées en flagrant délit de profanation de tombes dans le cimetière sus cité, a indiqué le lieutenant-colonel Abdelouahed Ilias, commandant du groupement de gendarmerie nationale de Mostaganem. Les trois mis en cause ont été épinglés suite à un appel téléphonique émanant d’un citoyen sur le numéro vert de la gendarmerie le 1055 faisant état de la présence d’individus en train de saccager une tombe du cimetière.  Les voleurs, sans aucun égard pour les morts qui y sont enterrés depuis des décennies, voire près d’un siècle, ont ouvert les tombes pour commettre l’irréparable. Les trois malfrats âgés entre 33 et 39 ans, dont un repris de justice notoire, originaires d’Oran et de Tiaret, ont choisi l’obscurité pour s’introduire dans le cimetière afin de s’emparer de la commande, à savoir des vases en porcelaine. Ils allaient toucher une somme de 200.000 dinars pour chaque unité volée. Certainement des objets d’arts et de collection de grande valeur lorsqu’on sait que celui ou ceux qui ont fait commande allaient mettre le paquet.
A peine ont-ils entamé leur sale besogne que deux des trois individus ont été surpris par les gendarmes alors que le troisième a pris la fuite à bord d’une Volkswagen noire. Quelques minutes plus tard il se fera rattraper à sa grande déception. Lors de l’interrogatoire, les mis en cause sont passés aux aveux en précisant la raison de leur présence dans le cimetière, mais ils ont également révélé qu’ils étaient derrière la profanation de plusieurs tombes dans une dizaine de cimetières dans la wilaya d’Oran, a déclaré le lieutenant-colonel Abdelouahed.
A la faveur de l’extension de compétence, les enquêteurs se sont déplacés vers la ville d’Oran pour effectuer des perquisitions dans les domiciles des auteurs qui, selon notre interlocuteur, « font parti d’un réseau national structuré avec des ramifications en Europe.»      
Il est utile de noter que la wilaya de Mostaganem compte 22 cimetières chrétiens, comme celui de Stidia, Fornaka, Ain Nouissy, Mesra, Bouguirat, Blad Touahria, Ain Sidi Cherif, Kheir Eddine, etc. Pour rappel, les services de sécurité ont eu à traiter de nombreuses affaires similaires telles que celle d’Annaba où trois cimetières chrétiens, notamment celui en face du consulat général de France, ont été saccagés par des délinquants qui ont dérobé des articles en fer et en bronze qu’ils ont revendus à un receleur. 150 autres ont également été profanées dans un cimetière à Bejaia et deux autres dans celui de la commune de Rouiba à Alger. Dans un autre registre, et afin de rentabiliser les efforts visant à protéger ces lieux de sépulture, un accord avait été signé en 1966 entre l'Etat algérien et son homologue français, par lequel les collectivités locales algériennes sont tenues « d'assurer le gardiennage, la mise en place de clôtures et l'entretien des allées principales.» A ce jour, il a été recensé à travers tout le territoire national 523 cimetières chrétiens et un peu plus de 400.000 sépultures.
Il est à noter qu’à ce jour, 120 cimetières ont été regroupés dans les circonscriptions consulaires d'Alger, Annaba et Oran, en plein accord avec les autorités algériennes. Une seconde phase portant sur le regroupement de 137 cimetières impliquera la poursuite d'un effort budgétaire important qui nécessitera de mobiliser collectivités territoriales, associations et particuliers.
 Ainsi, rappelle-t-on, la première phase du plan d'action a été achevée en 2011. Elle a permis, outre l'entretien et la réhabilitation, de procéder au regroupement de 84 cimetières dont l'état de dégradation extrême ne permettait pas d'envisager leur restauration. Les restes mortels ont été regroupés individuellement dans des ossuaires édifiés dans des cimetières plus importants, situés dans les grandes villes.

Mohamed Mendaci, envoyé spécial
 

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