Histoire avant 1848
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Le 17/04/2013

PRODUITS AGRICOLES : LES PREMIÈRES PATATES MISES SUR LE MARCHÉ.

Fidèles à la tradition, les fellahs de la région des Kraïmia ont entamé les premières récoltes de pomme de terre.

Comme à l’accoutumée, les acheteurs se sont rués sur ces terres situées à cheval entre Stidia, Aïn Nouissy et Hassi Mamèche. Le terroir, qui se compose d’une centaine d’hectares, tire sa précocité à la fois de son climat très particulier et du volontarisme assumé de ses habitants qui feraient n’importe quoi pour être les premiers à approvisionner le marché en pomme de terre précoce. Quoique conscients de la faiblesse de leurs rendements, les Kraïmia tiennent absolument à être les premiers à acquérir les semences et à planter sans attendre. Il est vrai que la faible exposition au gel et aux vents marins aident le végétal dans sa croissance.

Toutefois, en comparaison avec l’année dernière, la récolte de cette année accuse un retard de 15 jours qui s’explique par l’arrivée des semences sur le marché, qui a été légèrement différée en raison d’une maturité retardée au niveau des multiplicateurs d’Europe. Encore une fois, les rendements ne seront pas au rendez-vous. En effet, récoltée précocement, la pomme de terre des Kraïmia n’a pas accompli son cycle de manière complète. Ceci a une forte incidence sur les rendements qui n’atteignent jamais les 200 quintaux à l’hectare contre 450 à 500 quintaux pour un cycle complet d’au moins 120 jours.

Par ailleurs, les prix ont été largement en deçà des attentes, puisque la pomme de terre nouvelle a été cédée à moins de 35 dinars. Un prix relativement bas par rapport aux années précédentes. Ceci s’explique par l’abondance de la pomme de terre d’arrière-saison dont regorgent les chambres froides. Dans certaines régions de l’intérieur, les tubercules sont encore sous terre. Mettant à profit des températures hivernales très basses, les fellahs en profitent pour garder au frais des patates de l’arrière-saison.

Même les consommateurs ne s’y sont pas trompés, puisqu’ils continuent à préférer ces tubercules parfaitement conservés dont les prix à l’étalage n’excèdent pas les 50 dinars au kg. C’est sans doute ce comportement qui aura poussé la plupart des cultivateurs à mettre un terme aux récoltes précoces et moins rentables, préférant laisser s’accomplir le cycle et obtenir de bien meilleurs rendements.           

Yacine Alim
 

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