Histoire avant 1848
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09/01/2008

LE GAZ NE FAIT PLUS RECETTE.

Il y a à peine une décennie, l’arrivée du gaz de ville dans une agglomération était fêtée en grande pompe. La wilaya de Mostaganem qui se trouve être à la traîne avec moins de 30% de foyers raccordés, avait bénéficié d’un programme initié par le président de la République, qui devait alimenter en gaz de ville les localités de Sayada, Mesra, Sidi Ali, Aïn Tédelès, Kheireddine, Aïn Nouissy, Stidia et Aïn Sidi Chérif.

Un programme très ambitieux qui aura surtout mis en exergue l’incapacité des entreprises locales à tenir leurs engagements. Il y eut donc énormément de retards, que la Sonelgaz et la direction des mines ne pourront que déplorer. D’où un véritable forcing de la part de la société nationale pour inciter les entrepreneurs à renforcer leurs chantiers, d’autant que l’argent coulait à flot. Certains élus n’hésiteront pas à relancer la direction concernée, afin de faire coïncider la réception des travaux avec la fin de leurs mandats électifs. Mais tous ces efforts viennent de butter sur un comportement étrange des citoyens qui, au lieu de se précipiter sur les agences locales de la Sonelgaz pour prendre un abonnement, resteront bien sagement et de manière quasi systématique à l’écart. Comme si l’arrivée du gaz ne les concernait plus. Ce fut le grand désappointement chez Sonelgaz et à la direction des mines, dont le premier responsable ne s’explique toujours pas le pourquoi de tant de dépit de la part des habitants des villes et villages concernés. Ce qui était considéré à juste titre comme un réel progrès, ne semble plus avoir les faveurs du public qui aura préféré confier son sort à la sempiternelle bouteille de gaz butane dont le prix peut parfois excéder les 350 DA, notamment dans les contrées les plus reculées du Dahra, où l’hiver peut parfois prendre l’allure d’un véritable calvaire. Pourtant, ce sont des dizaines de milliards qui auront été investis pour alimenter des agglomérations de moyenne importance, sans que pour autant cet investissement profite aux citoyens et à la société distributrice. L’exemple de Mesra est très instructif à cet égard.

Bouderie

Cette cité opulente, qui détient des records en matière de recettes municipales en provenance de la location de son immense marché hebdomadaire, dont les multiples commerces débordent d’activité, aura été raccordée au réseau depuis le mois de juillet dernier. Alors que l’on pouvait raisonnablement s’attendre à voir déferler les habitants sur les guichets de Sonelgaz, il n’en fut rien. Le bilan tel que rapporté par le directeur de l’énergie et des mines fait état d’une centaine de demandes d’abonnement pour une cité qui compte plus de 5 000 habitations. De quoi désespérer le plus optimiste des planificateurs. Car cette énergie qui est sans doute la moins onéreuse et la plus facile d’utilisation, ne fait plus l’unanimité, loin s’en faut. D’où des questionnements sans réponses à tous les niveaux de l’administration et des assemblées élues. Apparemment, personne n’a trouvé d’explications convaincantes. Certains pensent à la peur liée aux risques, d’autres parlent de pouvoir d’achat en décrépitude, les plus magnanime pensent tout bonnement que face à cette bouderie généralisée, l’Etat pourrait bien offrir les raccordements et les compteurs à la population. Loin d’être saugrenue, cette idée se trouve confortée par les énormes revenus des recettes pétrolières. Après tout, les lourds investissements mobilisés pour l’acheminement du gaz représentent si peu par rapport aux raccordements domestiques, d’autant que le rêve n’est pas encore interdit.

Yacine Alim

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