Histoire avant 1848
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Centenaire 1914-1918

Le 29/08/2010

DEMANTÈLEMENT D’UN RÉSEAU INTERNATIONAL DE FAUX-MONNAYEURS.

540 millions de centimes en fausses coupures de 1000 DA et 5 kg d’or saisis

Un grand coup à l’actif de la brigade économique de la sûreté de wilaya de Mostaganem qui vient de démanteler un réseau spécialisé dan la fabrication de la fausse monnaie et dans la commercialisation de l’or.


La brigade économique de la sûreté de wilaya de Mostaganem vient de démanteler un réseau spécialisé dan la fabrication de fausse monnaie et dans la commercialisation de l’or. Sont impliqués des bijoutiers ayant pignon sur rue à Mostaganem et à Batna où l’extension de l’enquête a permis aux policiers de Mostaganem de procéder à l’identification des membres du réseau et de son démantèlement partiel. Tout a commencé lorsqu’une femme habitant Mostaganem se rend chez un bijoutier pour lui vendre ses bijoux. Ce dernier, originaire de Batna, est installé depuis une dizaine d’années à Mostaganem et a ouvert pas moins de 3 bijouteries  respectivement à Mostaganem, Hassi Mamèche et Aïn Nouissy. Suite à cette banale transaction, la femme se rend à la CNEP pour y déposer 10 millions de centimes en coupures de 1000 DA. C’est alors que le caissier s’aperçoit que la totalité de la somme déposée était de la fausse monnaie. Alertés, les services de sécurité n’auront aucune peine à identifier la source.


Lors de son interrogatoire, le bijoutier faussaire reconnaîtra avoir ramené 440 millions de centimes en fausses coupures auprès du propriétaire d’un atelier de fabrication de bijoux, installé et résidant à Batna. Sur place, les policiers remonteront rapidement le réseau qui alimentait leur collègue installé à Mostaganem en fausses coupures. La fabrication et la commercialisation de bijoux n’étant qu’une confortable couverture à cette activité criminelle. C’est ainsi que pas moins de 4 faussaires, tous activant dans la fabrication et le commerce de bijoux, seront interpellés à Batna. Incarcérés sur instruction du procureur de la République de Mostaganem, ils rejoindront leur jeune acolyte qui entretenait leur réseau à l’ouest du pays. Un autre membre du réseau, résidant en France, fait l’objet de recherche de la part d’Interpol. Selon les premières constations effectuées par la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya, la qualité du papier utilisé pour la fabrication de fausse monnaie ne laisse aucun doute sur son origine.


Elle proviendrait du stock des 19 tonnes volatilisées au niveau du port de Marseille en 2006. Il s’agit d’un tonnage de plus de 40 rouleaux de papier fiduciaire fabriqué en Allemagne et destiné à l’époque à la Banque centrale d’Algérie. Des ramifications internationales ne sont pas exclues, car la qualité des faux billets est mise en exergue par les inspecteurs pour faire le lien avec le réseau démantelé en 2009 par la police italienne à Naples. On rappelle que dans cette affaire de faux dinars à destination de l’Algérie, le 25 octobre 2009, la police française avait de son côté démantelé un réseau de 12 faux-monnayeurs. C’est à Lyon que la police avait également mis à jour un atelier de fabrication de faux dinars. Le démantèlement de cette bande intervient à un moment où les transactions sur l’or permettent aux familles de disposer de liquidités afin de pourvoir aux énormes besoins du Ramadhan. Mais cette affaire a commencé en réalité le 30 novembre 2006, lorsqu’un chauffeur routier, avec à bord son camions 44 rouleaux de papier fiduciaire, se fait agresser à Marseille.
Les 19 tonnes de papier destinées à la BCA représentaient l’équivalent de 15 millions de billets de 1000 DA. Une somme de 1500 milliards de centimes volatilisée dans la nature. En 2008, la police de l’air de Marignane intercepte une valise à destination de l’Algérie contenant plus de 50 millions de faux dinars. Quelques mois plus tard, ce sont les carabiniers qui découvrent une imprimerie clandestine appartenant à la maffia napolitaine. Les faux billets de 1000 DA saisis sur les lieux proviennent du lot de papier volé à Marseille en 2006. Le démantèlement du réseau de bijoutiers batnéens que vient d’effectuer la police de Mostaganem faire partie de ce vaste plan mafieux destiné à déstabiliser l’Algérie. Nul doute que très bientôt, grâce aux précieux renseignements fournis à Interpol, ses ramifications internationales seront établies.   

Yacine Alim

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