Histoire avant 1848
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Vie des Communautés
Centenaire 1914-1918

Le 22/12/2004

DÉLUGE AU HAMEAU DE KRAÏMIA.

Les habitants du petit hameau de Kraïmia se souviendront pendant longtemps du déluge qui s'est abattu sur eux à la mi-décembre. Les pluies persistantes qui, durant plus d'une semaine, ne cesseront de tomber en trombe, vont provoquer une montée des eaux qui atteindra par moment plus de 2 mètres.

Elles seront pas moins de 5 familles à devoir quitter leurs domiciles pour trouver refuge au niveau d'un centre de vacances réquisitionné par le maire de Aïn Nouissy. Sur place, elles seront prises en charge en même temps que 7 familles des H'rartha et 2 familles de Ouled Hamdane. Après une semaine dans ce centre, toutes les habitations retrouveront leur quiétude, les eaux ayant enfin daigné se retirer, à l'exception de celles de Kraïmia qui attendent encore que le sol soit enfin asséché. Le puits qui alimente la région de Aïn Nouissy, situé dans une cuvette au niveau de ce douar, sera complètement submergé par la boue. Ne bénéficiant d'aucune protection, malgré la forte inclinaison de la zone, il servira de déversoir naturel. Une semaine durant, l'APC de Aïn Nouissy assistera la population en procédant à l'approvisionnement en eau par citernes. La commune voisine de Haciane, elle-même fortement touchée, lui viendra au secours en mobilisant un tracteur. Les fellahs de la plaine qui avait mis en semis certaines parcelles verront leurs cultures emportées par la furie des eaux de Oued Et-Tine. C'est ainsi que plus de 300 hectares de pomme de terre de saison seront perdus. Un autre fellah perdra pas moins de 80 serres de cultures maraîchères qui seront totalement inondées durant plusieurs jours consécutifs. Selon les fellahs, c'est l'absence d'entretien des drains qui jalonnent cette plaine qui est la cause des inondations. Un ancien agriculteur se souvient que, depuis les années post-indépendance, aucun curage ne viendra soulager des drains qui datent de la colonisation. Ils seront laissés à l'abandon par les différents responsables qui se sont succédés durant 4 décennies. Contrairement à l'eau dont la mémoire est infaillible, soulignera notre interlocuteur. Elle vient d'en donner l'éclatante preuve en déjouant tous les obstacles que l'homme avait malheureusement oublié de réactualiser. En attendant les prochaines crues, les habitants seraient tentés d'évacuer la cuvette. Après avoir tout perdu, ils espèrent de l'Etat qu'il fasse jouer la solidarité nationale dont il est l'unique récipiendaire.

Yacine Alim

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