Histoire avant 1848
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Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918

Le 26/11/2006

DU CANNABIS PAR DES CHEMINS ESCARPÉS

Le cannabis emprunte désormais des chemins escarpés. En effet, qui aurait soupçonné la petite ville de Aïn Nouissy d’avoir été transformée en un passage sécurisé pour le kif traité en provenance du Rif Marocain ? Personne, mis à part les éléments de la brigade judiciaire du commissariat du chef-lieu de Daïra dont la perspicacité aura fini par payer.

En effet, ces derniers viennent de procéder à l’arrestation d’un dealer avec en sa possession 1,5 Kg de cannabis traité qu’il destinait certainement au marché de l’intérieur du pays. Mais, le plus curieux est que le mis en cause est un élément de la garde communale. L’appartenance à ce service lui permettait d’être relativement bien informé des mouvements des services de sécurité. Ce qui lui aura permis jusque-là de passer inaperçu et de pouvoir s’adonner à son trafic préféré, tout en bénéficiant d’une relative quiétude du fait de son appartenance à ce service d’auxiliaires de sécurité. Habitant une maison à la périphérie Ouest du village, il n’avait apparemment aucune peine à se faire livrer, voire à s’approvisionner à partir d’Oran. Ce n’est pas la première fois que les éléments de la brigade des stupéfiants de Mostaganem mettent la main sur de gros bonnets qui avaient innové en changeant de route. En effet, à partir du pont de la Macta, ces derniers, au lieu de continuer directement par l’autoroute vers Mostaganem, se sont mis à emprunter un chemin plus sinueux et plus sûr, car moins gardé. C’est ainsi que l’axe routier depuis Fornaka jusqu’à Mesra, en passant par Aïn Nouissy et Aïn Sidi Chérif permettait de contourner les passages les plus surveillés et de rejoindre Mostaganem par un chemin escarpé. C’est pourquoi, durant les deux dernières années, les arrestations de trafiquants et les saisies de quantités de plus en plus importantes de cannabis se seront multipliées dans cette région. L’imposant marché hebdomadaire qui se tient tous les vendredis à Mesra n’est sans doute pas étranger à ce trafic. En effet, ce sont des milliers de véhicules qui transitent par ce souk, l’espace d’une matinée. Rien d’étonnant que des dealers en provenance des régions de Sud-ouest ou de l’Algérois, mettent à profit la densité du trafic routier pour faire passer leurs marchandises en tous genres. D’autant que dans la commune voisine de Sidi Khattab, un marché non moins important qui met en contact des commerçants en provenance de l’Est et de Kabylie. Ainsi, deux fois par semaine, ce sont d’imposantes caravanes de camions et de fourgonnettes qui encombrent la route vers Alger.

Yacine Alim

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