Histoire avant 1848
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Vie des Communautés
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Alwatan journal el watan

23 juillet 2009

NUIT DE FRAYEUR À AÏN NOUISSY.

Le massif forestier qui surplombe les communes de Aïn Nouissy et Aïn Sidi Chérif est en flamme. Le feu aurait pris vers 13h30,mardi, dans cette forêt qui avait été jusque-là miraculeusement épargnée.

S'étendant sur une dizaine de km, d'Est en Ouest, ce massif abrite du pin d'Alep, du genévrier de Phénicie sur sa façade nord, du thuya, quelques spécimens de chêne vert et un maquis où prédominent le pistachier et le genêt. Par endroit, ce sont des touffes d'alfa qui ont fait leur apparition. Il abrite également le mausolée de Chegga, le saint patron de la région des Ouled Hamdane. Selon des témoignages concordants, la protection civile ne serait arrivée que deux heures après l'alerte donnée par des riverains. Sur place, ce sont essentiellement les travailleurs et les citoyens mobilisé par le maire d'Aïn Nouissy, Baâyzia Abdelkader, qui s'activaient avec des moyens dérisoires. Les fermiers de la région n'auront pas lésiné sur les moyens, ce sont leurs tracteurs qui se chargeront de ramener l'eau par citernes car, à l'évidence, les services publics n'avaient pas déployé les moyens pour juguler l'incendie. Il est vrai que les accès vers les foyers n'ont jamais été aménagés, ce qui fait que seuls les jeunes tenteront vainement de réduire les flammes à défaut de maitriser l'incendie. Ce qui explique l'étendue des dégâts occasionnés à ce patrimoine sylvestre séculaire. Alors que par la grâce d'un vent nord-est, le mausolée et la pinède qui l'entoure ont été épargnés, ce sont les bosquets de genévriers oxycèdre, de genévriers de Phénicie, d'oléastres et de thuyas qui subiront les plus grosses pertes.

Massif forestier sauvage

Au sommet de la montagne qui surplombe la plaine, là où vivent quelques familles des Hamdoud, on aura vécu le calvaire durant tout l'après midi. Alors qu'un groupe de sapeurs s'affairaient avec peine non loin de leur ferme, les flammes s'approchèrent dangereusement des maisons. A l'aide de bidons et de pelles, ils s'opposeront courageusement aux flammes, qui parfois atteignaient des hauteurs de 5 à 6 mètres. Un berger tentait de mettre à l'abri son troupeau de moutons en le conduisant vers les champs voisins. Bien après la tombée de la nuit, les flammes étaient encore visibles de Aïn Nouissy dont les habitants vécurent une journée de grosses frayeurs et une nuit agitée. Le feu, poussé par le vent, continuera d'avancer vers l'ancienne carrière jusqu'à une heure tardive de la nuit, détruisant plus d'une vingtaine d'hectares. Ce massif forestier sauvage n'ayant jamais bénéficié d'un aménagement, abritait, outre une flore importante et variée, une faune d'espèces sauvages endémiques comme les lièvres, les chacals, les hérissons et le sanglier. Seuls des moyens aériens auraient évité ce désastre. Un minimum de coordination entre les différents services aurait certainement aidé à un meilleur usage des moyens humains mobilisés.

Yacine Alim

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