Histoire avant 1848
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Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918

Samedi 2 Octobre 2010

QUARTIER LA GARE – AIN NOUISSY : Les habitants interpellent le wali

Les habitants de ce quartier ne décolèrent pas, ils se disent marginalisés par les autorités de la wilaya, du fait qu’aucun projet n’a été retenu au profit de ce quartier dans le cadre des programmes communaux de développement. Presque abandonné à son sort, où seuls les habitants se démènent comme ils peuvent pour faire de leurs mauvaises conditions de vie, « un semblant de vie et d’existence- contre mauvaise fortune bon cœur ». En effet, dans la lettre adressée au wali de Mostaganem, les habitants n’ont rien laissé au hasard, ils ont soulevé toute une série de problèmes vécus au quotidien. Ils ont décidé aujourd’hui selon eux de lever le voile sur leur calvaire qui n’a que trop duré. Certaines infrastructures de base font défaut dans ce quartier. Une seule virée dans cet endroit, suffit amplement pour relever les insuffisances dont font allusion les habitants. Une cité qui manque de tout, aussi pauvre que ses occupants qui sont atteints moralement et physiquement par leurs conditions de vie lamentables qui reflètent l’inexistence d’un minimum de confort. Cela mène carrément au désespoir. Parmi les problèmes soulevés, l’assainissement. Les habitants déclarent que depuis la réfection de la chaussée, l’entreprise qui a intervenu dans ce cadre, a bouché et fermé presque tous les regards sans y remédier. Résultat, aujourd’hui les quarante familles subissent les odeurs nauséabondes de nuit comme de jour du fait du jaillissement des eaux usées par-dessus la chaussé, fruit d’un travail complètement bâclé, du rafistolage sans plus. Certains habitants, qui ont souhaité se raccorder au réseau public des eaux usées, n’ont pas trouvé de regards, la rue en est dépourvue, ce qui fait que les eaux usées s’évacuent et débordent sur la chaussée, créant ainsi des flaques d’eau noirâtre aux odeurs insupportables. Autre souci, soulevé par M.Boudjemaâ Maâmar, habitant le quartier la gare est celui de la fosse septique qui est située dans un verger appartenant à une exploitation agricole collective (EAC). Cette fosse selon notre interlocuteur, commence à se déverser sur les terres agricoles, chose qui a provoqué la colère des exploitants et a créé un nid de prolifération des moustiques et autres insectes qui présentent un danger réel pour la santé de la population notamment celle des enfants. Et pour ce, les habitants souhaitent que cette fosse soit transférée dans les meilleurs délais possibles, à un autre endroit loin des habitations et des terres agricoles au risque de parution d’une épidémie telle la typhoïde. Aussi, le manque d’alimentation en eau potable. Le château d’eau situé à proximité du quartier et non protégé, est d’un débit trop faible pour satisfaire l’ensemble des résidents, ces derniers sont obligés de s’approvisionner ailleurs, par citernes livrées par des colporteurs à des tarifs exorbitants qui ne sont pas à la portée de la majorité des habitants. Aussi, ils attirent l’attention des responsables sur la conduite d’eau qui relie le forage au château d’eau, celle-ci, ne serait pas couverte et elle serait exposée à des bactéries nuisibles pour l’hygiène et la santé publique. Cette canalisation doit faire l’objet de toute l’attention de la part des responsables concernés, afin de parer à toute maladie à transmission hydrique, car il s’agit là de l’eau potable, consommée par ces mêmes habitants. Pour ce qui est du transport scolaire, cette prestation n’est pas assurée régulièrement selon M.Choucha Abdellah, un autre citoyen. Les enfants qui sont scolarisés dans leur totalité à Ain-Nouissy, doivent parcourir plus de six kilomètres en aller et retour pour rejoindre leurs établissements respectifs sans citer les dangers qui les guettent quotidiennement, notamment en saison hivernale, où l’éclairage public fait défaut à plus de 70 %. Il soulève également le problème des abris-bus qui sont quasi inexistants, du fait que le transport public est nul. Pour se rendre à Ain-Nouissy, le seul moyen, reste l’auto-stop, ou la marche à pied « le train onze » comme on dit, il n’y a ni bus ni taxi. La cité est dépourvue d’une décharge publique et la situation empire puisque le quartier n’est pas inclus dans la programmation des tournées effectuées par la commune en matière de ramassage des ordures ménagères, ce qui a amené à la création d’une décharge sauvage située à proximité du château d’eau. Devant cette multitude de problèmes, le collectif des habitants de la gare sollicitent des autorités municipales et wilayales, de rendre visite à leur quartier pour constater de visu le calvaire vécu au quotidien par les habitants, comme ils sollicitent des pouvoirs publics, la réalisation d’une école primaire, d’une aire de jeux de loisirs pour leurs progénitures au même titre que tous les enfants algériens, d’un centre de santé et d’une ligne de transport de voyageurs. Complètement désemparés, ils se sentent marginalisés, des laissés pour compte. Ils ne demandent rien, seulement vivre décemment, qu’on les respecte et qu’on fasse en sorte que leurs doléances soient prises en considération. A les observer, on constate qu’ils vivent sans espoir, car ils n’ont aucun choix et n’ont pas les moyens d’y faire face. L’élan de solidarité qui se manifeste chaque fois entre les habitants, a fini par s’effriter. Cet esprit de solidarité entre familles avait pour objectif à contribuer à alléger leurs souffrances. Mais cet élan de solidarité ne doit aucunement faire oublier à l’Etat son rôle dans la lutte contre la pauvreté et la prise en charge effective des doléances des citoyens pour leur apporter apaisement et réconfort.

Ahmed Mehdi

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