Histoire avant 1848
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Le 03/01/2007

TRANSPORT : LES GARES SATURÉES.

Construite il y a à peine une dizaine d’années, la nouvelle gare routière peine à s’insérer dans une dynamique urbanistique. En effet, outre une architecture quelconque, elle se caractérise par une absence totale de servitudes. Ce qui la rend également inhospitalière, c’est son manque crucial d’activités annexes.

Stationnés souvent sur plusieurs files parallèles, les taxis partagent l’espace avec les mini bus qui desservent la région de Hassi Mamèche, Ain Nouissy, Stidia et Fornaka. De l’autre côté, sur l’esplanade qui fait face à la mer, ce sont les autocars qui se relayent dans un indescriptible désordre. Les véhicules sont stationnés dans toutes les positions, faisant penser à un véritable souk de campagne. Mais le plus tragique est à venir. En effet, aucune pancarte encore valide pouvant donner la moindre indication sur les horaires de départs n’est visible. Au niveau de la gare routière de Mostaganem, seule la rentabilité immédiate semble primer. «La station», comme l’appelle communément les usagers, abrite également un espace destiné aux taxis inter-wilayas qui assurent les trajets avec Alger et quelques grandes villes de l’Ouest. Les voyageurs venant ou partant vers Relizane sont parqués à l’entrée Sud de la ville, sur un espace inapproprié. Faute de place au niveau de la gare principale, les taxis qui assurent cette destination auront droit à ce terrain vague où toute commodité– à l’exception d’une minuscule buvette- aura été omise. Le parking destiné initialement au stade, reçoit tous les microbus, drainant les foules en provenance de Bouguirat, Mesra, Sirat, Touahria et Mansourah. Pour les citoyens de ces localités qui désirent rejoindre Oran ou Alger, ils devront prendre un taxi urbain qui les mènera jusqu’à «La station». Seule consolation, ils ne sont pas seuls à subir ce supplice. En effet, les voyageurs habitant la région du Dahra sont débarqués à proximité du fort de l’Est, d’où ils seront contraints d’enfourcher un autre taxi pour parvenir au centre ville, voire pousser jusqu’à la «Station». La tentation du tramway A l’évidence, la gare routière est loin de répondre aux attentes des usagers. Excentrée et peu commode, elle n’a jamais eu les moyens de son ambition. Les vétérans se souviennent avec une certaine nostalgie de l’ancienne gare routière du centre ville par laquelle transitaient, dans une totale harmonie, autobus et taxis desservant les grandes villes de l’Ouest algérien. C’était du temps des vieux autocars «Chausson» de la TRCFA, qui faisaient également la jonction avec les trains de la SNCFA. Une époque à jamais révolue où les navettes partaient à heures fixes et desservaient la totalité des agglomérations, depuis le moindre hameau jusqu’aux grandes villes. L’idée de doter Mostaganem d’une grande et agréable gare routière est à nouveau remise sur le tapis. En effet, initié par le ministère des Transports, le projet de construction de pas moins de 36 gares routières à travers les principales villes du pays serait en bonne voie. Mostaganem serait parmi les élues. Il semblerait que les autorités aient porté leur choix sur un terrain non loin de la cité du 5 juillet. Ce choix répond-il aux exigences d’une véritable gare routière moderne et fonctionnelle dont la cité a amplement besoin? Chez les rescapés de la défunte société civile, c’est avec une gène certaine qu’on éludera la question. Car la délocalisation de la gare ferroviaire continue de hanter tous les esprits. Présentée comme un frein à l’amélioration du réseaux urbain, cette structure pittoresque occupe, il est vrai, un imposant espace central qui pourrait être autrement mieux valorisé. Pour cela, il suffit de suivre le tracé de la voie ferrée pour se rendre compte qu’elle dessert la totalité des espaces urbains situés entre le boulevard St Charles, l’hôtel de ville et la Salamandre, en passant par le Belvédère, la cité Gouaich, les nouveaux lotissements bordant la route d’Oran, toutes les cités qui enlacent la route du port ainsi que les unités industrielles et les cités alentour, jusqu’à la Crique. Lorsque l’on sait que les agglomérations de Mazagran et Hassi Mamèche – qui sont une extension du chef-lieu de wilaya et qui abritent plus de 30 000 habitants- ne sont qu’à une dizaine de minutes de la gare ferroviaire, on se rend aisément compte du gâchis. Plutôt que de chercher vainement à délocaliser, contre tout bon sens, cet ensemble, ne serait-il pas plus judicieux de l’intégrer dans un véritable projet novateur qui commencerait par réhabiliter le chemin de fer dans ce qui fait sa force, le transport groupé des voyageurs. Ce qui reviendrait à construire une gare mixte là où passe le train. C'est-à-dire sur le tronçon Mazagran – Hassi Mamèche où les espaces sont encore disponibles. Il suffira ensuite d’y faire converger une bretelle de l’autoroute Est-Ouest qui lui assurerait trafic, fluidité et commodités. Les trois piliers d’un réseau de transport efficient. Avec la mise en chantier de projets de tramways et de téléphériques qui sont signalées à Annaba, Skikda, Oran, Constantine et Alger, Mostaganem se met à rêver d’un tramway qui pourrait pousser jusqu’à la Macta. Loin d’être insensé, l’idée mérite toute l’attention des élites et des pouvoirs publics. A creuser sans modération.

Ali Tlemçani

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