Le 27/10/2007
ÉLECTIONS LOCALES.
La justice vient de rendre son verdict quant aux recours introduits par l'ensemble des candidats recalés par l'administration. Les résultats se sont révélés très encourageants pour les plaignants, et catastrophiques pour la DRAG et les services de la wilaya.
A leur sortie du palais de justice, la majorité des candidats affichait une satisfaction contagieuse. Car il s'agissait pour eux d'une victoire du bon sens et du droit. En réhabilitant plus de 90% des candidats injustement écartés, la justice vient certainement de donner un signal fort à toute la classe politique ; ce qui augure d'une intense campagne électorale. Cette tournure des événements n'a pourtant pas été à l'avantage du RND et du FLN, dont les états-majors de campagne avaient écarté de grosses pointures qui ont atterri dans des partis de moindre envergure. Il s'agit pour la plupart de maires en exercice que ces partis influents n'avaient pas jugé dignes de figurer sur leurs listes. D'où un nomadisme soutenu qui profitera certainement à l'opposition, car la mise à l'écart de certains élus, dont l'influence tribale est incontestable, risque de coûter cher tant au FLN qu'au RND. Ce sera certainement le cas pour la commune de Aïn Nouissy dont le maire sortant a été écarté du FLN et éconduit du RND où il pouvait objectivement prétendre à un classement raisonnable. Son influence dans la région, sa sagesse et surtout son bilan ont plaidé pour sa reconduction. Eliminé par son propre parti, le FLN, il sera victime des luttes d'influence au RND qu'il voulait rejoindre avec à la clef une élection assurée. Les nombreux soutiens dont il dispose iront grossir soit les rangs des abstentionnistes, soit ceux des partis d'opposition. De son côté, le FLN vient certainement de faire la plus exécrable précampagne de son existence. La confection des listes a tenu en haleine les militants et les sympathisants jusqu'à l'ultime instant. Le premier grand perdant est incontestablement le mouhafedh du parti qui, après avoir été éliminé de la course à l'APW, a su tirer les conclusions de cette éviction que beaucoup craignaient et qu'il était probablement le seul à y avoir cru jusqu'au bout, car sa mystérieuse éviction demeure inexpliquée. D'autant que ceux qui l'avaient soutenu et imposé n'ont pas réussi à le faire maintenir à la tête de la liste APW. Face à ce qui s'apparente à un lâchage sans précédent, il a fini par en tirer les conclusions les plus douloureuses. Son effacement de la scène politique devrait signifier le début d'une nouvelle ère de turbulences au FLN. Au FFS, qui signait un timide retour face à l'électorat, c'est la grande désillusion. Outré par la tournure des événements concernant le rejet de la candidature de Miloud Kadi, à la mairie de Sidi Lakhdar qui ne pouvait lui échapper, Ammar Merzoud, le fédéral du parti que préside Aït Ahmed, n'exclut pas un retrait du parti des élections locales. Le fait de reprocher à son candidat d'avoir omis de joindre sa carte d'électeur au dossier de candidature ne l'a ni convaincu ni rassuré sur l'avenir de la démocratie. Pour lui, il ne fait aucun doute que Miloud Kadi, qui est adulé par la population locale, dérange des intérêts occultes que le FFS ne taira pas.
Yacine Alim
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